Toucher le ciel [EN RÉÉCRITURE]

CHAPITRE 21

Média : Jordan Anderson.

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Lukas referma violemment la porte de son casier, agacé. Quelques étudiants lui jetèrent des regards curieux, mais le brun les ignora royalement. Il avait beau adorer les cours à la fac, la vie étudiante autour l'agaçait parfois prodigieusement. Surtout quand on s'appelait Winchester. Il avait l'impression que tous ses faits et gestes étaient épiés. C'était peut-être pour cette raison que personne ne l'avait dérangé aujourd'hui : il était de mauvaise humeur, et ça se savait. Si ces derniers temps Lukas semblait plus ouvert et enclin à la conversation, il était clair que ce n'était plus le cas. Sa colère dégageait une sorte d'aura sombre, dissuadant quiconque de lui adresser la parole. Ses traits étaient fermés, son regard plus sombre que jamais.

Le brun ne comprenait plus rien, c'était silence radio du côté de Ash depuis l'anniversaire de Aksel, et ça commençait à lui peser. Ce soir-là, Aela s'était rapidement endormie dans son lit, mais lui n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Il s'était levé dès que la villa avait retrouvé son calme, et avait commencé à ranger. Il s'était occupé l'esprit pour ne pas penser au fait qu'il avait tenu Ash dans ses bras, et qu'il avait adoré ça. Il avait ensuite préparé le petit déjeuné et le café pour tous ceux qui étaient restés dormir, et avait attendu qu'ils se lèvent en trainant devant la télé. Cependant, il avait constaté, sous les coups de midi, lorsque tout le monde s'était levé, que Ash n'avait finalement pas passé la nuit ici.

Lukas avait longtemps hésité avant de lui envoyer un message. Devait-il lui en parler pour mettre les choses au clair ? Mais pour lui dire quoi ? Le brun s'était finalement décidé en se souvenant qu'il s'était promis de faire des efforts. Il avait trouvé une excuse bidon et lui avait proposé de prendre un café dans la semaine. Le blond lui avait à peine répondu qu'il n'était pas disponible, alors même que Lukas n'avait pas proposé de date fixe. Puis, Ash avait purement et simplement cessé de lui répondre lorsqu'il avait cherché à prendre de ses nouvelles.

Lukas remonta son sac sur son épaule et se dirigea vers la cafétéria pour rejoindre les autres, bien qu'il ait l'appétit coupé depuis dix minutes. Depuis que le blond était passé à côté de lui sans lui accorder le moindre regard. Ainsi, le brun oscillait depuis trois jours entre colère et tristesse. C'était pourtant lui qui avait posé sa tête contre son torse ! Lukas avait dû faire un gros effort pour se laisser aller, et voilà que Ash regrettait. Le brun se sentait quelque peu humilié d'avoir autant apprécié le moment, alors que ce n'était visiblement pas le cas du chanteur. Mais ce dernier pourrait au moins avoir la décence de lui dire en face, ou au moins de faire comme si de rien n'était.

Lukas constata, mortifié, que les Black Eagles étaient présents au grand complet à leur table. Il les salua rapidement, et s'assit sur la chaise libre à côté de Ash, qui évitait soigneusement son regard. Le brun baissa les yeux sur son plateau, à la fois blessé et honteux. Lui, qui avait commencé à s'ouvrir un peu, était en train de se refermer. Si le blond semblait complètement détendu et riait avec les autres, comme à son habitude, Lukas lui ne parvenait pas à faire semblant. Il ne comprenait pas ce qu'il avait fait de mal pour mériter ce dédain. C'était pile ce qui l'effrayait : qu'on lui tourne le dos. 

— Et toi Lukas ? Des idées pour ton déguisement d'Halloween ? Demanda Pénélope.

Quelques têtes convergèrent vers lui, mais le brun ne prit même pas la peine d'essayer de sourire. Si seulement ils savaient à quel point il se fichait de leur stupide soirée. Lukas se contenta de hausser les épaules, et reporta son attention sur la fenêtre donnant sur l'extérieur. Il sentait le regard de Hayden sur lui, mais aujourd'hui il n'arrivait plus à faire d'effort. Il ne tint d'ailleurs pas plus de dix minutes à table. Le brun finit par prendre son sac et son plateau encore plein, et s'en alla en ignorant sa sœur qui l'interpelait. Il avait besoin de prendre l'air, de se retrouver.