Chapitre 21

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Pdv Rune

     Assise sur le lit, j'essuyais les quelques larmes qui me restaient collées aux joues. J'avais pleurer, encore une fois. Ça n'avait pas durer très longtemps, mais beaucoup trop pour moi. Je ne comptais plus les fois où je m'étais effondré en pleures depuis que j'ai été embarqué dans cette histoire invraisemblable. Je détestais cette sensation, celle ou mes poumons se resserrent, ma gorge aussi, où je n'arrive plus à parler et où je ne peux pas m'arrêter de souffrir. J'ai l'air tellement faible. Je me répète cette phrase depuis des semaines et pourtant, même en essayant, je n'arrive pas à devenir plus forte, et maintenant ça sera encore dur, on m'a retiré tous mes repères et les gens ou endroits auxquels je pouvais m'accrocher. Mais les seules personnes qu'il me restent doivent s'inquiéter un peu je pense. Alessa est introuvable, mais j'espère qu'elle ne souffre pas trop. J'ai promis de la retrouver et de la protéger alors je tiendrai cette promesse. Et puis Cake aussi! Ça fait longtemps que je n'avais pas pensé à lui, je me sens un peu coupable maintenant. Il doit aussi se demander ce que je deviens, enfin je l'espère... C'était un véritable ami alors il doit aussi être un peu inquiet.

     Je reniflai une énième fois en poussant un petit rire ironique. Je dois vraiment porter malheur, à chaque fois que je me rapproche d'une personne, elle doit m'être retiré ou doit disparaître mystérieusement. Je relevai la tête d'un coup, réfléchissant plus clairement à ma situation, m'asseyant plus confortablement sur le lit. Cet homme! Celui avec le sweat-shirt qui m'avait trouvé dans le refuge, c'est lui qui avait emmené Alessa donc elle doit être ici! J'esquissais un petit sourire en soupirant. J'ai vraiment un espoir de la retrouver finalement. D'ailleurs en parlant du refuge, je me demande où peut être Vincent. Je ne me soucis nullement de sa sécurité et de son état, mais a-t-il été sauvé dans l'incendie? De plus, s'il avait survécu et qu'il était reparti dans la ville il pourrait s'en prendre à d'autres personnes. Il ne faut pas que ça arrive, ça serait beaucoup trop dangereux.

     J'eu un nouveau pincement au cœur et une douleur à la gorge. La vision de la salle du refuge me revint en tête, les photos de ma famille attachées au tableau, l'air sadique et indifférent de Vincent, toute ma vie qui s'effondrait en quelques minutes. Tous ces éléments qui tournaient dans ma tête me replongeaient dans la peine et je me mordis la lèvre jusqu'à saigner pour ne pas me remettre à pleurer. Je dois rester calme et essayer de partir d'ici, loin d'ici mais plusieurs choses m'en empêchaient. La première était que mon état ne me permettait pas de marcher plus de dix mètres et la deuxième que le "ici" dont je parle est un endroit complément inconnu. Je soupirai longuement, il faut que je m'en aille.

     Ça faisait maintenant deux bonnes heures que j'étais enfermée ici, sans compter les jours où; selon la femme qui s'était "occupé" de moi, environ une semaine; j'étais tombée dans le coma. Après tout cela ne m'étonnait pas vraiment, vu mon état actuel. Mes bras me déménageaient horriblement, et mes jambes n'arrivaient presque plus à soutenir mon poids quoi qu'extrêmement faible. En plus, l'odeur de chair et de sang devenaient vraiment insoutenable et j'avais la nausée à chaque fois que je regardais mes membres. La bassine avait contre toute attente bien servi, Et mon estomac était désormais vide. Malheureusement je n'avais rien pour me laver dans cette pièce et j'avais en vain essayé de le refaire des bandages dignes de ce nom, mais ils ne ressemblaient à rien et ne me serraient pas du tout. J'étais complètement incapable de me servir de mes mains, encore cramoisies et brûlantes. Les coupures dues aux flammes étaient sanguinolentes, alors je me les étais enroulées dans le drap du lit médicale histoire d'arrêter un peu le sang.

     Je soupirai en regardant la pièce une dixième fois, j'avais tellement faim et soif. Ça faisait des jours que je n'avais pas senti l'odeur de la nourriture et mon estomac criait famine toute les demi heures, grondant bruyamment dans la pièce. Je n'ai jamais été une experte en cuisine, mais les plats de pâtes que je faisait à la maison ou mes repas gratuits au restaurant me manquaient énormément. Je regardait ce lavabo depuis cinq minutes, à l'opposé exact du lit. Je dois avouer que je ferais tout pour boire un peu, alors je n'ai plus vraiment le choix. Je prit une grande inspiration en m'asseyant sur le bord du lit, les jambes dans le vide. Je balançais un peu les pieds pour en retrouver l'usage et descendit lentement. J'arrivai à les poser par terre, en serrant les dents à cause de la douleur qui me traversa. Je sentais quelques plaies se rouvrir, me faisait pousser un petit gémissement, qui me faisait presque renoncer à marcher. Mais j'avais beaucoup trop soif pour m'arrêter. Le premier pas fut le plus compliquer et les suivants étaient douloureux, mais je m'y habituait lentement. Je tendais les bras pour ne pas tomber, et je voyais le meuble se rapprocher de moi pas à pas. J'y étais presque, plus que quelques pas, alors je tendis le bras en avant pour poser la main sur le bord du meuble mais ce geste me fit perdre le faible équilibre que j'avais et tomba en avant. Je retins mon souffle de surprise mais ne pu retenir un cri strident quand mes bras et mes genoux s'écrasèrent lourdement sur le carrelage. Je me plaquai la main sur la bouche et restais ainsi, en boule par terre, en fermant les yeux le plus fort que je pouvais pour ne pas pleurer à nouveau.

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