Chapitre 18 : Baptiste

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Il est tard et c'est envahi par la fatigue que Baptiste se traine jusqu'à chez lui. C'est comme ça tous les mercredis : Baptiste s'adonne à la boxe. Plus qu'un sport, cette discipline symbolise une véritable thérapie pour le fils Legrand.

Il a découvert la boxe avec son père, l'année dernière. Se retrouver devant un punching-ball s'avère libérateur quand on a besoin de rejeter la rage en soi. Lorsque Louise était au plus mal, Baptiste et son père avaient tendance à se réfugier dans cette activité en maudissant l'horrible maladie qui s'était abattue sur elle.

Baptiste pousse la grille et remarque la présence de la voiture de Vanda. Il soupire : elle va encore lui tenir la jambe pendant des plombs. Résigné, il entre. Baptiste aperçoit Vanda et Jeanne dans le salon. Cette dernière lui lance un regard désespéré, ne sachant clairement pas comment se débarrasser d'elle.

Baptiste se moque de cette situation qu'il redoutait de vivre et tente d'échapper à Miss Bavarde, en puissance. Ne pouvant supporter le monologue de Vanda sur les récoltes fructueuses de son potager, Jeanne lance alors :

- Tiens ! Baptiste est arrivé.

Vanda se retourne aussitôt. Jeanne en profite pour se défiler et Baptiste sait qu'il va devoir affronter les ragots de sa femme de ménage. Vanda se précipite sur lui et le prend dans ses bras, avant de lui pincer ses joues avec engouement.

Baptiste grimace. Autrefois, il se plaignait. Cela n'a eu aucun effet. Du coup maintenant, il attend que les démonstrations d'affection de Vanda passent, sans broncher.

- Tu reviens bien trop tard de ton entraînement ! signale Vanda, en tapotant sur sa montre qui affiche vingt-deux heures.

- On est à Deauville, Vanda ! A part me faire agresser par des mouettes, je ne vois pas ce qu'il peut m'arriver, ironise le jeune homme.

Vanda le fusille du regard. Elle déteste qu'on ne la prenne pas au sérieux.

- Tu me fais de plus en plus penser à Dimitri, réplique-t-elle, en désignant son fils ainé. Comme toi, il faisait preuve d'insolence pendant son adolescence.

- Aujourd'hui, ton Dimitri est chef d'entreprise. Sans son insolence, il n'y serait sans doute pas parvenu.

Vanda n'est pas convaincue par ses propos et le sermonne pendant plusieurs minutes. De bonne foi, Baptiste acquiesce sans broncher.

- Bon, lâche-t-elle. Je vais y aller.

- Oh non ! minaude Baptiste. Tu pars déjà ! Moi qui adore ta compagnie...

- Baptiste, je te préviens : tu es en train de devenir un vrai con.

Sa remarque engendre un fou rire chez le jeune homme. Un brin vexé, la femme de ménage attrape sa veste et son sac à main, à la volée. Baptiste efface sa contrariété par un gros câlin.

Vanda reprend immédiatement son entrain. Sa femme de ménage est dotée d'une qualité que peu de femmes possèdent : elle est d'humeur égale. Et très honnêtement, si toutes les filles étaient comme elle, cela faciliterait les choses pour Baptiste. Ce dernier pense notamment à une certaine Vanessa qui ne cesse de le prendre au dépourvu.

En ouvrant la porte d'entrée, Vanda l'informe qu'il doit sortir les poubelles. Baptiste ne rechigne pas à cette tâche que sa mère lui a confié et laisse partir Vanda avant de sortir à son tour. L'adolescent attrape les deux sacs poubelle, en étant persuadé qu'il n'y en avait qu'un seul, hier.

Il les ouvre et découvre avec surprise une quantité impressionnante de friandises. Une pensée le traverse à l'esprit mais il ne préfère pas y croire. Baptiste se dirige vers la benne à ordures en ruminant, lorsque quelqu'un l'interpelle.

Quand les kilos s'en mêlent...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant