Passé Commun | CreepyPasta | (Terminée)

Chapitre 33

Pdv Brian

Je passais une main sur mon front humidifié par la sueur et l'humidité qui flottait dans l'air en soupirant un grand coup. Fronçant les sourcils, je regardais ma main qui avait faiblement essuyé les gouttes d'eau qui dégoulinaient sur mon visage, voyant que chacun de mes doigts tremblait fortement sans vouloir se calmer. En réalité, c'était mon corps entier qui tremblait en me rendant difficile la tâche de rester debout. Et ma blessure n'aidait en rien dans cette histoire, me déchirant la cuisse en laissait percevoir, à travers mon bas, la tâche de sang foncée qui s'étendait de plus en plus à chaque pas. Serrant alors les dents en essayant vainement de resserrer mes bandages, je me faisait violence pour ne pas laisser sortir les plaintes qui me brûlaient la trachée à force de les retenir.
Quelle idée stupide d'être sorti aussi brusquement du manoir sans avoir alerté personne, surtout étant blessé aussi grièvement. J'aurais dû appeler Tim pour qu'il parte avec moi au lieu de me lancer tête baissée à la poursuite de Rune, surtout qu'à cette heure de la nuit, et dans cette forêt, elle n'avait aucun moyen correct de se repérer. Elle se serrait à tous les coups perdu et nous n'avions alors plus qu'à aller la chercher lorsque le jour commençait à se lever. Mais encore une fois, j'avais agit rapidement sans réellement me soucier de ce qui allait pouvoir se passer après. J'avais beaucoup trop de mal à réfléchir et la surdose de médicaments ne m'aidait en rien, au contraire, car je sentais que ma tête allait exploser et que mon sang pulsait à un rythme fort dans mes veines, comme si elles allaient sauté d'une minute à l'autre en me laissant pour mort au milieu de la forêt. Laissant sortir un petit rire mélangeant nervosité et colère, je me répétait une énième fois que j'étais stupide en passant mes doigts dans mes cheveux, enlevant rapidement les mèches qui collaient désagréablement mon front poisseux. J'avais dû courir seulement une dizaine de minutes et pourtant j'étais déjà exténué, et encore une fois je faisais un effort surhumain pour rester debout, un minimum droit.
Inspirant un grand coup, me redressant bien, je jetais un rapide coup d'œil dans toutes les directions autour de moi, scrutant la lisière de la clairière avec un œil méfiant. Je n'avais aucune idée de où Rune avait pu aller et je me voyais très mal parcourir les centaines d'hectares de forêt pour la retrouver. Je serrais les poigns en pensant à cela, enfoncant mes ongles dans ma peau à m'en faire blanchir le bout des doigts. Si je la retrouvais, elle allait très mal le vivre et elle allait amèrement regretter de s'être enfuie en profitant d'un seul petit moment d'inattention de notre part. Après tout, qui aurait cru qu'elle aurait pu oser faire une chose pareille, et aussi stupide. Si je la retrouvais ce soir, j'allais tout faire pour qu'elle ne puisse jamais s'échapper et qu'elle reste au manoir avec nous. C'est la seule chose qui compte après tout ! Si elle reste avec nous tout ira mieux ! C'est pour ça que j'ai laissé Tim chercher, s'il la trouvais et si cette personne avec qui il chattait était bien Rune alors tout irait beaucoup mieux pour nous !
Pour... Moi...?
Une expression troublée s'affichait sur mon visage, alors que je laissait sortir un autre petit rire, qui penchait de plus en plus dans le rire désespéré.

-Pourquoi est ce qu'il a fallu que ca finisse comme ça...? Je glissais en frottant ma nuque doucement, sentant que mon dos également était complément trempé.

Je n'avais pas imaginé, quand Tim m'avait affirmé qu'il avait retrouvé notre amie, que c'était vrai ou même qu'on allait pouvoir la revoir de nouveau. Et comme toujours j'avais tout fait pour que ça marche, même si ça m'avait coûté quelques bleus et beaucoup de dispute avec mon meilleur ami. Ça en valait la peine j'imagine ? Je ne sais pas à vrai dire, je ne sais plus ce que je dois penser de tout ça. J'avais brisé la vie de Rune, tout comme la notre avait été réduite à néant des années auparavant. Ça ressemblait amèrement à de la pure vengance et me dire que j'avais agit ainsi me répugnait au plus haut point. Je valais mieux qu'une simple petite vengeance puérile et je valais beaucoup mieux que cette satanée vie que je menait sans réel but.
Sentant que la colère commencait à devenir insoutenable dans mon corps, je donnais un grand coup de pied dans l'arbre le plus proche en hurlant un grand coup, utilisant évidemment ma seule jambe valable. Haletant et sur les nerfs, je tentais comme je le pouvais de me calmer en me disant que j'allais juste finir par me faire mal, et que l'état de l'arbre ne permettait pas un coup de plus où il allait s'effondrer.