CHAPITRE 40

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Lukas regardait pensivement son plafond, allongé sur son lit. Il attendait que le temps passe. Il se sentait léger, vide. Le brun avait remarqué qu'en augmentant la dose de ses pilules, il arrivait à atteindre un état étrange. Un poil déconnecté de la réalité, l'esprit tranquille. Plus de douleur. Plus de tristesse. Il s'accrochait à ses souvenirs avec Ash pour sourire, seul dans sa chambre. Il écoutait en boucle ses chansons, pour entendre sa voix, et s'enfonçait un peu plus dans son pathétisme. Mais il n'avait rien trouvé d'autre.

Le brun se redressa et sortit sur son balcon. Ses yeux se perdirent sur l'océan au loin. Il aimait l'air iodé, le chant des vagues et des oiseaux marins. Il avait envie de partir. Peut-être que son oncle et sa tante accepteraient qu'il passe quelque temps en Angleterre ? L'idée était de plus en plus présente. Il n'avait pas envie de se battre. Fuir était beaucoup plus simple. Lukas baissa les yeux sur la terrasse en contrebas. Aksel était en train de faire des longueurs dans la piscine. Le brun le regarda faire, le regard vague. Il était fatigué, lasse. Une plainte étouffée lui parvint, comme souvent lorsque son frère n'arrivait pas à remplir ses objectifs. Il le regarda s'immerger totalement, et fronça les sourcils. Il y avait quelque chose d'étrange. Le cœur battant, il s'élança dans le couloir et dévala les escaliers.

— Hayden, appelle une ambulance, hurla-t-il.

Lukas traversa le salon en courant, ouvrit la baie vitrée et se jeta à l'eau sans réfléchir, en voyant son frère au fond de la piscine. Il le remonta à la surface, et le tira pour l'allonger sur la terrasse. Le brun saisit sa mâchoire et ouvrit ses lèvres, avant de porter sa joue juste au-dessus. Il soupira de soulagement en sentant son souffle, et en voyant son torse se soulever doucement.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Hayden, paniquée, son téléphone vissé à l'oreille.

— Je ne sais pas, je crois qu'il s'est évanoui.

Conscient qu'il ne fallait pas laisser quelqu'un d'inconscient sur le dos, Lukas le mit en position latérale de sécurité. Il entendait vaguement Hayden donner des informations aux secours, mais il n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que sur le visage immobile de son frère. Il dégagea en douceur les mèches châtaigne qui collaient à son front, et demanda à Hayden d'aller chercher une couverture et un coussin, une fois qu'elle eut raccroché. Ils couvrirent Aksel pour éviter qu'il n'attrape froid, et glissèrent délicatement un oreiller sous sa tête. Lukas la replaça en douceur, et ouvrit légèrement ses lèvres. Aussitôt, de l'eau s'en écoula.

— Comment ça a pu arriver ? murmura Hayden, angoissée.

— Je ne sais pas... Je le regardais nager, et d'un coup, il a coulé.

La rouquine arrangea inutilement la couverture, et chassa ses larmes. Les deux Winchester attendirent en silence, jusqu'à ce qu'ils entendent la sirène de l'ambulance. Hayden s'empressa d'aller à la rencontre des secours, et les guida jusqu'au bord de la piscine. Après un rapide examen, Aksel fut déposé sur une civière, et un masque à oxygène vint recouvrir le bas de son visage.

***

Assis sur une chaise, Lukas regardait son frère, étendu sur son lit d'hôpital. Une infirmière était venue lui apporter des vêtements de rechange, le temps que les siens sèchent. Enroulé dans un plaid, il patientait avec Hayden que le médecin revienne pour leur donner des informations. Aksel avait subi quelques examens, et de l'eau avait été retirée de ses poumons, mais le docteur était formel : le châtain était hors de danger. Il fallait simplement attendre. La rouquine avait appelé leurs parents, en voyage professionnel à New-York, mais ils n'arriveraient pas avant le lendemain. Enfin, la porte s'ouvrit, et un homme entra.

Toucher le ciel [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant