This Night -EliaXKen

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Ken

La nuit dernière, je suis rentré directement après ma visite à l'hôpital et pour une fois, j'en sors satisfait. Elia est une personne si improbable. Avec elle, je m'attends à tout mais à rien en même temps. J'aimerais tellement qu'elle s'ouvre plus à moi, qu'elle me dévoile la raison qui l'a poussée à vouloir mourir. Elle est si froide et j'ai l'impression que j'ai besoin qu'elle me fasse confiance pour que je puisse moi-aussi avancer. Comme si c'était seulement elle qui arriverait à me compléter, comme si on se complétait. Au moment où j'ai aperçu ses yeux, c'était comme une évidence et c'est pour ça que je ne lâche pas l'affaire avec elle. D'ailleurs je me surprends moi-même parce-que d'habitude si une fille me recale comme ça, même pas en rêve je ne peux imaginer la revoir.

L'heure des visites approche et mon portable sonne.

-Ouais?

-T'es où? Ça fait une semaine qu'on se voit plus et faut qu'on gratte là!

-Ouais désolé Sneaz'j'ai eu un gros imprévu, je passe ce soir à dix-huit heure promis, je vous raconterai. 

et je raccroche et je reçois immédiatement un message:

"J'espère que la meuf le mérite. ;) " Si tu savais... 

En arrivant dans le bâtiment, plusieurs médecins me saluent et m'indiquent l'état d'Elia comme d'habitude mais là, son état n'est pas semblable à celui des autres jours.

-Elia a cassé le miroir de sa salle de bain et s'est légèrement entaillée le poignet. On ne sait pas pourquoi elle a fait ça mais elle a été changée de chambre et placée au rez de chaussé comme ça on pourra la surveiller. On l'a aussi fait prendre en charge par un psychiatre. 

Mon cerveau ne fait qu'un tour et dès que je réalise, mon sang devient bouillant.

-MAIS POURQUOI VOUS LAISSEZ UNE SUICIDAIRE DANS UNE CHAMBRE AVEC DE QUOI SE MUTILER? VOUS ÊTES TOUS CONS MA PAROLE! en effet, je suis en colère mais c'est pas possible d'être aussi incapable. 

-Monsieur, calmez-vous sinon on va être obligé d'appeler la sécurité. 

Je souffle en tentant de me calmer et me tient l'arrête du nez pour m'empêcher d'hurler.

-Elle est dans quelle chambre?

-002. Ah bah tant mieux, y'a plus besoin de prendre l'ascenseur. 

Je longe le couloir en stress. J'ouvre la porte et je la voit dormir. J'ose pas passer mes yeux sur ses bras. Je m'approche d'elle et la secoue sans me ménager. 

-Mais t'es sérieux comment tu me réveille? A l'heure qu'il est, je m'en fou royalement.

-Et toi t'es sérieuse? Elle mime l'incompréhension mais en voyant que je ne lâcherai pas, elle soupire et baisse les yeux. Écoutes, je t'ai sauvée une fois mais si tu tiens tellement pas à vivre et que tu veux à tout prix crever j'arrête de perdre mon temps avec toi.

-Je t'ai jamais demandé de me sauver et tu le sais.

-Alors je me casse c'est ça?

Ses larmes commencent à couler et je ressens un pincement au cœur.

-Je...Non restes. J'ai craqué hier soir c'est tout...

-Mais pourquoi?

Elle hésite avant de répondre et fini par prendre une grande inspiration.

-C'est bientôt Noël, tu vas pas venir pendant les fêtes je penses et je vais être toute seule...

-Mais t'as ta famille non?

Elle hoche la tête négativement et fond en larme sans que je m'y attende. Je ne peux pas faire autrement qu'accourir vers elle et de la serrer fort contre moi malgré le sang qui s'écoulent à cause de la pression que fait Elia contre mon dos. Je suis touché par le fait qu'elle ressert l'étreinte comme si j'étais son oxygène qui à présent l'aiderait à tenir.

-Je te demande pas d'explications pour le moment Elia, mais j'aimerais connaître l'histoire de ta vie. Elle ne répond pas mais je la sens se figer. Je resterai pendant les fêtes. Je pourrais même amener ma bande, c'est comme mes frères, ils sont comme moi. 

-Tu fêtes pas Noël? Je ris doucement.

-Si, mais je peux faire des concessions, et ma mère bosse donc ça ne lui posera pas de problème.

-Oh, heu... Je sais pas quoi te dire. Elle devient gênée. 

-Je prendrais soin de toi. Je ne t'abandonnerai jamais. 

Elle se retire de mes bras et me fixe dans les yeux. 

-Promis? souffle-t'elle comme si ce moment était irréel.

-Je te le jure.

Dans ses yeux, je vois le soulagement et je suis soulagé moi aussi, qu'elle accepte enfin mon aide. 

Qu'est-ce qu'il m'arrive?