Chapitre 27

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Pdv inconnu

Je n'en peux plus, c'est trop dur pour moi. C'était ce que je me serais dit il y a cinq ans, quand je débutais à peine, mais aujourd'hui je n'avais plus le choix et le droit de renoncer, je devais réussir dans ce que j'entreprenais. J'avais deja eu assez de mal à avoir ce poste alors si je me plaignais ici, avec mes supérieurs à quelques mètres de moi, c'était un bon gratuit pour me faire jeter hors du commissariat. Et puis je ne pensais plus ainsi depuis que je m'étais fait désigné comme gérant de cette enquête, une responsabilité lourde pour moi. J'avais l'impression que les vies entières de ces trois personnes reposaient sur mes épaules et que si je n'arrivais pas à les retrouver, j'allais me faire haïr par le monde qui m'entourait. Cette sensation était oppressante et j'avais du mal à penser avec la pression qu'on me mettait tous les jours, à me donner des ordres sans cesse et à me dire ce que je devait faire pour que l'enquête avance. Mais je ne pouvais pas avancer, je n'avais rien. Pas un seul indice à part un ordinateur portable que j'avais fouillé de fond en comble, pour ne trouver que quelques photos et une application de messages avec pour contact une seule et unique personne. Mon équipe l'avait trouvé dans la maison de l'un des trois disparus, Alessa, et il appartenait d'ailleurs à Rune, celle sur qui mon enquête était centrée. Un sourire triste s'affichait sur mon visage, buvant une gorgée de la tasse de café brûlant qui était posé sur mon bureau, entouré de papiers divers, de photographies des scènes de crimes que je voyais tous les jours et d'autres décorations inutiles offertes par les collègues à divers occasions. Je me souvenais que j'avais déjà vu cette fille, Rune, entrée dans le commissariat où je travaillais, mettant un bazar phénoménal comme je n'en avais jamais vu depuis que j'avais commencé ma carrière de policier. Elle avait hurlé pendant des dizaines de minutes sur l'un de mes supérieurs qui la regardait d'un air bête, incapable de l'arrêter, se demandant comment avec autant de blessure elle arrivant encore à frapper sur son bureau sans se briser les os du poignet, ou meme ceux de tout le bras. Quant à moi, assis dans le bureau du fond, je regardais la scène avec mépris, faisant tourner ma cuillère dans mon café presque vide. De la pitié, du mépris, mais pas pour cette fille, pour mon supérieur. Elle venait de se faire agresser et son amie venait de se faire enlever et tout ce que mon patron trouvait à lui dire c'était «Nous n'avons rien trouvé alors partez».

     Pitoyable... Il n'avait même pas été capable de la rassurer alors que c'était la moindre des choses, je travaillais malheureusement avec une bande d'incapable gras et moqueurs qui passaient leur temps à manger des gâteaux en attendant que les affaires qu'on nous confiaient se termine seule ou finissent dans les archives avec un énorme tampon rouge «Non résolue» en plein milieu de la pochette. Selon mes collègues et ma famille, c'était un défaut. J'étais toujours trop sentimental avec les gens, a vouloir les comprendre et les aider, et surtout j'étais beaucoup trop investi dans ce que je faisais. Mais comme je le disais, je ne pouvais pas renoncer, alors il fallait sans cesse que je travaille pour arriver à tout ce que je voulais dans la vie. Mais là ça ne réussissait pas du tout, loin de là même. Je foirais complètement, je séchais depuis des semaines et cette enquête restait au point mort alors que la vie des personnes disparues étaient peut-être en grand danger. Je reposais ma tasse en grinçant des dents, ayant encore cette douleur à la poitrine qui se resserrait à chaque fois que je pensais à mes échecs. Ça me faisait mal, mal de ne pas pouvoir réussir à finir cette affaire dans les temps. Je passais une main sur mon visage en me frottant les yeux, frôlant du bout des doigts mes cernes larges, noirs bleuté, qui me pendait sous les yeux, et passait un rapide coup dans mes cheveux noirs foncés pour me les enlèves du visage, respirant un grand coup pour me détendre un peu. Mais je n'avais même pas le temps de me reposer une petite demi heure qu'on me rappelait à l'ordre en frappant violemment sur le bord de mon bureau avec une liasse de papiers, me faisant sursauter de ma chaise. Je me rattrapais de justesse sur le coin du meuble et me mis debout en soupirant, levant les yeux vers la grande blonde en costume professionnelle qui de dressait devant moi, tapant du pied par terre avec son talon rouge vernis qui résonnait dans le bâtiment entier. Les regards étaient déjà braqués sur nous et, comme si ça ne suffisait pas, elle se mit à me parler comme à un bon à rien, prenant son air supérieur que je détestait tant chez cette personne.

Passé Commun | CreepyPasta | (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant