Toucher le ciel [EN RÉÉCRITURE]

CHAPITRE 14

Média : Lukas Winchester.

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Le mois de Septembre était passé à une vitesse hallucinante. Lukas n'avait pas vu les jours passer, encore moins les semaines. Il commençait peu à peu à trouver ses marques, à reprendre ses habitudes. Il partageait son temps entre les cours, le sport, et le dessin. Bien entendu, ses amis étaient également pris en compte, et bien que restant discret dans la bande, il était maintenant presque parfaitement à l'aise. Et surtout, il ne se passait plus une journée sans qu'il ne discute avec Ash. Lorsqu'ils se croisaient sur le campus, le temps paraissait toujours beaucoup trop court à Lukas. Il était clair que le blond avait un effet positif sur lui. Même lorsqu'ils ne se voyaient pas de la journée, l'un ou l'autre envoyait toujours un message, pour n'importe quel prétexte. Une vidéo à montrer, une musique à faire écouter, un avis à demander. Le brun espérait toujours que Ash ait un moment à lui consacrer, surtout le soir alors qu'il craignait de s'endormir.

Lukas avait appris que son ami veillait tard également, emporté par ses compositions. Mais bien souvent, le blond s'endormait le premier. Le Russe s'efforçait alors de trouver le sommeil en rêvassant de ce que serait sa vie. Il ne pensait qu'à des petites choses de la vie quotidienne, mais ça suffisait à l'apaiser assez pour qu'il s'endorme. Il pensait à ses futurs cours de surf avec le blond, à son prochain arrêt à la librairie, à ce qu'il aimerait offrir à ses proches pour Noël, ou encore à un lui, un peu moins abimé et beaucoup plus sûr de lui.

Ainsi, Lukas avait trouvé son équilibre. Celui-ci était certes précaire, mais dans l'ensemble il tenait. Il lui arrivait de traverser de profonds moments de déprime et d'angoisse, néanmoins il arrivait à les gérer seul. Quand ce n'était pas le cas, il finissait toujours par s'endormir d'épuisement. Et puis, il y avait la jolie Aela. Il l'avait recroisée plusieurs fois sur le campus, et ils avaient même partagé un café la veille. Elle était pétillante et souriante, et même si parfois il avait du mal à la suivre dans ses délires, il l'appréciait. Il aimait particulièrement son esprit vif et son intelligence pertinente. Kyle et Dylan l'avaient déjà charrié à propos de la demoiselle, mais Lukas les ignorait. À vrai dire, il ne savait pas vraiment si Aela lui plaisait dans ce sens. Cette situation commençait à le stresser, dans la mesure où ses deux amis affirmaient être certains que la brune en pinçait pour lui. La russe ne savait pas s'il devait les croire ou non, ni même si c'était réciproque.

Lukas nota le point final de sa dissertation, résultat d'une douzaine d'heures de recherches, de notes, et d'organisation de ses idées. Il avait rempli dix pages de son écriture en italique fluide, et était satisfait. Satisfait et surtout certain d'assurer une bonne note. De légers coups raisonnèrent contre sa porte, et la tête d'Hayden apparut dans l'entrebâillement.

— On y va ? Demanda la jeune femme, penaude.

— T'as enfin fini de te préparer ? Se moqua Lukas en regardant l'heure. On va avoir une heure de retard.

— Lukas a même eu le temps de finir son devoir, souligna Aksel.

Le jeune homme, affalé sur le lit de son frère, lisait un magazine scientifique. Les deux frères étaient prêts depuis longtemps, mais ils avaient dû attendre Hayden qui ne parvenait pas à se décider sur sa tenue. C'était étonnant de sa part, habituellement elle y prêtait peu d'attention. Comme ce genre de situation était rare, ils l'avaient laissée dans son délire, et avaient patienté en s'occupant. Enfin parés à partir, les trois Winchester se dirigèrent vers leur taxi. 

Les trois Winchester sortirent du véhicule quelques minutes plus tard, devant une tour d'une bonne trentaine d'étages. La pluie c'était invitée au rendez-vous depuis quelques minutes, et s'abattait impitoyablement sur la ville. Dans l'ascenseur, les deux frères ne cessèrent de taquiner leur cadette sur le temps qu'il lui avait fallu pour finalement enfiler sa robe rose pâle et ses escarpins noirs. Lorsque l'appareil s'ouvrit dans un "Ding" sonore, les trois se retrouvèrent face à une petite pièce de quelques mètres carrés, richement décorée. Une seule et unique porte d'entrée se présentait à eux. Aucun doute : leur hôte de ce soir occupait un étage entier à lui tout seul. Une simple feuille de papier indiquait aux invités d'entrer sans frapper. De toute manière, étant donné le volume sonore de la musique, personne ne les aurait entendus sonner.