Chapitre 1 (réécrit)

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Assise au fin fond de la forêt, je laisse mon regard s'allier à la douce contemplation de la nature. Je ne bouge pas, je laisse simplement mes yeux retenir tous ces petits détails aussi infimes soient-ils. Un écureuil grimpe dans un arbre après avoir été cherché une cocotte de pin, les petits insectes font bouger les feuilles dans une danse sans fin. C'est magnifique et quoi de mieux que de venir ici pour se ressourcer, être tranquille, être tout simplement soi-même.

Je me lève et marche lentement sur les feuilles qui craquent à mon passage. Certains arbres ne sont plus revêtus de leur parure, signe du début de l'automne. Je trouve cette saison merveilleuse, les arbres sont colorés de merveilleuses couleurs dans les tons rouges. Je m'arrête soudainement apercevant une biche, elle ne m'a pas vu. Ses yeux sont magnifiques et font preuve de son innocence. Un animal sans défense peuplant les forêts. Sa démarche est majestueuse. Soudain, à ma gauche j'entends un nouveau bruit, l'animal tourne sa tête dans ma direction, il ne bouge pas comme effrayé par ce qu'il vient de voir. Je commence à paniquer lorsque je vois un fusil pointé vers l'animal. J'avais oublié ce petit détail, nous sommes en pleine période de chasse. Je ne devrais pas être ici mais je m'en moque, je n'ai pas peur du danger.

Je hurle à l'homme d'arrêter ce qui fait fuir l'animal. Mon cri résonne dans l'ensemble de la forêt s'échappant vers le ciel. Un tir part soudainement, par instinct je ferme les yeux de peur que la biche soit touchée. Je m'appuie sur l'arbre le plus proche pour ne pas défaillir. J'adore les animaux sauvages, ils sont libres de leurs mouvements, la liberté est la meilleure chose qu'on puisse espérer de la vie.

Je rouvre les yeux et croise soudainement le doux regard de la biche qui s'en va à toute allure, de peur de se faire tuer. Le chasseur me regarde avec méchanceté avant de tourner les talons et de s'en aller. Je crois que si ses yeux pouvaient me tuer, je serais actuellement six pieds sous terre. Je m'assois au pied du grand chêne qui surplombe l'entièreté de la forêt par sa hauteur et son âge plutôt avancé.

Je venais souvent ici avec ma mère, on se couchait en dessous de cet arbre pour regarder le ciel et les oiseaux s'envolant vers de nouveaux horizons. Mais je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Un beau matin, le jour de la fête nationale plus précisément, je me suis réveillée. Tout était blanc autour de moi, les murs, le plafond et même le sol. J'ai d'abord cru que j'étais morte mais après quelques minutes, je me suis rendue compte que j'étais à l'hôpital en fixant l'électrocardiogramme à côté du lit. Les bips incessants me donnaient mal à la tête. Un médecin est passé dans la chambre me demandant si j'allais bien. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Je voulais que ma mère rentre, me tienne dans ses bras pour me réconforter, me dire le pourquoi du comment. Dans la vie il y a tellement de questions sans réponse.

Quelques heures plus tard ma tante m'a expliqué qu'on avait eu un accident mes parents et moi. Elle m'a alors sorti ces quelques mots qui ont assombri mon monde et mon âme à tout jamais. Je n'étais pas prête à entendre ça, je n'avais que cinq ans. Catherine ma tante, m'a serré dans ses bras et m'a dit que maman était morte. Mon monde s'est effondré, je lui avais alors demandé où était mon père. Elle a tout d'abord hésité avant de me dire que mon père s'était volatilisé, envolé, il avait disparu de la circulation. Il m'a abandonné. Mon cœur s'est alors serré, encore et encore, c'était tellement douloureux que je me suis mise à pleurer. Mon âme d'enfant s'est envolée en même temps que ma mère.

À son enterrement, j'ai espéré que mon père soit présent. Mais il n'était pas là et mon espoir s'est transformé en désespoir. Le cercueil découvert de terre, j'ai déposé une rose signe de mon amour profond pour cette femme qui m'a donné la vie. J'ai alors sorti quelques mots, une promesse que je n'oublierai jamais :

Maman je ne t'oublierai jamais. Je t'aime tellement, je veux que tu reposes en paix. Je ne te promets pas d'être heureuse mais je ferais tout pour te rendre fière. À toujours et à jamais je t'aime maman.

Pendant des jours et des jours j'ai pleuré. On dit qu'au fil du temps ça va mieux, les blessures guérissent mais ce n'est pas vrai, on apprend simplement à vivre avec, avec ce mal qui nous ronge de jour en jour, qui nous bouffe de l'intérieur.

Ma tante a alors pris ma garde, heureusement car je n'aurai pas supporté le fait de passer de famille d'accueil en famille d'accueil. Beaucoup de personnes le vivent très mal, ce qui fut le cas de Liam, mon meilleur ami. Je dois d'ailleurs aller le chercher aujourd'hui, son train arrive en gare dans une heure. Je me lève avant de sortir de la forêt. Complètement excentrée de Paris, je prends un taxi pour me rendre en gare de l'est afin d'attendre mon ami.

Mais une chose est sûre, aujourd'hui, âgée de dix-huit ans, je suis bien déterminée à comprendre ce qu'il s'est passé. Je suis prête à retrouver mon père, je veux comprendre et je ferai tout pour y parvenir même si je dois en mourir.

Malheureusement jamais je n'aurai pensé que ma vie ressemblerait à celle de la pauvre biche.

Fuir pour mieux survivre fait désormais parti de mon quotidien...

Voilà la réécriture du premier chapitre, je le trouve beaucoup mieux. En tout cas j'ai pris plaisir à l'écrire.

J'espère que vous avez ressenti toutes les émotions de l'héroïne.

Que pensez-vous qu'il s'est passé avec sa mère?

Où est passé son père ?

Donnez moi votre avis.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

Bisous bisous et à bientôt 🖤

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