Chapitre 30

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{30 chapitres... quand je pense que cette histoire devait en faire 15! Merci de me suivre dans ce récit, sans vous je l'aurais abandonné au deuxième chapitre}

Pdv Rune

Je restais à côté de la porte, accolée au mur en enfoncant lentement mes ongles dans la tapisserie, comme sentant quand j'allais tomber si je me lachais. Mes jambes tremblaient et mes genoux claquaient doucement dans le silence du couloir, la discussion entre les quatres personnes dans la pièces derrière moi s'étant stoppé juste après cette phrase que je ne comprenais pas trop. Une chasse ? A quoi cela pouvait correspondre, je n'en avait réellement aucune idée et la pensée de me faire courir après dans la forêt me rappelait de mauvais souvenir dans le refuge. Je n'avais fait que fuire et courir depuis des semaines et ça n'était pas prêt de s'arrêter, mais dans la forêt du refuge c'était encore pire. Si Vincent l'avait vraiment voulu il m'aurait rattraper en moins d'une seconde et m'aurait encore frappé pour s'amuser. Mais c'était sûrement me laisser m'échapper un instant qui l'amusait, me laissant un ultime espoir de fuite avant de me ramener dans sa prison sombre et glauque à l'odeur de rouille et d'humidité. Le moindre souvenir de cet endroit me donnait la chaire de poule et j'avais l'impression de sentir ses coups sur mon corps, quand il m'avait bleuté le corps dans la salle de bain, prenant un malin plaisir à me torturer de toutes les manières qui étaient.
Je secouais la tête en serrant les dents, envoyant en l'air toutes ces images de douleur qui me tournaient dans la cervelle. J'avais d'autres problèmes bien plus grave et dangereux que des flash qui revenaient pour me hanter. Et, même si je n'aurais jamais imaginé penser ça un jour, je donnerais beaucoup pour que mon ancien patron soit à mes côtés. Peu importe son comportement exécrable, sa violence hors norme et le fait qu'il voulait me violer dans un couloir toutes les deux minutes, lui au moins aurait eu les moyens et le courage de nous sortir de là. Mais maintenant c'était trop tard. Il n'était plus là alors je devait me débrouiller seule, comme une grande. Fronçant les sourcils un instant, je relevais la tête en me decollant un peu du mur, me frottant les cheveux en réfléchissant. C'est vrai... Je suis grande, je suis une adulte. Alors pourquoi j'avais agit comme une enfant depuis le début, en m'enfermant dans mon malheur et en me laissant frapper sans même essayer de comprendre le fond des choses. Ça me paraissait presque invraisemblable mais la raison était toute simple à trouver. J'avais peur.
Peur de me mettre en danger en risquant d'aggraver les choses ainsi que mon état physique et à cause de mes peurs, de ma faiblesse et de ml' incroyable stupidité, j'avais perdu ma famille, mon patron en mon amie en trop peu de temps.
Je me donnais une claque mentale, en pensant que même un inconnu était en train de faire tout son possible pour me permettre de partir d'ici et moi je me comportais comme une bonne à rien, comme si j'attendais que la mort me tombe dessus. Mais je me ramenait rapidement à ma réalité, sachant que sortir par la porte principale et courir dans la forêt n'était sûrement pas la solution adéquat, bien au contraire. C'était plutôt une solution pour définitivement me retrouver six pieds sous terre à cohabiter avec les verres et autres insectes absolument affreux. Je devais etre beaucoup plus maligne que ça, plus que ce qu'ils ne peuvent imaginer de moi. Un violent coup de poing sur le mur, à quelques centimètres de mo' visage, me fit presque hurler de peur, me sortant de mes pensées de manière plutôt efficace.
     Le visage énervé de Brian était proche du mien, me fixant avec des yeux noirs. Je reculais d'un pas en baissant la tête, m'étant fait attraper en train de les écouter. Mais au lieu de me hurler dessus ou bien pire, il soupirait en s'appuyant contre le mur, croisant les bras en haussant un sourcil, apparemment plus surpris qu'énérvé de me voir ici.

-T'as finalement décidé de sortir ? Il me demandait en faisant signe à Toby et Tim d'y aller, le premier me faisant un signe de tête et le deuxième me foudroyant du regard. Je froncais un peu les sourcils, étonnée de la réaction de l'adolescent, qui aurait d'ordinaire essayé de me sauter dessus pour m'étranger sur place. Mais là rien, juste un regard.

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