Quand un homme est fou d'une femme, il n'y a qu'elle qui puisse le guérir de sa folie.
Mon père devient fou. Rien ne l'arrête, il frappe ma petite amie jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Cette vision me terrifie, je suis paniqué et pourtant je ne bouge pas. Deux gros molosses me relâchent quand le "travail" est fait.
Un torrent sans fin s'écoule sur mes joues. Je m'approche du corps inerte de ma petite amie et pose sa tête sur mes genoux. Je lui caresse le visage tendrement avec le dos de ma main pour essayer de la réveiller. Les hommes de mon père continuent de me fixer, j'ai envie de leur hurler dessus mais je n'y arrive pas. Ça serait leur donner beaucoup trop d'importance.
J'extirpe mon téléphone de ma poche arrière. L'écran noir est brisé et lorsque j'appuie sur le bouton pour le déverrouiller, une icône rouge clignotante m'indique que je n'ai plus de batterie.
Je soupire lourdement avant de jeter mon portable fortement contre le béton. L'écran se brise en mille morceaux mais à ce moment je m'en moque totalement. La chose la plus importante se situe dans mes bras.
S'écrase durement mes lèvres sur celles d'Aria dans l'espoir qu'elle réponde à mon baiser fiévreux rempli de tous les sentiments que je ressens pour elle. Ses lèvres sont douces mais sans vie.
Ce n'est pas magique comme j'aurai pu l'espérer. Nous ne sommes pas dans un célèbre conte où le prince reveille sa princesse à la fin. La mienne ne se réveille pas.
Avec hésitation je rapproche mes doigts du cou de ma bien aimée. Je suis tellement effrayé que je tremble de tout mon être. Je retiens ma respiration avant de les poser sur sa peau.
L'organe qui la maintient en vie bat, à une vitesse très lente mais il bat. Je crois que pendant une minute je me suis arrêté de respirer, la peur s'est emparée de moi en tirant mon ventre et en nouant ma gorge. La panique s'évapore un peu mais reste tout de même très présente.
J'enlève ma veste que je dépose sous la tête d'Aria. Avant de me relever je lui embrasse le front. Ce contact est vital après ce que je m'apprête à faire.
Je l'aime tellement que ça en devient douloureux. Jamais je n'aurai pensé que mon organe tant abîmé se laisserait emporter par les douces émotions que me fait ressentir ma petite amie. C'est tellement difficile à expliquer...
Mais l'amour est une chose qui ne s'explique pas, il prend possession de nous, de nos vies en s'inserant lentement sous notre peau. Tel un junky, j'ai besoin de ma dose quotidienne d'héroïne pour survivre.
Je me lève lentement avant de me diriger vers mon père, enfin si je peux encore l'appeler comme ça.
À grandes enjambées je me rapproche de lui bien décidé à comprendre son comportement et surtout pour lui faire regretter son agissement des minutes précédentes.
Arrivé en face de lui, la masse d'hommes s'accumule autour de nous. J'ai l'impression de me retrouver sur un ring de boxe acclamé par des bagarreurs en quête de sang.
Mais malheureusement ou heureusement pour moi ce n'est pas le cas. Ce que je m'apprête à faire est sans doute la plus grosse connerie de toute mon existence mais je me dois de la faire.
Le regard que je lance à mon père ne trahi pas mes émotions, il se fait ferme. D'un simple geste de la main, il congédie ses petits toutous. Je me retrouve donc en tête à tête avec mon géniteur.
Je suis déterminé à obtenir ce que je veux mais surtout je suis près à tout même à me sacrifier si il le faut.
- Je ferais ce que tu veux, je me donne corps et âme mais je t'en pris sauve ma petite amie.
Ma voix qui se voulait sûre d'elle tremble légèrement à la parole de celle que j'aime.
- Il en est hors de question ! Plutôt mourir que de sauver la fille de cet enfoiré !
Il hurle tellement que mes tympans me font légèrement souffrir.
- Je ferais TOUT ce que tu veux !
- Je ne veux pas le savoir ! Attends tu as dit tout ?
Un sourire démoniaque s'affiche sur son visage. Un frisson remonte le long de ma colonne à cette image.
Je hoche la tête positivement, ce qui ne fait que renforcer son sourire. En un simple regard, il arrive à lire ce qu'il se passe dans ma tête. Je n'ai pas besoin de parler, il se contente d'appeler l'un de ses hommes.
- Il est médecin, il va examiner son cas et remettre ta petite amie sur pieds.
L'homme d'une quarantaine d'années se rapproche d'Aria. La lèvre inférieure de ma petite amie est fendue et me soulève le coeur. C'est de ma faute ce qu'il lui arrive, j'ai pris la bonne décision même si elle risque de me détester jusqu'à la nuit des temps.
Le gars s'accroupit à sa hauteur, il la soulève dans ses bras pour sortir dans une pièce à côté. Je ne le lâche pas d'une semelle et lorsque que la porte claque sur mon nez, je serre violemment les poings avant de défoncer la porte, furieux, avec mon pied.
Le barbu commence à enlever le pull de ma princesse après l'avoir posé sur le canapé en cuir delabré. Je ne veux pas qu'il la touche mais je crois qu'à ce moment je n'ai pas vraiment le choix.
Sa peau dorée à nue est magnifique. Mais les tâches aux couleurs de la nuit me font terriblement mal au coeur. C'est tellement douloureux ! Je m'approche de ma princesse pour lui tenir la main.
J'ose espérer que malgré son inconscience elle sente ma présence à ses côtés.
Après quelques minutes à l'avoir palpé et de nombreux regards meurtriers de ma part, le quadragénaire se lève.
- Elle a quelques côtés cassées, avec du repos elle s'en sortira sans séquelle. Je pense qu'elle se réveillera dans une ou deux heures, le choc a été important pour sa petite carrure.
Je lui enfile son pull lentement avant de la laisser sur le canapé pour qu'elle se repose. La couverture crasseuse ne m'inspire clairement pas confiance. Qui sait quelles cochonneries traînent sur le tissu, nous ne sommes plus au Moyen âge où la peste ravagée ses contrées mais tout de même mieux vaut être prévoyant.
Je vais rechercher ma veste que je dépose sur elle. Je lui embrasse tendrement le front.
Je me dirige vers mon père qui semble agité et même si je ne l'ai pas vu depuis de nombreuses années, je peux clairement comprendre qu'il veut entretenir une conversation importante avec moi.
Voilà pour ce chapitre.
Il est extrêmement long et j'ai dû le couper en deux. La suite est déjà écrite.
Elle sera donc publiée demain dans la journée :)
Bisous bisous et à demain 🖤
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Appartenance
Romance"Tu m'appartiens" sont des mots si forts qui signifient littéralement être la propriété de quelqu'un, son bien. Être à la disposition de cette même personne, dépendre de lui. Un accident et tout bascule, les liens si forts se déchirent pour laisser...