𝙇𝙄𝘼𝙍𝙎

08 ~ one second maybe one hour

JENNIE

Je vis mon père qui partait à un dîner entre collègues par la fenêtre et je me ruai vers la porte du fond pour ne surtout pas le croiser sur les boulevards. J'enfilai une simple veste en jean et fermai la porte derrière moi, me mettant à courir à toute vitesse dans le quartier derrière ma maison. Apres cinq minutes de course folle, j'arrivai devant une maison et sonnai. Une femme apparut sur le perron et me regarda en souriant.

- Bonsoir, vous désirez mademoiselle ?

- Hum, bonsoir madame est-ce que... est-ce que Kai est ici ?

La dame (sûrement la mère de Kai) me sourit en me faisant signe de rentrer car il pleuvait beaucoup ce soir-là.

- Bien sûr, attendez là, je lui dit que...

- Jennie.

- Que Jennie l'attend, sourit-elle.

C'était dans ces moments-là que ma mère me manquait horriblement. Quelques minutes après, j'entendis quelqu'un dévaler les escaliers et souris au blond qui me regarda, étonné mais heureux. Il me prit dans ses bras et m'embrassa, devant sa mère.

- Et bien, Kai, tu n'as rien à nous dire ?

Je découvris alors son père, qui s'était levé du canapé et s'était approché, un petit sourire fier sur les lèvres. Sa mère était visiblement contente que Kai ai une copine. Celui-ci passa son bras autour de mes épaules et se mordit la lèvre inférieure.

- Papa, maman, voici Jennie, ma petite-amie.

- Et tu comptais nous le dire quand que tu avais une petite amie magnifique comme ça ? rit son père en me serrant la main. Enchanté mademoiselle. Oh mais, vous vous êtes fait mal ?

Oh merde. J'avais oublié que mon bleu sur mon arcade était toujours visible. Je déglutis difficilement et tentai de me cacher de Kai mais il se posta devant moi, les sourcils froncés et l'air inquiet. Il toucha ma blessure du bout des doigts et je répondis enfin à son père:

- Hum oui, je suis tombée dans les escaliers hier matin en me levant, ricanai-je nerveusement.

- Bon, je vais sortir un peu avec Jen et je reviens pour le dîner okay ?

- Très bien mon chéri.

- Maman ! râla Kai mais je trouvais ça tellement beau et précieux.

Il enfila son blouson en cuir par dessus son sweat noir et nous partîmes main dans la main. En pleine rue, Kai m'arrêta et prit mon visage entre ses mains chaudes.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi t'es blessée et pourquoi tu ne répondais pas à mes appels ?

Je me raclai la gorge.

- Mon père a prit mon portable suite à l'incident de mercredi et il ne me l'a toujours pas rendu. Et concernant le bleu, je l'ai dit à ton père, hier matin j'étais pas bien réveillée et je suis tombée dans les escaliers comme une imbécile.

Kai ne semblait pas vraiment convaincu mais je ne lui laissai pas le temps de réfléchir et l'embrassai en souriant. Puis, je l'entrainai avec moi à travers les rues humides pour arriver chez moi.

- Mon père n'est pas là, soufflai-je alors que je me jetai sur ses lèvres.

Il referma la porte d'un geste de bras et me coinça entre elle et son corps.

- J'ai cru comprendre, sinon je n'aurais même pas pu passer dans le quartier sans me faire tuer depuis une fenêtre, ricana le blond en plaquant ses mains sur ma taille.

Je ris quelque peu et fermai les yeux quand ses lèvres descendirent dans mon cou. Nos deux corps étaient serrés l'un contre l'autre et depuis enfin trois jours, je me sentais bien et en sécurité.

- Je t'aime Jennie, souffla Kai dans un souffle.

Cette simple phrase embrasa mon coeur et corps et je me jetai une nouvelle fois sur ses lèvres qui m'avaient tant manqué.

- Et moi plus que toi.

Il ricana avant de placer ses mains sous mes cuisses et de me porter contre lui jusqu'à ma chambre, au premier étage. Il ferma la porte pour ensuite me déposer tendrement sur le lit froid. Il enleva sa veste et ses chaussures alors que je copiais ses gestes tout en le dévorant des yeux. Je l'aimais tellement mon Dieu. Ça faisait presque mal certains jours, surtout quand je le voyais dans la cour mais que je ne pouvais pas aller le prendre dans mes bras. Son sweat et son tee-shirt blanc finirent au sol alors que je n'étais plus qu'en soutien gorge.

Kai entreprit un striptease qui se voulait sexy, il ondulait les fesses, dos à moi, en essayant de faire descendre son slim noir mais c'était peine perdue. Je riais, j'étais heureuse. Il me faisait rire, à mes yeux, à part sa fâcheuse tendance à s'emporter trop vite dès qu'il s'agissait de moi, il était parfait. Kai finit par laisser tomber et s'assit sur le lit pour enlever son pantalon, sous mes rires.

- Et tu trouves ça drôle toi peut-être ? sourit-il en avançant à quatre pattes sur le lit.

- Oui, beaucoup, pouffai-je la main devant la bouche.

- Tu ne paies rien pour attendre !

Il m'écrasa sous son poids essentiellement constitué de muscles alors que je riais encore plus. Il me chatouillait les côtes et la taille, sachant très bien que c'était mon point faible.

- C'est déloyal ! m'écriai-je.

- Je ne trouve pas moi, ricana Kai. Bon, tu préfères ça peut-être ?

Ses lèvres se posèrent sur les miennes alors qu'il prenait appui sur ses coudes pour ne plus m'écraser.

- Oui, c'est bien meilleur, souris-je.

On se regarda quelques instants avant qu'il n'embrasse mon nez et ses mains abaissèrent les bretelles de mon soutien-gorge. Quelques minutes plus tard, il se fondait en moi et moi en lui dans un paradis rempli de feu d'artifices et d'une multitude de sensations incroyables. Je tenais sa main et j'eu l'impression d'être à mille endroits à la fois, de courir et d'avoir un fou rire, d'être au sommet d'une montagne ou de voler très haut dans le ciel. J'eu l'impression que plus rien ne pourrait plus jamais gâcher le bonheur que m'apportait Kai et que la vie n'allait plus être si cruelle, que je n'allai plus être aussi faible et les autres aussi puissants face à moi.

En l'espace d'une seconde ou peut-être d'une heure, j'étais avec Kai dans l'endroit le plus merveilleux au monde, j'étais dans ses bras.