27 ~ night murder

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KAI

J'ignorais l'heure qu'il était

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J'ignorais l'heure qu'il était. J'ignorais la fraîcheur presque déchirante de cette nuit noire. J'ignorais les douleurs dans mes jambes à force de courir à travers la capitale. J'ignorais les appels à l'aide de mon cœur meurtri. J'ignorais les larmes qui affluaient abondamment de mes yeux pour couler sans retenu sur mes joues humides. J'ignorais les bourrasques de vents glaciales qui me fouettaient la peau de mes bras nus. J'ignorais ma rage et mon désespoir, je ne voulais plus réfléchir. Je n'avais besoin que d'une seule chose et malheureusement, ça ne pouvait plus être Jennie.

À chaque souffle que je faisais, de la fumée blanche s'évaporait dans l'air froid de cette nuit de mars, et je continuais ma route sans m'arrêter. Je n'aurais su décrire mes sentiments cette nuit-là. J'étais sûrement un peu détruit, un peu en colère, un peu désespéré, un peu triste et un peu dingue. Le souffle court, j'escaladai sans effort la grille en fer noir et atterrissai facilement dans le jardin de la petite maison. Comme d'habitude, la porte d'entrée était mal fermée et j'entrai en reniflant.

Mes dents claquaient entre elles, étant donné que je n'étais qu'en tee-shirt. J'observais un peu les alentours, tout était en bordel, comme toujours. Des bouteilles cassées et des cartons de pizzas jonchaient le sol sale et les semelles usées de mes Rangers finirent de briser les bouts de verres.

J'entendis un léger reniflement, suivi d'un bruit de verre cassé, et je tournai lentement la tête vers la personne assise à même le sol, dans le salon, appuyée sur un vieux canapé noir défoncé. Je m'approchai rapidement, et tapotai l'épaule de mon meilleur ami qui ne sursauta même pas, pourtant, personne ne l'avait prévenu de mon arrivée nocturne.

- Qu'est-ce que t'fous là ? demanda t-il la voix rauque et le regard dans le vide.

- Donne-moi de la drogue et de l'alcool.

Suho releva les yeux vers moi et m'observa un petit moment sans rien dire, sans aucune émotion sur le visage, avant de me tendre simplement sa bouteille d'alcool à moitié pleine. Je la pris et l'apportai rapidement à mes lèvres humides à cause de mes larmes, puis avalai plusieurs gorgées de vodka d'un coup, sans vraiment m'en rendre compte. Je voulais oublier.

Suho se releva difficilement et chercha à tâtons sa poudre magique, et un quart d'heure plus tard, j'aspirais cette connerie.

- J'appelle Lay ? proposa Suho.

Je hochai positivement la tête et avalai une nouvelle gorgée d'alcool. Une dizaine de minutes plus tard, Lay passait le pas de la porte et nous adressa un regard sans émotion, comme les nôtres, en détaillant le triste spectacle qui se déroulait dans le salon du plus vieux. Nous étions jeunes, détruits et pathétiques, mais Lay l'était aussi alors il ne se serait pas permis de nous juger. Il s'avança lentement, le regard sombre et les mains dans les poches de sa parka noire, avant de chuchoter d'une voix aussi cassée que celle de Suho:

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