Un peu de marche à pied vers la station de transport la plus proche m'aida à trouver le courage, afin de prendre une nacelle. Puisque je m'étais promis d'essayer. Elle se composait d'un ballon pourpre en forme de soucoupe, recouvert d'un filet duquel pendaient des sphères Itéas. Des rames mécaniques très évasées la propulsaient. La cabine en bois contenait une cinquantaine de places et de nombreuses vitres, dont une au centre du plancher. Raison principale de mes réticences à en prendre une. L'habitacle subissait peu la force de gravité grâce à des sons spécifiques qui l'emplissaient. Il fallait s'attacher, mais cela permettait d'utiliser un ballon très petit en comparaison de la cabine.
Finalement ce fut une agréable expérience, la cité vue du ciel était stupéfiante, surtout les murailles qui s'avançaient sur l'océan. J'admirai un plus grand nombre des statues sur la muraille d'or que depuis le rayil. Je découvrais également des petits jardins intérieurs, des terrasses, des temples, des parcs, des casernes, un hippodrome. Plongée dans ma contemplation, je faillis rater mon arrêt.
A ma surprise les gardes me saluèrent solennellement, au même titre que les conseillers. Il en fut de même pour l'hôtesse d'accueil.
— Bonjour, mademoiselle Sahiane. Que puis-je faire pour vous ?
— Bonjour. Je souhaiterais voir Linéas, s'il vous plaît.
— Vous le trouverez dans son bureau. Couloir de droite, tournez à gauche, porte du fond, m'indiqua-t-elle.
— Merci beaucoup.
La porte étant grande ouverte, je m'étonnai de la panique qui régnait sur la moitié de la pièce. Linéas se trouvait derrière le bureau le mieux rangé. Il comprit immédiatement à quoi je pensais en voyant tant de fatras.
— Excusez-moi pour le désordre, mais mon assistant n'étant pas là, il ne peut pas ranger. Par respect, je m'oblige à laisser son coté en ordre, ce qui fait que je ne trouve pas ce que je cherche, grommela-t-il.
En repensant à ses appartements impeccables je ne l'aurais pas cru si désordonné.
— Donc, le tas de parchemins et de dossiers, c'est... ?
— Le dessus de ma table de travail, oui. Vous désiriez quelque chose ?
— Euh oui, je suis allée à la bibliothèque et j'ai vu ...
— Mon ami Calahan, me coupa-t-il.
— Exact. C'est votre ami ? Pourtant, il n'a pas mentionné ce fait.
— Oui, il est plutôt discret, me répondit-il en fouillant dans un tiroir.
— Bien... En fait, ce n'est pas le propos. Je voulais savoir pour quelle raison mon dossier est scellé.
Il s'arrêta soudain et consentit à relever la tête pour me regarder, délaissant ses tiroirs. Il ne semblait pas troublé, mais il avait plutôt l'air de chercher une réponse appropriée.
— Eh bien, il y a deux raisons à cela : la première est que vos parents sont apparus et ont disparu de la même manière, sur cette île. C'est-à-dire mystérieusement, d'où leur absence des registres.
— Je ne comprends pas, commentai-je.
— Voyez-vous, les archives de cette île ne peuvent dire que ce qu'elles savent. Vos parents sont arrivés d'une façon soudaine et ils étaient, du moins votre père....
— Perdus ? tentai-je.
— Oui. Ils n'avaient pas prévu de rester longtemps et ne se sont pas embarrassés de se déclarer auprès de l'administration. Cette dernière ne s'est pas non plus préoccupée d'eux.
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La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]
FantasíaComment réagiriez-vous si vos rêves vous transportaient à une époque lointaine ? Que penseriez-vous si ces derniers vous soufflaient que vous avez vécu bien plus d'une vie ? Faites un bond de 17 000 ans dans le passé et découvrez la grande Atl...