chapitre 17

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PDV Dan


J'ai une théorie : dans la vie, si on merde, on peut arranger les choses.

On peut toujours arranger les choses, mais il faut savoir quoi dire, quoi faire et pour ça, il faut connaître la personne qu'on a blessé.
Il faut la connaître assez pour savoir comment elle réagira face à certains actes, certaines paroles, certaines histoires...

Le problème, c'est que je ne prête jamais attention aux autres, je m'en contrefiche, j'en ai déjà assez à faire avec ma propre vie.
Je m'en contrefiche de faire le mal, de boire, d'aimer sans le dire.
Pour la simple et bonne raison que moi, ça me va très bien comme ça.
Alors je pense que si ça me va, ça doit forcément aller aux autres.
Alors je merde, encore et encore.

Mon but en couchant avec Layla n'a jamais été de perdre Sky, je ne suis pas con, je l'aime.
Mon but était d'y prendre du plaisir, parce que moi, j'aimais ça.
Et sur le moment, j'ai trouvé ça normal parce que, ce sont mes sentiments, j'en fais ce que je veux.
Mais elle m'a largué, elle s'est barrée et j'ai tout perdu.
Et croyez-moi, quand vous perdez quelque chose, vous perdez une part de vous-même : votre dignité.

J'ai eu assez de temps pour y réfléchir ensuite.
Peut-être que c'était ça mon problème au fond, je n'avais jamais pris le temps de réfléchir à ma vie, à mon amour pour Sky, à ce que je suis et ce que je veux devenir.
Entre deux bières, jamais je n'ai pu me poser et penser.

Alors pour une fois dans ma vie, j'ai eu envie de me poser et réfléchir.
Chaque jour depuis son départ, je me rends à son appart, je m'assois par terre et je reste environ une heure.
J'ai alors pensé au fait que Sky était mon pilier, elle était la seule personne que je gardais à mes côtés depuis trois ans, tous les autres m'avaient déjà lâché depuis bien longtemps.
Pourtant, elle, elle ne partait jamais.
Je pouvais l'insulter, enfouir mes sentiments pour elle au plus profond de moi, ça ne l'empêchait pas de rester, de m'aimer.

J'avoue que je n'ai jamais compris cet amour, parce que j'ai totalement conscience de ne pas le mériter, tout comme j'ai conscience de ne pas mériter ce câlin.
Mais je suis assez égoïste pour prendre ce qu'elle voudra bien me donner.
Je la sens tout contre moi, je sens ses doigts s'accrocher désespérément, je la sens pleurer contre mon torse.
Et je sais que c'est tout son amour, uni avec la haine qu'elle garde en elle depuis bien trop longtemps, qui ressortent avec ses larmes.

Je sais aussi que je suis le seul et unique responsable de cette haine, de cet amour, de cette horreur...
Mais je crois que ça me plaît de la voir perdre pied quand elle est aussi proche de moi.
Je crois que ça me plaît de la voir m'aimer au point de toujours me pardonner mes conneries.

- Dan... Dan.

Elle prononce mon nom à l'infini.
Elle le prononce encore quand je l'amène dans sa chambre, que je l'allonge sur son lit et que j'embrasse sa mâchoire.

J'ai pleinement conscience de l'absurdité de cette scène.
Moi l'embrassant, alors qu'elle m'a vu aux bras d'une autre, alors qu'il y a encore tous ces non-dits.
Mais elle se laisse faire, elle revient tout le temps, alors à quoi bon empêcher l'inévitable ?
Je savais pertinemment qu'elle reviendrait, elle revient toujours.

- Tu m'as tellement manqué, dit-elle quand je lui ôte son tee-shirt.

J'embrasse tout le haut de son corps, je profite d'elle, de son corps, de son amour et elle le sait, mais elle ne dit jamais non.

Je l'aime, c'est certain, elle est la seule à m'aimer, alors je me sens bien à ses côtés.
Elle n'est pas comme Layla ou toutes ses filles avec qui je l'ai fait.
Elle, elle reste le matin, elle ne s'enfuit pas par peur d'être blessée.
Elle me serre dans ses bras toute la nuit, même si elle sait que je serai un gros connard au lever du jour.
Elle sait que je suis sympa avec elle seulement le soir, pour mon propre intérêt comme en ce moment.
Et elle aime ça, elle en redemande.

Mon haut rejoint très vite le siens sur le sol et elle se retrouve au-dessus de moi, m'embrassant à pleine bouche.
Comme à chaque fois, elle est plus passionnée que jamais...

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