25. Au moins, je sais que mon présent te plaît.

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Je l'observais tendrement. Elle était encore endormie, blottie dans mes bras et pressée contre moi pour profiter de ma chaleur. Il faisait si froid dans cette chambre... La cheminée ne fonctionnait pas. Doucement, je caressai sa chevelure rousse, passant mes doigts dans cette rivière de flammes. Elle m'avait tellement manqué... J'aurais préféré ne jamais avoir cet accident, et ne jamais l'avoir oubliée... Son étreinte sur ma chemise se desserra soudain tandis qu'elle remuait contre moi. Je l'entendis murmurer :

« - Baptiste...

- Je suis là. »

Aussitôt, ses yeux s'ouvrirent et se posèrent sur moi, stupéfaits. Elle leva la main pour effleurer ma joue, et balbutia :

« - Je... Je pensais que ce n'était qu'un rêve...

- Eh bien non. Je suis là. »

J'embrassai son nez, cachant la tristesse qui m'envahissait. Je l'avais rendue faible. Un magnifique sourire étira ses lèvres, dissipant ma peine. Elle enfouit son visage dans mon cou, et sa voix fatiguée me parvint :

« - Si ça n'avait été qu'un rêve... Cela aurait été un très beau rêve.

- Mais c'est la réalité. »

Elle acquiesça, avant de redevenir immobile. Elle s'était rendormie. Depuis combien de temps n'avait-elle pas passé une nuit aussi calme ? La veille, il avait suffi que je la prenne dans mes bras pour qu'elle s'endorme. Combien elle avait dû souffrir... Mon cœur se serra douloureusement.

Jeanne bougea contre moi, lâchant un souffle paisible. La veille, je lui avais presque révélé la surprise que je souhaitais lui faire, à savoir un trousseau de mariage. Je m'étais repris au dernier instant, mais... Elle se doutait de quelque chose. Et avant de nous coucher, elle avait tenté de me soutirer des informations de toutes les façons possibles, avant de se résigner. C'était adorable de la voir essayer de savoir ce que je lui cachais...

Je pris une mèche de cheveux entre mes doigts, la faisant rouler et savourant sa douceur. Dire que j'aurais pu ne jamais me souvenir d'elle, et finir avec Tracy... Le visage de la brune me paraissait maintenant si vulgaire... Tout le contraire de ma Jeanne. Ma Jeanne était naturelle, délicate, magnifique, unique. Parfaite.

Je lui caressai le visage, effleurant sa peau si blanche et douce des doigts. Elle avait énormément maigri... A cause de moi. Soudainement triste, je la serrai avec forces contre moi. Elle remua doucement, et sa voix me parvint :

« - Baptiste... Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien. Je t'aime. »

Elle releva le visage vers moi, les yeux humides :

« - Moi aussi... Moi aussi, plus que tout. »

Elle se souleva pour m'embrasser avec émotion. Le goût de ses lèvres me rendait totalement fou d'elle. Quand elle s'écarta, je remarquais que ses joues étaient rosies. Elle était adorable. J'embrassai son front, et lui demandai doucement :

« - Comment as-tu fait pour t'endormir tout de suite ? La tempête m'a maintenu éveillé une bonne partie de la nuit...

- Tu étais là. C'était tout ce dont j'avais besoin. »

Mon cœur se serra devant cet aveu d'amour. J'agrippai sa taille en enfouissant mon visage dans son cou :

« - Et je compte bien rester à tes côtés...

- Ne devais-tu pas aller en ville ? »

Je relevai la tête vers elle. Elle avait une mine amusée, je voyais ses yeux briller. Un regard pour la fenêtre m'apprit que la pluie ne cessait de tomber. En souriant, je lui donnai une pichenette sur le nez :

Raison ou sentiments ? ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant