La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]

fin chapitre 8

Illustration de Sandara

Une fois à l'auberge, Mnémésyne fit le récit complet de nos aventures à la patronne. Cette dernière affirma qu'ils étaient fous, au Conseil, d'envoyer des enfants à la rencontre d'un dragon, même si celle-ci n'était pas prévue. Ses inquiétudes nous firent chaud au cœur.

Nous lui expliquâmes que nous devions nous absenter pour plusieurs jours. Elle accepta de nous laisser reprendre une chambre sous les mêmes conditions de paiement. Toutefois nous dormirions dans une pièce moins spacieuse, ce qui ne nous gênait pas. Nous rangeâmes nos affaires, nettoyâmes la pièce, dîmes au revoir. Puis nous nous mîmes en route afin de rentrer à Alcash, par la station de téléportation, pratiquement déserte.

Cette dernière était gigantesque, le sol était en pierre tout comme les arcades qui se croisaient pour former un plafond en ogive. Entre, des verrières vert pâle laissaient filtrer la lumière. Les téléporteurs se matérialisaient par des cercles luminescents de couleur mauve, sur le sol. Il y en avait une demi-douzaine et chacun possédait une console pour indiquer la destination. Ils faisaient face à un mur de miroirs dont aucun ne reflétait la salle. En fait, aucun ne semblait montrer le même lieu. Ils présentaient des tas de personnes qui circulaient sans qu'elles aient le moindre regard pour nous. Il s'agissait des fameux miroirs magiques qui montrent ce que l'on désire. Etre téléporté était quelque chose d'étrange. Je sentis un fourmillement aller de mes pieds à ma tête sans que je puisse déterminer de quoi il s'agissait.

L'instant d'après, j'étais sur une toute autre plateforme à Alcash. Je devais avouer que c'était prodigieux en dépit des frissons, de la nausée et du vertige passager.

Je mangeai avec Mnémésyne chez ses parents. Nous parlâmes de notre travail, de nos nouveaux pouvoirs, mais nous évitâmes soigneusement de parler du dragon pour ne pas les effrayer.

Une fois rentrée chez moi, je décidai de faire un peu de ménage, en réfléchissant à ce bal de malheur. Je m'attaquai à la chambre que je n'avais jamais nettoyée, vu que je n'en avais pas l'utilité. J'ouvris la fenêtre en grand pour laisser l'air frais entrer et commençai.

Dès que j'en eus terminé, je me reprochai de ne pas m'y être mise plus tôt. J'hésitai à ouvrir le placard, de peur que son contenu ne me tombe dessus. Mais ma curiosité l'emporta sur la perspective d'un nouveau travail.

Finalement, je fus plutôt contente, il contenait des vêtements dont des robes de soirée. Il y avait également des bijoux, dans ce placard. Notamment une épingle à cheveux finement ciselée et agrémentée d'une pierre d'un rouge profond et envoûtant. Elle allait à merveille avec la robe écarlate que je venais de trouver et dont le décolleté en V était ravissant.

Au moins, je savais quoi mettre à ce fichu prochain bal.