La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]

Chapitre 5 partie 1

Illustration d'Angal réalisée par moi sous photoshop

   Nous montâmes dans un ascenseur pour nous retrouver au sommet de la pyramide. Nous arrivâmes dans le salon d'un appartement spacieux aux murs ocre, ornés de tentures allant du pourpre à l'indigo. Le mobilier en bois et fer forgé s'agrémentait de coussins brodés d'or et d'argent.

   Par les larges fenêtres, je pus admirer un superbe jardin qui entourait entièrement l'habitation. Linéas m'invita à nous y rendre pour discuter. L'air embaumait les essences florales délicates. Je pus contempler un vaisseau cargo qui revenait d'une autre planète, se poser sur l'océan miroitant, avant de s'engager lentement vers le canal d'entrée de la cité. Il se rendait au port pour être déchargé, tout comme les navires en provenance des continents.

      — Je voulais savoir si vous aviez bien compris les enjeux de la fonction que vous occupez. Car je ne vous parlerai de vos parents qu'à la condition que vous fassiez vos preuves dans cet Ordre. Je comprends et partage en partie votre réaction envers Drake. Cependant, vous devez maintenir l'union entre tous. Unis, vous serez forts, sinon, vos pouvoirs s'effondreront, cela mettrait vos vies en danger, m'expliqua Linéas, l'air préoccupé.

      — Pas de problème, j'ai compris l'enjeu, déclarai-je assimilant la condition à mes réponses. Même si cela ne me fait pas plaisir, je ferai mes excuses à Drake. Je protégerai mes nouveaux amis, lui assurai-je.

Je voulais des réponses au sujet de mes parents, je mettrais tout en œuvre pour les obtenir.

      — Je n'osais pas vous le demander ! Je vous offre donc toute ma confiance, souffla-t-il.

Je perçus une émotion étrange dans sa voix. Tout ceci n'avait sans doute pas le même sens pour nous deux.

      — Maintenant, rejoignons les autres, sinon votre sœur va s'inquiéter, dit-il avec bienveillance.

Il me dirigea vers le buffet qui se trouvait dans le petit parc du Grand conseil. Les conversations indistinctes me faisaient l'effet d'un bourdonnement angoissant. J'avais beau avoir dit que j'avais compris, j'ignorais totalement en quoi consisterait nos « missions ». À quel point cela chamboulerait-il nos vies ?

      — Alors ? Il n'y a pas de problèmes, au moins ? me demanda Mnémésyne, inquiète.

      — Non, aucun. Il faut juste que je fasse des excuses à Drake pour mes mots un peu durs de tout à l'heure.

      — Te connaissant, je t'ai trouvé plutôt aimable.

      — Je te remercie. Mais, si je dois diriger ce groupe, il vaut mieux partir sur de bonnes bases. Tu ne crois pas ?

      — Peut-être. Dans ce cas, améliore tes bases, voilà Drake... Il n'a pas l'air d'être du même avis que toisur les relations entre chef et subordonnés, murmura-t-elle, narquoise.

      — Sahiane... ? C'est ça ? lança-t-il avec son air méprisant.

Ce ton était-il indispensable selon lui pour montrer son rang ? Je devais rester aimable.

      — Oui, c'est bien mon prénom.

      — Bon, je vous laisse, marmonna Mnémésyne, qui n'avait aucune envie de participer à la conversation et préférait s'occuper des petits fours.

      — Je voulais t'informer que j'ai déjà présenté mes excuses au Conseiller Linéas.

      — Je dois également te faire les miennes, je me suis laissé emporter sur l'instant, déclarai-je.

Je pensais qu'il allait faire de même avec moi, mais Drake n'eut pas la réaction que j'attendais.

     — Ah ! Je suis heureux que tu t'en sois rendue compte. Il était inadmissible que tu te permettes de me parler comme tu l'as fait. Je trouve suffisamment humiliant d'être sous les ordres d'une femme, qui plus est sans qualifications. Itias passait encore, puisqu'elle est de mon rang...