Chapitre 9 partie 1

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Illustration d'Itias



Le jour du bal arriva trop tôt. J'étais morte de peur à l'idée de me retrouver au milieu de centaines d'inconnus de la noblesse et grande bourgeoisie. Tous mieux habillés que moi, prompts à juger sur les apparences. Ils ne me feraient certainement aucun cadeau quant à ma tenue, mon langage ou mes manières. J'avais croisé le chemin d'un aristocrate, quelques années plus tôt. Il était venu inspecter les nouveaux greniers à céréales. J'en retenais uniquement son attitude méprisante et dédaigneuse à l'égard de tous, pareille à celle de Drake.

Une fois habillée, je remontai mes cheveux sur ma nuque, les retenant grâce à l'épingle que j'avais trouvée. Je me rendis à la station, pour prendre un téléporteur pour Rangoon. Je dus marcher un bon quart d'heure pour gagner l'enceinte de la propriété, de quoi me faire haïr les chaussures à talons. C'était un gigantesque bâtiment entouré de jardins odorants. Il comptait cinq niveaux et les toits étaient aménagés en terrasses. Elles offraient sans doute une vue extraordinaire sur les alentours.

La nuit tomba peu à peu, laissant paraître les lueurs aux fenêtres, ainsi que le chemin menant aux portes du palais. Je marchai jusqu'à celles-ci. Je fus dépassée par un attelage qui déposa ses passagers à la hauteur de deux gardes. L'un des deux semblait amusé de me voir marcher, l'autre, au contraire, avait une expression de profonde exaspération. Ça commençait bien.

— Bonsoir, mademoiselle. Vous désirez ? me demanda celui qui souriait.

— Bonsoir. Je souhaiterais entrer.

— Oui, bien sûr. Quel est votre nom ? me questionna l'autre, sur un ton dédaigneux, agitant un registre.

— Sahiane.

— Sahiane comment, mademoiselle?

— Simplement Sahiane, soufflai-je.

— Dans ce cas, je crois que vous n'allez pas pouvoir entrer, m'annonça-t-il sur le même ton.

— Et pourquoi, je vous prie ?

— Je ne suis pas sûr que vous soyez sur la liste, ajouta-t-il en me toisant du regard.

— Veuillez vérifier, je vous prie. Je suis certaine d'être invitée, insistai-je, sentant le rouge monter aux joues.

— Ah ! Voyez-vous ça. Elle en est sûre, ajouta-t-il à l'adresse de son collègue. Et qui êtes-vous, exactement ?

— Je suis le chef de la Confrérie des étoiles, lui répondis-je, un peu agacée.

— Ah bon ? La soirée serait donc carrément pour vous ? Rien que ça ! s'esclaffa son comparse.

La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant