Quand les kilos s'en mêlent...

Chapitre 11 : Louise

Le lendemain de la rentrée, Louise ne se voit malheureusement pas réveillée par sa mère. Cette dernière vient à peine de partir et pourtant elle lui manque déjà. Tout comme son père, d'ailleurs. L'année dernière, ses parents n'avaient d'yeux que pour elle. Depuis que sa santé s'est rétablie, elle a la très nette impression qu'ils la délaissent un peu trop. Louise a besoin de sa famille pour exister. Dans un atome, elle pourrait représenter le noyau avec chacun de ses proches qui gravitent autour d'elle comme des électrons.

Déprimée, l'adolescente se sent mal aimée. Louise tente d'occulter ce genre de pensées négatives de son esprit mais c'est beaucoup trop lui demander... La jeune fille réalise qu'en outre de ne pas avoir de nouvelles de ses parents, Léo répond aussi aux abonnés absents. Sans plus tarder, elle se jette sur son portable afin de consulter tous les profils de son petit-ami sur les réseaux sociaux. Malgré le déménagement et tout ce qui s'y rapporte, Léo a l'air de bien s'éclater... Elle le voit notamment poser une bière à la main avec des mecs qu'elle ne connait évidemment pas.

Comment a-t-il fait pour se faire autant d'amis en si peu de temps ? Louise salue le fait qu'il ait une vie sociale si riche. Au final, elle est contente qu'il ne soit pas seul... Jusqu'à ce qu'elle découvre que parmi ces nouveaux potes, il y a pas mal de filles. Hé bien, il n'a pas perdu de temps ! Louise fulmine. Elle savait qu'il ne se gênerait pas pour discuter avec d'autres filles, malgré son interdiction formelle. Soudain, la page Facebook de Léo s'efface pour laisser apparaître son visage en gros plan. Il l'appelle.

Contrariée, elle décrète qu'elle ne lui répondra pas. Honnêtement, elle en a marre de lui courir après pendant que Monsieur travaille son jeu de drague. C'est avec fatalité qu'elle se prépare avant de sortir de sa chambre, vingt minutes plus tard. Dans le couloir, elle tombe nez à nez avec sa sœur qui semble très pressée.

- Où vas-tu comme ça ? lui demande-t-elle.

- Manon a des infos sur le mec qui m'intéresse, explique Jeanne, en enfilant sa veste. Donc, elle m'a proposée de prendre le petit-déjeuner chez elle pour réfléchir à ma stratégie d'approche.

- Je vois... lâche Louise, quelque peu jalouse de la bonne humeur de Jeanne.

Cette dernière n'attache pas une réelle importance à la petite mine de Louise ; après tout, elle a l'habitude. Elle dépose un baiser furtif sur la joue de sa grande-sœur avant de mener sa petite vie. Louise passe devant la chambre de Baptiste sans s'y arrêter. Depuis sa crise de nerf, à la brasserie, Baptiste l'ignore. Elle ne comprend pas sa réaction.

Jamais le frère et la sœur ne se sont disputés, encore moins à cause d'une vulgaire fille. Son frère est son pilier. Sans lui, elle n'est rien. C'est donc sans se poser de questions, qu'elle décide de se réconcilier avec lui dès lors qu'elle le verra. Elle s'attend à le trouver dans la cuisine. Seule Vanda, la femme de ménage est présente.

- Bonjour Vanda.

La quinquagénaire lâche son éponge dans l'évier pour prendre Louise dans ses bras. Vanda a toujours fait partie du paysage. Les enfants Legrand la connaissent depuis leur plus jeune âge. Vanda est une femme au grand cœur. Pour preuve, elle n'a pas hésité à rendre visite à Louise, plusieurs fois l'année dernière. Ses parents ont lourdement insisté pour lui rembourser ses frais de déplacements sans jamais qu'elle ne l'accepte.

- Comment vas-tu ma puce ? Bien, on dirait. Tu es ravissante !

L'avantage avec Vanda, c'est qu'elle répond aux questions qu'elle vous pose. Lorsqu'on n'est pas d'humeur loquace, elle est de très bonne compagnie.

- Léo a appelé sur le téléphone fixe, lui informe-t-elle.

- Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- Il était inquiet parce que tu ne réponds pas à ses appels, répète Vanda avec assiduité. Ce n'est pas bien, Louise. Pour garder son homme, il faut être omniprésente !