Âmes sensibles s'abstenir 🙈
On a conscience avant, on prend conscience après.
Oscar Wilde
Leurs regards se font de plus en plus pesant. Le silence m'étouffe de l'intérieur.
- Alors ?
Je perds pieds et commence sérieusement à manquer de patience. Mon père me regarde durement avant d'enfin répondre à cette interrogation qui dure depuis un petit moment déjà.
- Elle est vivante. Lâche t'il dans un souffle.
Je pousse un soupir de soulagement. Mais pourquoi font-ils une tronche pareille ? Je fronce les sourcils laissant place à l'incompréhension.
- Il y a autre chose que je devrais savoir ?
Carl et mon père se regardent parlant avec leurs yeux. Y-a-t-il un traducteur de ce langage visuel dans la pièce ?
Le silence pesant m'agace fortement. J'ai envie d'en prendre un pour taper l'autre.
Vous savez cette situation gênante ou deux personnes parlent entre elles, et vous, seul vous observez sans pouvoir prendre part à la conversation de peur d'être de trop ou de sortir carrément des clous. Et bien c'est exactement ce qui est en train de m'arriver.
Mon père fini par hocher la tête et Carl prend la parole à la suite de ce mouvement.
- On va te montrer en images.
Je ne le sens mais alors pas du tout. Il me fait signe de m'avancer vers le second siège devant l'ordinateur. Je m'assois et patiente tout en regardant ce qu'il fait. À l'aide de la souris il rentre dans un dossier du nom de Archibald puis pénètre dans un autre dossier.
Ce que je vois me terrifie et me rempli de fureur. Des centaines d'images parsèment l'écran sur lesquelles on peut voir Aria avec sa tante ou encore elle et moi lorsqu'on s'embrasse devant la tour Eiffel. Je vois rouge mais me passe de faire passer le message maintenant.
Carl clique sur une vidéo et met directement sur pause avant de se tourner vers moi pour prendre la parole.
- Les images qui vont suivre sont particulièrement violentes. J'espère que tu n'es pas sensible gamin.
Je me contente de prendre la souris et de cliquer sur le bouton play de l'enregistrement.
Rien ne se passe pendant quelques minutes. On voit un couloir de l'hôpital vide mais surtout très calme, aucun bruit. Je bouge sur la chaise, me sentant inconfortable dans n'importe quelle position.
Soudain, on voit un homme portant une blouse blanche apparaître tirant sous les aisselles un corps. J'ouvre grands les yeux lorsque je me rends compte que c'est Catherine la femme inconsciente qu'il traine sur le sol.
La caméra change soudainement de lieu laissant place à la morgue. Je mets pause et respire de façon anormale avant de m'exprimer.
- Qu'est Ce que c'est que cette connerie ?
- Regarde la suite. S'exclame mon père.
Ma respiration est hachée, je ne veux pas voir la suite mais pourtant il le faut. Je remets la vidéo en route.
L'homme arrive au milieu de la morgue et ouvre un des nombreux box se trouvant dans la pièce. Il reprend Catherine et la porte pour la mettre dans celui qu'il vient d'ouvrir. Il galère pendant de nombreuses minutes mais fini par refermer la porte sur le corps inconscient.
Il met sa main dans sa blouse et en sort son téléphone. Il appelle quelqu'un et lorsque celui ci répond enfin je suppose il lui dit "C'est fait".
Carl passe quelques minutes de la vidéo en accéléré. Quand un autre homme apparaît il repasse en vitesse normale. Le nouvel arrivant est de dos, on arrive simplement à apercevoir ses cheveux poivre et sel.
- C'est fait, à vous de tenir votre part du marché. Lâche l'homme à la blouse.
- Bien évidemment.
L'homme aux cheveux grisonnants s'approche de la table d'autopsie et prend un scalpel qu'il cache dans sa manche. L'autre gars ne voit rien et continue de lui parler.
- Ne dites pas à ma femme que je l'ai trompé. Vous m'aviez dit que vous detruiriez cette clé USB avec les photos et le film.
- Sombre idiot ! Je n'ai jamais pris de film ou de photos lorsque tu baisais la voisine.
- Mais... Comment avez vous su ? Pleure l'homme effondré.
- J'ai mes contacts et il me fallait un homme comme toi pour réaliser cette tâche ingrate. Je ne veux pas me salir les mains.
- Vous êtes un monstre !
L'homme qui a enlevé Catherine s'approche du box pour la laisser sortir.
- Je ne veux pas être complice de meurtre. Lâche l'homme à la blouse.
L'inconnu se retourne vers la caméra. Lorsque j'aperçois son visage, je me tends de tout mon être. Malgré ses quelques années de plus je ne peux oublier ce visage qui hante chacune de mes nuits.
Archibald.
Tout s'enchaîne vite, beaucoup trop vite. Mes yeux vont dans tous les sens pour suivre cette scène d'horreur qui se joue devant mes yeux.
Archibald sort le scalpel de sa manche et s'avance rapidement vers l'autre homme qui est toujours de dos. Il prononce une phrase avant de poser son arme sous la gorge du médecin.
- Et moi je ne veux pas pourrir en prison.
Dans un dernier geste il l'égorge, le sang gicle partout dans la pièce et se répand plus particulièrement sur la blouse blanche. Elle se tache pour devenir totalement rouge.
Je ferme les yeux et sens de nombreuses larmes s'ecoulant sur mes joues. J'ai l'impression de me retrouver dans un cauchemar. Je me pince le bras mais malheureusement je ne rêve pas. Un sanglot s'échappe de mes lèvres. Je sens une main se poser sur mon épaule, celle de mon père.
Je vois soudainement sur l'écran, Archibald se rapprocher de la caméra.
- Bien le bonjour Peter et Alex et sûrement d'autres hommes. J'espère que cet avant goût vous a plu. Je peux arrêter ces meurtres, ces intimidations. Cela ne dépend que de vous.
Son rire démoniaque raisonne dans la pièce et je referme l'ordinateur brusquement.
Il va trop loin, beaucoup trop loin...
Hello, voici en média comment j'imagine Alex. Libre à vous de l'imaginer comme vous le souhaitez :)
J'espère que ce chapitre vous a plu. Il est un peu plus court que d'habitude mais posté plus tôt que prévu.
Bisous bisous et à bientôt 🖤
VOUS LISEZ
Appartenance
Romance"Tu m'appartiens" sont des mots si forts qui signifient littéralement être la propriété de quelqu'un, son bien. Être à la disposition de cette même personne, dépendre de lui. Un accident et tout bascule, les liens si forts se déchirent pour laisser...