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Nous continuâmes comme cela, afin de tous maîtriser nos pouvoirs de télékinésie en un simulacre de combat. Nous nous arrêtâmes bien avant midi pour aller manger. Tout le monde commençait à partir, Angal vint me questionner.

   — Comment parviens-tu à former des sphères d'eau, s'il te plait ?

   — Je pense juste à de l'eau sous forme sphérique.

   — Et c'est tout ? Dit comme ça, cela parait enfantin, alors que j'en suis incapable.

   — Je suis sûre du contraire. C'est une question d'envie et de concentration, de volonté en somme.

   — Concentration et volonté ? Bon, je vais réessayer.

Il ferma les yeux, plissa légèrement les sourcils et, au bout d'un petit moment, une goutte se forma au creux de sa main. Elle grossit jusqu'à atteindre la taille d'une balle de jongleur. Angal ouvrit les yeux et sourit, visiblement très fier de lui.

   — Finalement, j'y arrive. Merci beaucoup.

   — De rien. Après tout, c'est mon travail. Enfin, je crois.

   — Tu veux venir manger avec nous ? me demanda-t-il en me montrant Drake et les autres.

   — Non, merci. Désolée, mais j'ai une course à faire pour mon patron.

— Linéas ?

   — Non, je travaille dans une auberge en ce moment, le renseignai-je.

   — D'accord, je comprends, une prochaine fois alors. À demain, lança-t-il en se retournant.

Je profitais de l'occasion pour visiter un des petits quartiers commerçants très charmant de la ville.

Il s'agissait de rues presque exclusivement piétonnes, si on enlevait les navettes de livraison. Les larges allées étaient pavées, bordées par des échoppes colorées. Le bourdonnement ambiant et les étals odorants donnaient un certain enchantement au quartier. Les luminaires figuraient des gobelins et des nains, sans doute pour souligner l'aspect artisanal du lieu et de ses habitants. Je devais aller chez Fines lames un coutelier ainsi que chez L'épice magique un herboriste.

La coutellerie ressemblait plus à une armurerie, selon moi. Elle exposait de magnifiques couteaux elfiques, mais également des épées, des haches et pléthore d'armes blanches. Le marchand fut très intéressé par mon épée, bien qu'il la trouvât légère, pour une arme qui aurait appartenu à mon père. La boutique de l'herboriste était tout en longueur et se composait presque entièrement d'étagères. Toutes surchargées de plantes, de poudres, ainsi que de choses dont je préférai ne pas connaître la provenance. Je vis des serres d'oiseaux et d'autres organes visiblement d'origine animale. Mon nez saturait sous l'avalanche de senteurs d'épices.

Je rentrai à l'auberge avec mes couteaux aiguisés et un stock d'épices tout neuf que je déposai à la cuisine, avant de m'occuper des montures des clients. Mon repas achevé, je décidais de rendre visite à Linéas, afin d'éclaircir les raisons de l'accès réglementé à mon dossier.

La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant