Quand les kilos s'en mêlent...

Chapitre 20 : Louise

Louise attend une heure décente pour prendre contact avec Léo. C'est le week-end et Louise ne veut pas le déranger en pleine grasse matinée. Malgré l'attitude plus que discutable de Léo, sa petite-amie ne peut s'empêcher de penser à son bien-être.

En se jurant de ne pas se laisser abattre si l'issu de leur conversation amène le jeune couple à se séparer, Louise l'appelle via Skype. Il lui répond aussitôt, à moitié endormi. Léo baille bruyamment en s'étirant.

Comme d'habitude, Louise marque une pause lorsqu'elle le voit, juste pour prendre le temps de le contempler. La jeune fille tente de ne pas se laisser attendrir par son charme. Léo a clairement tout pour lui avec son sourire ensorcelant, son visage avenant et son corps digne de celui d'un rugbyman.

- Ça me fait trop plaisir de te voir ! Tu es magnifique, lâche-t-il, d'une voix rauque et ensommeillée. Je ne sais pas pourquoi on n'avait pas pensé plus tôt à se connecter sur Skype.

- Léo, il faut qu'on parle...

- Ouh là ! Quelqu'un est mort ? plaisante Léo, d'humeur légère.

Louise soupire. Cela ne va pas être facile de régler leurs problèmes si Léo ne la prend pas au sérieux. En parallèle, Louise sent que quelque chose cloche chez lui. Léo est... différent.

Il ne montre rien, demeure impassible et arbore une nonchalance déconcertante. Toutefois, derrière ce voile, Louise discerne une pointe de tristesse, de mélancolie dans son regard. Malgré le fait que Léo apprécie la compagnie des jolies filles, il n'est pas du genre à céder à leur charme, sans scrupules.

En effet, Louise ne peut croire qu'il fasse preuve d'autant de lâcheté en se comportant comme un salaud. C'est impossible qu'il ait autant changé et ce en si peu de temps.

- Je veux que tu m'expliques pourquoi tu embrasses une vulgaire fille, sans te soucier de notre couple.

- Je ne vois pas de quoi tu parles ! nie Léo avec pugnacité.

- J'ai vu la vidéo donc évite de me faire passer pour une folle, s'il te plait.

En guise de réponse, Léo peste :

- J'avais pourtant dit à mes potes de ne pas poster cette bêtise sur internet.

- « Une bêtise » ! Tu appelles ça « une bêtise » ?

Léo frotte sa barbe qui a poussé miraculeusement durant cet été. Il semble ailleurs, comme si ce n'était pas lui en personne qui avait roulé une pelle à une inconnue, comme si cette relation qu'il entretient avec Louise ne lui est plus d'aucun intérêt.

- J'avais un peu trop bu et j'ai dérapé, c'est tout, lui répond-il. Il n'y a rien eu de plus qu'un baiser car entendons-nous bien : aucune fille n'est chère à mes yeux, excepté toi.

- Permets-moi de douter...

Léo ouvre la bouche puis la referme, renonçant à lui fournir une justification plus plausible. C'est tellement frustrant ! Léo se redresse sur son lit et l'observe droit dans les yeux.

Louise croit percevoir une larme coulée sur le visage de son petit-ami. Or, derrière l'écran d'un ordinateur, ce n'est pas facile d'en avoir la certitude.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? s'interroge-t-elle, souhaitant obtenir des réponses à ses multiples questions.

- Rien...

- Léo, tu as promis de venir me voir chaque week-end et tu ne l'as pas fait. Tu te conduis comme un célibataire et tu ne te préoccupes pas de savoir si je vais bien ou non.