24 ~ rainy day, sad day

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BAEKHYUN

Je serrais mon mentaux gris chiné contre moi alors que mes Docs claquaient durement sur le béton du trottoir humide

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Je serrais mon mentaux gris chiné contre moi alors que mes Docs claquaient durement sur le béton du trottoir humide. Comme la plupart du temps, il pleuvait et c'était évidemment le jour où je devais traverser presque toute la ville à pied. Je soupirai tristement, les mains dans les poches et le coeur lourd, je sentais la journée de merde arriver. Après une dizaine de minutes de marche, j'entrai sans réfléchir dans une boutique que je connaissais bien, et fonçai directement dans le fond de la salle. J'observais quelques instants les bouquets présents avant de regarder le nombre de pièces que je possédais dans ma main. Je choisis un bouquet en fonction de mes moyens et passai directement en caisse, échangeant le moins de mots possibles avec le vendeur qui avait l'air aussi las que moi.

Quelques minutes plus tard, je marchais de nouveau dans les rues enjouée de la capitale qui se mouvait trop vite à mon goût. J'esquivais les gens qui riaient ou s'énervaient au téléphone, ils ne faisaient pas attention à moi, je ne faisais pas attention à eux. De toute façon j'étais un fantôme, et un fantôme se fout de ce qui l'entoure. J'arrivais enfin dans les quartiers à la sortie de la ville, et l'ambiance me correspondait déjà beaucoup mieux, tout était calme et gris. La pluie me glaçait les os et un long frisson parcouru mon dos quand je passais la grande grille noire légèrement rouillée par le temps.

Je connaissais le chemin par coeur, alors je ne trainais pas. Je tournais et virais entre les tombes et les fleurs artificielles, regardant sans vraiment y prêter attention les croix blanches penchées vers le sol et les noms des résidents de ce sinistre endroit. Je m'arrêtai enfin devant une croix rouillée, et observais rapidement l'emplacement avant de soupirer. Malgré la pluie qui tombait fortement, je posai mon pot de fleurs et enlevai les véritables fleurs fanées ainsi que les mauvaises herbes. Je jetai tous ces débris dans la poubelle la plus proche et positionnai correctement les nouvelles fleurs artificielles, juste à côté de la vieille croix.

Puis, je me plantai debout, les mains dans les poches et avec des mèches de cheveux qui collaient à mon front et fixai la petite plaquette accrochée à la croix sans aucune émotion sur le visage. J'étais trempé et je marchais dans la boue, mais je m'en foutais.

- Joyeux anniversaire de mort, maman.

Soupirant un peu plus fort et n'aimant pas particulièrement faire de longs discours inutiles, je me contentai de penser aux quelques rares souvenirs que j'avais avec ma mère, sans bouger. Après cinq minutes immobile à me geler sous cette pluie diluvienne, je bougeais enfin.

- Dix ans aujourd'hui, que le temps passe vite quand on s'amuse.

Je tournai les talons et n'ouvris plus la bouche de tout le trajet retour.


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