Distorsion T.1 [Derniers Chapitres Dépubliés]

Chapitre 20.2 : Récupération

Lorsque Vanessa ouvrit les yeux une nouvelle fois, elle était en une forme considérablement meilleure qu'auparavant. Elle n'aurait su dire combien de temps elle avait dormi mais sa fièvre avait chuté de manière drastique et sa tête lui octroyait à présent un certain répit. Se redressant sur son lit de fortune, elle s'étira longuement, appréciant cette petite santé retrouvée.

Elle regarda autour d'elle mais ne vit l'inconnu nulle part. Elle constata qu'il y avait toujours de la lumière dans sa salle privée et en déduisit qu'il devait encore s'y trouver. Que pouvait-il bien y faire ? Exerçait-il un métier en rapport avec les ordinateurs ? Peut-être que c'était un hacker. Cette pensée l'excita un peu. Elle était fan de la série Mister Robot et rêvait de rencontrer un hacker pour de vrai.

Secouant la tête, elle posa ses pieds par terre et fut surprise de ne pas sentir la fraicheur habituelle. En y jetant un œil, elle constata que ses pieds étaient bandés, ne laissant à l'air libre que ses orteils.

— A quel moment...

Vanessa se dit qu'elle devait plutôt se demander « pourquoi ? ». Pourquoi cet inconnu avait pris la peine de faire ça ? Lui avait-il dit la vérité tout ce temps ? N'avait-il jamais cherché à lui faire du mal ?

Rapidement, elle se leva et se retrouva devant la porte. Après avoir inspiré un grand coup, elle frappa trois petits coups prudents et attendit. Elle n'entendit que le ronflement de l'onduleur en sourdine et ne sut même pas si l'autre l'avait entendue.

— Entre.

Elle posa la main sur la poignée et ouvrit la porte.

La première fois, elle n'avait pu voir l'intérieur qu'à travers l'entrebâillement de la porte. Maintenant qu'elle y entrait pour de bon, elle se rendit compte que l'espace y était beaucoup plus grand qu'elle ne le croyait au départ. Et contrairement à la pièce qu'elle habitait depuis un moment déjà, ce simple carré était si éclairé qu'elle dut plisser les yeux quelques secondes avant de s'y habituer.

Devant elle, la chaise retournée pour se retrouver face à elle, l'inconnu la regardait fixement. Il arborait la même coupe de cheveux que la dernière fois, une queue de cheval haute dont les mèches folles tentaient vainement de masquer ses yeux. Son regard noir était perturbant. Vanessa se demanda même s'il lui arrivait de cligner des yeux.

Soudainement, l'inconnu poussa une chaise devant elle avec son pied.

— Assieds-toi.

« Encore un ordre »

Mais elle obtempéra sans discuter.

Face à face avec son kidnappeur, elle se dit que c'était sans doute le moment d'avoir une vraie discussion avec lui. Le coup du bâton et de la friandise avait peut-être marché après tout. Elle sentait qu'il ne lui voulait pas forcément du mal. Le mieux qu'elle puisse faire était de discuter franchement avec lui.

— Je te fais peur ? demanda-t-il sans préavis.

La question de l'inconnu la prit au dépourvu. Elle ne savait pas si elle devait se montrer honnête ou faire preuve d'une bravoure qu'elle était loin de ressentir.

— Pas... pas vraiment...

Il ne fit pas de commentaire. Vanessa fronça les sourcils ne sachant pas du tout où il voulait en venir. Cherchait-il à l'intimider maintenant ?

— Ça va mieux ? lui demanda-t-il ensuite.

— Euh... un peu ?

— Bien.

Décidément, elle ne savait plus quoi penser de ce type. Un moment il semblait satisfait du fait qu'il l'intimidait et à un autre il semblait s'inquiéter pour elle au moins un minimum. Il n'était pas logique, incompréhensible. Comment pourrait-elle espérer l'inciter à la relâcher si elle ne le comprenait pas ? Cependant, elle ravala ses inquiétudes et se dit que le meilleur moyen lorsqu'on n'avait pas de plan, c'était encore de foncer tête baissée.