La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]

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Illustration à l'encre de la pyramide du conseil, réalisée par moi

À ce même moment, Linéas entra dans la pièce par une autre porte, en bas de la salle.

      — Mais que se passe-t-il, ici ? questionna-t-il avec sévérité.

      — Vous tombez bien ! C'est à vous que je dois mon exclusion ? J'exige d'être rétablie à mon poste !

      — En effet, c'est bien moi qui ai pris cette décision et je vois que j'ai eu raison, lui rétorqua Linéas, en regardant l'état de la pièce.

      — Raison ? Comment pouvez-vous dire cela ? Je fais partie d'une des familles dont le sang contient le plus d'essence des dieux. Je suis la plus indiquée pour diriger ce groupe ! J'y travaille depuis des années ! vociféra-t-elle.

      — J'ai bien peur de ne pas le considérer ainsi. Votre emportement et votre manque de contrôle ne sont pas des atouts pour être chef. De même, le fait que votre sang soit mêlé en grande partie à celui des dieux ne changera rien à ma décision, affirma-t-il.

     — Cela ne se passera pas comme ça ! En outre, qui pourrait me remplacer ?

     — Moi ! m'exclamai-je par défi.

     — Tu ne devrais peut-être pas t'en mêler, me murmura Mnémésyne.

Ce fut à ce moment-là qu'Itias remarqua enfin notre présence, au sommet des gradins.

      — Et tu es... ? reprit Itias sur un ton méprisant.

      — Vous êtes en avance, j'en suis ravi, dit Linéas.

      — Je suis heureuse de vous voir, lui répondis-je en le saluant.

      — J'ai posé une question ! s'emporta Itias, très agacée d'être ignorée.

      — Je m'appelle Sahiane, la renseignai-je patiemment. Le Conseiller suprême Linéas est venu me trouver afin que j'accepte la fonction de chef de l'ordre formé.

      — Et quel est ton nom ? persifla-t-elle.

      — Je n'ai pas de nom, juste Sahiane...

      — Alors, c'est une orpheline ! Une bâtarde que personne n'a voulu adopter, qui ose me déposséder de mon dû ! cracha-t-elle avec mépris.

      — C'est exact, mademoiselle Minaos. Et rien de ce que vous pourrez dire ne remettra en cause ma décision, affirma Linéas avant que j'aie pu dire quoi que ce soit.

      — Mon père ne le permettra pas, siffla-t-elle en faisant volte-face.

      — Toute l'influence de votre père n'y pourra rien non plus, pas même le haut roi.

Nous entendîmes un murmure s'échapper d'entre les dents d'Itias, je ne compris que les mots : « Mon père..., membres de l'Alliance ».

      — J'ai moi-même de solides appuis au sein de l'Alliance, certainement plus que ceux de votre père. Maintenant, je souhaite que vous quittiez ce lieu, à moins que vous ne vouliez vous en prendre à nouveau au mobilier, ce qui me contrarierait davantage, ajouta-t-il caustique.

Itias sortit de la pièce, courroucée et folle de rage. L'autre conseiller, qui avait gardé le silence, ouvrit enfin la bouche.

      — Linéas, voyons, vous ne pouvez pas renvoyer mademoiselle Minaos comme cela ! Son père est très influent et il est l'auteur de nombreux dons.

      — Je ne vois pas où est le problème.

      — Il tient énormément à sa fille et ce que vous venez de lui dire, ce refus catégorique sans explication. Cela pourrait vous nuire, poursuivit l'homme, atterré.

      — Je pense que vous surestimez l'influence de cette enfant sur son père. Calâas est un vieil ami et les richesses qu'il a accumulées ont peut-être tourné la tête à sa fille, mais ce n'est pas son cas. Il me fait confiance et acceptera ma décision. À présent, remettez un peu d'ordre, je vous prie. Nos prochains invités ne devraient plus tarder. Voulez-vous nous aider, mesdemoiselles ?

      — Oui, bien sûr.