Chapitre 32

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Pdv Rune

Tremblante et en pleurs, je fonçais dans les couloirs en dérapant presque sur le parquet en me prenant les mit dans les bras, me faisant des bleus sur les bras. J'essayais de me concentrer pour m'enfuir rapidement mais à chaque fois que je tendrais de respirer un peu en fermant les yeux une seconde, l'image du visage sans vie de Tim me revenait en tête et mon cœur me rappelait à l'ordre avec un battement douloureux dans la poitrine. Je n'avais aucun moyen de penser correctement et cet horrible sentiment de culpabilité commençait à me ronger de l'intérieur, me brûlant dans le ventre en augmentant la douleur qui fondait dans ml' corps entier. Je m'étais enfuie de la chambre sans jeter un regard en arrière et, à ma surprise, je ne m'étais jamais aussi bien souvenu du plan de la maison menant aux escaliers. Cette force qui me poussait à avancer était un mélange étrange de peur et d'adrénaline, sensation qui m'effrayais, ne sachant pas si mon cœur allait pouvoir le supporter. Il battait tellement fort qu'il allait sûrement exploser dans ma cage thoracique d'une seconde à l'autre et je me serais effondré au milieu du couloir jusqu'à ce que quelqu'un me trouve. Je serais alors condamnée à finir définitivement dans la tombe de la forêt dont j'avais tant cauchemardé toutes ces affreuses nuits.
Une fois arrivée au grand escalier principal, j'enfoncais l'arme que je n'avais pas réussi à lâcher depuis le premier tire dans ma poche, pour avoir plus de stabilité pour courir. Je regardais ma main un instant en laissant tomber des larmes chaudes dessus. Je l'avais tellement serrée entre mes doigts que des marques bleutées étaient apparues sur ma mains, ainsi que des petites plaies causées par le frottement du métal du pistolet sur ma peau fragile et fine. Passant un coup de sweat sur mes yeux en essayant les larmes qui brouillaient ma vision, je m'engouffrais dans l'escalier, faisant taper mes pieds sur les vieilles marches du manoir qui claquaient bruyamment. Beaucoup plus bruyamment que ce que je ne le souhaitais et le semblant de discrétion que j'aurais voulu venait de disparaître en cinq petites secondes.
J'étais morte de peur.
Ma respiration était troublée.
Je ne pouvais pas m'arrêter de trembler.
J'étais énormément plus effrayée que ce que j'avais pu imaginer dans le plan qui avait tourné dans ma tête pendant plusieurs heures et je n'arrivais jamais à m'habituer à cette frayeur qui rampait sur ma peau, me faisant frissonner de tout mon corps. Manquant de tomber dans les marches, j'arrivais enfin en bas, le regard fuyant. Chaque recoin de l'entrée était noir à cause de la nuit et le paraissait être un potentiel danger.
L'entrée du manoir de trouvait enfin devant moi. Cette grande porte en bois abîmé, sombre et imposante, contrastant avec la simplicité du décor monotone qui l'entourait. Cette entrée n'en était pas une pour moi, mais au contraire c'était ma porte de sortie, une de mes dernières étapes avant la liberté.

Pdv Brian

Assis dans la cuisine, enfoncé sur la chaise qui soutenait difficilement le poids de ma fatigue et de la douleur, j'avais écrasé ma tête dans mes mains, soufflant d'un air désespéré. Mon long soupire effaçait un instant le silence de la pièce qui était glaçant, presque angoissant. Mais j'avais l'habitude de l'affronter, ce silence nocturne, lors de mes insomnies à répétition, celles qui agrandissement peu à peu les cernes qui me pendaient disgracieusement sous les yeux. Mais cette fois c'était différent, la raison pour laquelle je n'arrivais pas à dormir était plus piquante et prenante. Glissant une des mes mains sur ma cuisse, je frôlais doucement, du bout des doigts, le bandage à moitié serré qui me tenait la jambe. Je grimaçais à ce contact et retirais mes doigts en lâchant un bruit aiguë, témoignant de la douleur qui ne voulait pas s'en aller. Devant moi sur la table, une boîte de calmants était éventrée, laissant sortir les petites pilules rouges et jaunes qui ne faisaient toujours pas effet. J'en avais prit environ cinq, rajoutant une dose toutes les dix minutes à cause de la tension qui commençait à monter en moi. Je ne savais pas si la surdose était dangereuse et les effets secondaires graves, et pour le moment je m'en moquait bien puisque j'étais prêt à avaler toute la boîte d'un coup si c'était pour que ma jambe ne me fasse plus mal. Et malgré ça, ces fichus médicaments ne marchaient absolument pas et cela commençait réellement à m'énerver.
Inspirant un grand coup, je me penchais sur le dossier en soufflant l'air qui venait d'entrer dans mes poumons, essayant de me calmer un bon coup. La colère et le stress n'étaient pas une grande aide pour le bon fonctionnement des pilules alors je devais attendre.
Fermant la boîte et la levant au niveau de mes yeux, je la secouais légèrement en faisant taper les médicaments contre le bord, faisant résonner le bruit dans la pièce.

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