La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]

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Illustration de Sandara

     — Nous arrivons dans cinq minutes, lança Angal du poste de commande.

Lorsque la navette amorça sa descente, nous eûmes droit aux commentaires comiques de Styx.

     — Les passagers pour la Falaise du feu sont priés de se rassembler près de la porte d'accès. Le commandant espère que vous avez fait bonne route.

     — Tu nous ennuies, Styx ! lui cria Drake.

     — Si ce n'est pas le cas, vous avez le droit d'incendier le pilote, ajouta-t-il, sarcastique.

Il déclencha par la même occasion les éclats de rire de tout le monde, à l'exception de Drake. Les garçons nous avaient posé dans une zone herbacée, en lisière de la forêt qui faisait face aux falaises. L'endroit était calme, on entendait quelques chants d'oiseaux, l'entrée de la caverne se trouvait à une centaine de mètres. L'accès était dégagé, il semblait y avoir eu du passage. La décontraction de Linéas signifiait peut-être qu'il avait fait préparer le lieu en guise de test.

     — Bon, eh bien, c'est parti ! lança Alia.

Nous nous éclairâmes avec de petites sphères Itéas. Nous passâmes une bonne demi-heure à marcher dans la moiteur de l'endroit. Nous disposions des indications pour marquer notre chemin. Le moindre bruit de nos pas se répercutait sur les parois, rendant le lieu oppressant. Nous parvînmes enfin à la salle la plus éloignée. Ce fut à ce moment que la mission se compliqua. Le bouclier était bien là, mais, avec lui se trouvait...

     — Un dragon ! s'exclama Mnémésyne avec une voix beaucoup plus aigüe que d'ordinaire.

     — Chuttt ! lui intima Styx. Il dort. Ne va pas le réveiller.

     — Qui se dévoue pour aller chercher le bouclier ? questionna Drake à voix basse.

Son expression indiquait clairement qu'il n'était pas volontaire..

     — On tire à la courte paille, proposa Alia.

     — Parce que tu as de la paille sur toi ? lui rétorqua Éloa, sarcastique.

     — Non, mais bon...

     — Laissez tomber, j'y vais, affirma Angal, tout de même très indécis.

    — Pourquoi ? lui demanda Drake, inquiet.

    — Parce que je suis censé pouvoir comprendre les animaux. Alors, s'il se réveille, nous pourrons discuter.

     — Oui et, après, tu iras boire un verre avec ton nouveau copain de six mètres de long et qui crache du feu ? lui fis-je remarquer, incrédule.

     — Peut-être pas, mais...

J'appréciais le courage d'Angal mais je ne pouvais pas le laisser y aller. Pas sur un tel argument, alors que j'étais responsable.

     — Il vaut mieux que j'y aille, dans ce cas.

     — Et pourquoi Sahiane ? me répondit-il, outré.

     — Parce que j'avais la capacité de communiquer avec les animaux, avant l'intronisation. Je suis sûre que toi, tu n'as pas encore utilisé ce don une seule fois. C'est à moi d'y aller, même si je doute qu'il accepte de discuter, si jamais il émerge de son sommeil, bredouillai-je.