Toucher le ciel [EN RÉÉCRITURE]

CHAPITRE 3 : Une simple petite remarque.

Média : Ash Hasting

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Lukas s'installa dans la limousine de Ashley, entre Hayden et Pénélope. Les parents avaient été poliment salués et les jeunes leur avaient promis -pour la forme- d'être raisonnables. Cependant, aussitôt les portières claquées, les masques étaient tombés. Ils n'étaient plus les fils et filles des plus grandes fortunes du pays, mais de jeunes adultes qui, comme les autres, faisaient la fête. Ashley se débarrassa de ses escarpins en soupirant de bien-être et enfila des Converses blanches, en décalage avec à sa robe de cocktail pourpre. Pénélope retira ses boucles d'oreilles en diamant qui semblaient peser sur ses lobes et retira les épingles qui retenaient son chignon. Les vestes de costume tombèrent, les cravates furent retirées pour plus de confort. Lukas enleva également son nœud papillon et retroussa ses manches pour découvrir ses avants bras. Il avait étrangement chaud, l'euphorie le gagnait. Une bouteille de champagne fut ouverte, les flûtes furent remplies et, bientôt, les rires s'élevèrent dans la limousine. Tous les doutes de Lukas s'envolèrent lorsque les autres lui racontèrent tout ce qu'il avait manqué. Et par « tout ce qu'il avait manqué », ils entendaient, bien sûr, les potins. Personne ne lui posa de questions dérangeantes sur les dernières années, ni ne semblait l'examiner comme une bête de foire.

— Et c'est là que Pénélope s'est rendu compte que le type qu'elle draguait depuis le début de la soirée était, en fait, gay.

La concernée posa ses mains sur ses joues rouges, mais ça ne l'empêcha pas de rire à gorge déployée. Lukas se joignit aux autres en imaginant la scène. Le groupe embraya sur diverses anecdotes concernant leurs vacances à Saint Tropez, Miami ou Cancun, et Lukas se rendit compte que ça lui faisait du bien d'entendre parler de choses aussi simples. Il les enviait d'être si heureux, si à l'aise dans ce monde. La limousine bifurqua finalement dans un quartier huppé de l'ouest de la ville et remonta une allée bordée de palmiers. Chacun s'empressa de finir sa flûte de champagne et Dylan mit Aksel au défi de finir le reste de la bouteille. Lukas regarda son frère s'exécuter, mi-dégoûté, mi-admiratif. Il tenait plutôt bien l'alcool -en tant que Russe, c'était presque marqué dans ses gènes-, mais les bulles du champagne avaient raison de lui dès qu'il en buvait un peu trop. Au contraire, Aksel réagissait trop vite à l'alcool. Il connaissait ses limites, mais ne reculait jamais devant un défi, aussi idiot soit-il.

La limousine s'immobilisa enfin et le petit groupe en sortit. Aussitôt, Hayden passa un bras autour de la taille de son frère, qui posa le sien sur ses épaules. Lukas adressa un sourire d'excuse à Caleb, qui haussa les épaules. Il était habitué à ce que sa petite-amie soit aussi proche de ses frères et il s'était fait une raison : ils étaient hors compétition, Caleb ne pourrait jamais passer avant. Lukas ralentit légèrement l'allure et pencha la tête en arrière, comme s'il souhaitait admirer la villa qui se dressait devant lui. Hayden lui lança un regard interrogateur et il lui offrit un sourire rassurant. Il allait bien. Ses amis saluèrent les quelques personnes qui fumaient dehors et Lukas se contenta d'un sourire. Il n'en connaissait aucun, mais ça n'avait rien d'étonnant : en trois ans, de nouvelles amitiés étaient nées. Ceux de sa génération avaient fait leurs rentrées dans différentes universités du pays et ils avaient fait de nouvelles rencontres. Si bien qu'aujourd'hui, Lukas se sentait comme un parfait inconnu au milieu de ses amis.

Dans la villa, la fête battait son plein. Les étudiants riaient, gobelet rouge à la main, chantaient, dansaient, ou s'embrassaient. Dans le salon, la table avait été transformée en plateau de bière-pong, et le moindre meuble était couvert de verres ou de bouteilles. Le petit groupe fut accueilli bruyamment et Lukas observa les autres se fondre facilement dans la masse. Il serra quelques mains d'inconnus, qui lui souriaient en se présentant, et fit la bise à certaines filles qui s'avançaient vers lui d'un air enjoué. La rumeur de leur présence se répandit comme une trainée de poudre et, enfin, des têtes connues firent leur apparition. Bientôt, le salon fut pris d'assaut par de vieilles connaissances qui accueillirent le brun avec le sourire. Andréa. James. Kathleen. Isaak. Jake. Oriane. Manu. Lukas en avait la tête qui tournait. Son cœur se gonfla de joie devant leur réaction amicale et enjouée. Il serra des dizaines de corps contre lui et, bientôt, son sourire devint incontrôlable. Un poids immense venait de s'envoler de ses épaules. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait léger, apaisé. Il n'avait plus aucune idée noire, plus d'inquiétude.