La confrérie des étoiles, tome 1[disponible en Papier]

4-3

De jeunes gens arrivèrent effectivement quelques minutes plus tard. Nous terminions de ranger et réparer les dégâts causés par Itias.

      — Eh bien ! Nous sommes convoqués dans une salle où les employés n'ont pas fini le ménage, de mieux en mieux ! lança un jeune homme blond au regard gris-bleu magnifique.

      — Monsieur ? demanda Linéas.

      — Monsieur Nessos, Drake Nessos, répondit le nouveau venu, d'un ton suffisant.

      — Croyez bien monsieur Nessos, que nous nous serions volontiers passé de ce contretemps. Mais, je vous en prie, asseyez-vous tous. Nous allons commencer, expliqua simplement Linéas en leur désignant des sièges.

      — Commencer, dites-vous ? Mais de quoi parlez-vous ? Oh et puis, de toute manière, je ne vois pas pourquoi je discute avec le petit personnel.

      — Drake ! Maitrise-toi. Quoi que fassent ces personnes, tu n'as pas à leur parler de la sorte, lui reprocha le garçon brun du stade dont je savais à présent qu'il se prénommait Angal.

      — Angal ! On nous demande de nous battre sans explications, on nous convoque, puis on se retrouve avec les employés en plein ménage. C'est irrespectueux envers nous ! reprit-il.

Ne supportant plus autant d'arrogance, je pris la parole :

      — À votre place, je cesserais de dégoiser avant de dire d'autres bêtises.

Le garçon parut outré.

     — Comment osez-vous m'interpeller de la sorte ? Vous n'avez pas l'air de savoir qui je suis, reprit-il, hautain.

     — Vous pourriez être le fils de l'actuel président de l'Alliance que cela ne vous donnerait pas le droit de parler comme vous le faites. Quel que soit le statut de votre interlocuteur.

J'entendis Mnémésyne soupirer. Les autres parurent presque aussi choqués que Drake lui-même, à moins que ce ne fût de la stupéfaction. Une fille, qu'ils pensaient être d'une caste de dernier rang, venait de remettre en place l'héritier d'un véritable empire commercial.

      — Je commence à me demander si vos conseillers ont choisi les membres de ce groupe en fonction de leurs prouesses au tournoi ou bien de la richesse de leurs parents, ajoutai-je, agacée.

      — Eh ! On n'est pas des enfants de riches, nous, si ça peut te rassurer sur nos compétences ! lança une fille aux cheveux châtain, dont les prunelles caramel s'étaient enflammées.

     — Dans ce cas, je te présente mes excuses, lui dis-je.

     — Comment est-ce qu'une employée..., commença Drake en s'adressant à Linéas.

Mais je lui coupai la parole.

     — Surveillez votre langage, monsieur. N'êtes-vous pas capable de reconnaitre le Conseiller suprême ? lui assenai-je d'un ton cinglant.

    — Quoi ?

    — J'ai bien peur que cette jeune fille ne dise la vérité, minauda le second conseiller.

Drake parut soudain apeuré. Son visage pâlit aussitôt, ses propos le mettaient dans un profond embarras.

    — Je... je vous présente mes excuses, Conseiller.

    — Il n'est plus temps. Asseyez-vous tous, que vous sachiez enfin ce qui vous attend.

Ils s'exécutèrent tous, sans la moindre remarque. En plus de Drake et Angal, il y avait un autre jeune homme aux cheveux châtain coupés courts et au regard marron espiègle. Ainsi que deux autres filles :une à la chevelure auburn agrémentée de mèches rousses, l'air intimidé, et l'autre dont les longues boucles dorées tombaient en cascade autour d'un visage impassible. Au total, nous étions donc huit pour former ce fameux Ordre.