CHAPITRE 66

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Lukas tournait et retournait son téléphone entre ses doigts. Assis dans le hall de l'aéroport de Los Angeles, il attendait que son père vienne le chercher. Il lui avait fait promettre de ne rien dire aux autres membres de la famille, pour leur faire la surprise. Malgré son appréhension quant à la réaction de ses proches, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine excitation. Il était dans la même ville que Ash, et le blond ne le savait pas. Il ne rêvait que d'une chose : poser ses bagages et se précipiter chez les Phi.

Les douze heures de vol avaient été épuisantes, il n'avait somnolé que quelques heures. Pourtant, il avait l'impression d'avoir bu trois tasses de café, tant il était sur les nerfs. Le voyage n'avait pas été si long, il était tombé sur un voisin aussi étonnant que divertissant. Un petit génie de quinze ans nommé Ernest, avec d'immenses lunettes et un visage criblé de tache de rousseur. Il avait avec lui un jeu d'échec aimanté, et les deux avaient disputé une dizaine de parties, avant qu'il n'avoue à Lukas qu'il était champion de l'État de Washington. Le brun avait mieux compris ses nombreuses défaites.

Lukas sursauta lorsque son téléphone vibra entre ses doigts, et il se leva d'un bon lorsqu'il lut le message de son père qui l'informait qu'il était arrivé. Il empoigna sa valise et quitta le hall d'un pas précipité. Dehors, il regarda autour de lui, et finit par le repérer.

— Comment vas-tu Lukas ? demanda Michael en serrant son fils dans ses bras. Tu rentres plus tôt, il s'est passé quelque chose ?

— J'avais envie de rentrer, avoua Lukas, soudainement fragile. Vous me manquez.

Michael ferma les yeux quelques secondes, touché. Il avait beau soutenir son fils dans ses choix, il avait parfois du mal à le comprendre. Il avait toujours peur de mal s'y prendre avec lui. Pourtant, il n'en restait pas moins ébranlé par son absence et ses douleurs.

— Rentrons à la maison alors, proposa-t-il.

Lukas hocha vivement la tête, et suivit son père jusqu'à la voiture. Le trajet se déroula dans une ambiance légère. Le brun raconta ce qu'il avait visité et vu en Russie. L'appréhension se mélangea à l'excitation, et lui noua la gorge lorsque la voiture remonta l'allée de la villa. Il laissa sa valise dans l'entrée, et suivit son père dans la cuisine. Éléonore leur tournait le dos, occupée à faire cuire de la viande.

— Chéri ? appela-t-elle. Tu peux appeler Hayden et Aksel, on va passer à table. Ils me bassinent depuis une heure avec leur soirée.

— J'y vais, confirma Michael. Tu peux ajouter un couvert à table, s'il te plaît ?

— Pourquoi ? demanda la créatrice en se retournant.

Éléonore poussa un cri, aussi surprise qu'heureuse, et se précipita vers son fils, qu'elle enlaça fermement. Lukas lui rendit son étreinte, tout à coup bouleversé par sa visite au cimetière. Il craignait sa réaction quand il lui raconterait. Serait-elle blessée ? Sa mère s'écarta pour le tenir à bout de bras, et scruta son visage.

— Tout va bien ? Nous ne t'entendions que samedi. Quand es-tu arrivé ?

— Ça va, la rassura Lukas avec un sourire amusé. Je suis arrivé il y a une heure à l'aéroport.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-elle, inquiète, en posant une main sur sa joue.

— Rien. Enfin, rien de grave. Mais j'avais besoin de rentrer. On pourra en discuter demain ?

— Bien sûr mon chéri, installe-toi je vais ajouter un couvert.

— C'est bon, je peux le faire.

Lukas attrapa une assiette, un verre et des couverts, et les disposa à sa place à table, restée vide. C'était merveilleusement bon de retrouver sa famille.

Toucher le ciel [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant