Il frappa à nouveau de petits coups.
En soupirant, Vanessa se leva et après avoir enfilé un jogging et un t-shirt, se dirigea vers la porte. Lorsqu'elle la déverrouilla, elle l'entendit se relever. Elle prit une profonde inspiration et ouvrit finalement la porte. La lumière du soleil l'aveugla quelques instants. Elle eut l'impression qu'elle allait tomber en poussière, comme un vampire sous les rayons du soleil.
David se tenait dans l'embrasure de la porte. Il était vêtu d'un pantalon sombre et d'une chemise unie retroussée jusqu'aux coudes, ses cheveux plus ordonnés qu'à l'accoutumé. Était-ce ainsi qu'il s'habillait en temps normal ? Pourquoi s'en souciait-elle en fait ? Elle s'écarta pour le laisser entrer et referma immédiatement la porte derrière lui.
— Ça fait deux jours que j'essaye de te joindre, dit-il la porte à peine franchie.
— Deux jours ?
Il hocha la tête.
— Quoi, ça fait vraiment deux jours ? Attends, quel jour on est ?
— Samedi, mais...
Elle se précipita vers son téléphone auquel elle n'avait pas touché depuis qu'elle était revenue. Pour une accro aux réseaux sociaux dans son genre, c'était un véritable exploit. C'était effectivement samedi. Elle avait quelques appels manqués et une flopée de messages non lus. Et là, c'était carrément le milieu de l'après-midi.
Elle tomba sur son lit qui s'affaissa lourdement. Deux jours ! Elle avait passé deux jours enfermée dans sa chambre. Elle ne se rappelait même pas ce qu'elle avait fait, à part dormir et laisser son esprit errer.
David s'assit près d'elle.
— Tu ne m'as pas fait signe comme convenu. Ça, c'était pas bien grave mais comme je n'avais pas cours cette semaine, ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai appris ce qui s'est passé. La presse a réussi à s'emparer de l'histoire et s'en est fait des gorges chaudes. Ça a sans doute fait le tour du monde à l'heure qu'il est. Mais je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas fait appel à moi. Qu'est-ce que tu as fait durant ces deux jours ?
— Rien, répondit-elle en serrant ses genoux contre sa poitrine.
David soupira doucement.
— Dis-moi ce qui s'est vraiment passé alors. Tu sais ce qu'ils disent ? Que c'est une attaque terroriste.
— Sérieux ? s'écria-t-elle. C'est n'importe quoi.
— Moi je sais que ce n'est pas vrai, bien sûr. Ce serait trop gros comme coïncidence. Mais ils ne sont pas à notre place, ils ne savent pas ce que nous savons. Ils n'auraient jamais su expliquer cela autrement. Mais on s'en fout de ce qu'ils disent. Dis-moi la vérité.
— C'est simple, répondit-elle avec humeur. C'est juste un de ces dégénérés de détenteurs de pouvoirs qui a laissé libre cours à ses instincts psychopathes en découpant tout sur son passage.
Il lâcha un petit soupir.
— Tu peux jouer la carte de l'indifférence mais ça ne prend pas avec moi. Tu crois que je suis incapable de comprendre ce que tu ressens ? Tu penses que je suis incapable de voir que tu te sens coupable ?
Une énorme boule se forma dans sa gorge. C'était bien ce qu'elle pensait. David avait vraiment un don pour comprendre les gens.
— Je suis vraiment désolé, Van.
Ses mots de réconfort ne faisaient que la rapprocher de l'explosion lacrymale. Dire qu'elle croyait avoir épuisé son stock. Elle battit rapidement des paupières pour chasser ces larmes traitresses.
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Distorsion T.1 [Derniers Chapitres Dépubliés]
ParanormalL'Université, ce grand moment de la vie où l'enfant sort enfin du cocon familial pour se frayer son propre chemin dans la société, ça, Vanessa l'avait désiré. Mais quitter son Cameroun natal pour la Belgique où elle ne connaissait personne, c'était...