« - Mais où est-il parti, bon sang ?
- Il a dit qu'il était parti au village, pour régler je sais quoi. »
Nous étions censés nous marier dans deux heures. Mais je ne savais quelle robe mettre, s'il allait aimer comment j'étais vêtue, s'il ne s'était pas enfui par peur du mariage... J'étais une véritable boule de nerfs. Je me laissai tomber sur le lit, des larmes roulant sur mes joues. Nolwenn, qui avait accepté de m'aider à me préparer, s'exclama :
« - J'vous promets que s'il revient pas, j'vais l'chercher par la peau du derrière pour le traîner jusqu'à l'église ! Non mais, abandonner sa dame avant le mariage ! »
L'indignation de cette petite blonde de quinze années me fit rire à travers mes pleurs.
Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit, et Baptiste entra dans la pièce. Aussitôt, je me relevai et courus me jeter dans ses bras en sanglotant :
« - J'ai cru que tu étais parti, que tu ne voulais plus te marier !
- Oh, Jeanne... Voyons, me pensais-tu vraiment capable de cela ? »
Je secouai la tête, honteuse et blottie contre son torse. Il m'encercla de ses bras, et me murmura à l'oreille :
« - Si je suis parti... C'est parce que je ne pouvais laisser ma future femme sans trousseau de mariage. »
Je relevai le visage vers lui, les yeux écarquillés :
« - Que... Comment ? Tu as...
- Oui, je t'ai acheté un trousseau de mariage, comprenant plusieurs robes, des chemises, des souliers, des bas. Parce que tes vêtements n'étaient pas très... Beaux. »
Je sentis l'émotion me serrer le cœur, et fondis encore en larmes. Il me serra contre lui, me berçant tendrement, et m'embrassa la tempe :
« - J'ai un autre cadeau pour toi. Comme cadeau de mariage. »
La bouche entrouverte, je l'observai sortir de sa poche un petit paquet qu'il me mit dans la main :
« - Ne l'ouvre qu'une fois que tu seras prête. Promets-le-moi.
- D'accord. Je ne l'ouvrirai pas avant. »
Des larmes roulèrent sur mes joues. Il était si... Si parfait !
Un sourire attendri étira ses lèvres tandis qu'il essuyait mes joues :
« - Il faudrait peut-être que tu arrêtes de pleurer, pour pouvoir te préparer. Je te retrouve à l'église, devant l'autel, dans deux heures.
- Me le promets-tu ? »
Son regard se fit triste :
« - Oui, Jeanne. Et je tiendrai ma promesse. »
Il m'embrassa fugacement, avant d'ouvrir de nouveau la porte. Il poussa un gros coffre dans la pièce, et sortit après m'avoir adressé un clin d'œil.
Aussitôt, Nolwenn ouvrit le coffre, et eut une exclamation de surprise :
« - C'est magnifique ! Z'avez de la chance, mamzelle. Il vous aime vraiment, vot' Baptiste. »
Je détaillai à mon tour les robes, le cœur battant à tout rompre. Tout était magnifique. La blonde sortit de la malle une robe verte, brodée d'une multitude de diamants :
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Raison ou sentiments ? ✅
Fiction HistoriqueUn conflit oppose depuis des années les catholiques et les protestants du pays. Les premiers veulent renverser le roi pour mettre en place un régime plus juste, tandis que les autres souhaitent conserver ce souverain. Au milieu de la guerre civile...