Toucher le ciel [EN RÉÉCRITURE]

CHAPITRE 67

La chaleur. La douceur. L'apaisement. Dans un demi-sommeil, Lukas profitait de ce bien-être soudain. Il avait la vague sensation d'une caresse sur son ventre, légère et tendre, et d'un poids contre son torse. Il se sentait rassuré et complet. Pourtant, tout cessa soudainement. En une seconde, le corps chaud pressé contre le sien s'éloigna, dans un froissement de tissu. Le brun se réveilla en sursaut, désorienté. Il battit des paupières pour s'habituer à la pénombre, et fixa Ash, assis sur le rebord du lit, les deux pieds posés au sol. Lukas se redressa et passa un bras autour de lui, avant de poser son front entre ses omoplates.

— Où tu vas ? demanda-t-il, la gorge nouée.

— Ton petit déjeuner ne va pas se faire tout seul, sourit le blond en caressant son bras. Excuse-moi de t'avoir réveillé.

— Reste, murmura le brun en déposant un baiser sur sa peau bronzée.

Le musicien fronça les sourcils. Lukas semblait fragile, et craintif. Il se retourna finalement pour le prendre dans ses bras, et le guida pour poser sa tête contre son torse. Il connaissait bien cette situation : le brun était tout simplement mal réveillé. Ce n'était pas un caprice de sa part pour traîner au lit, il avait réellement peur qu'il s'en aille.

— Je suis là, le rassura le blond en embrassant son front. Je ne vais nulle part.

Lukas resserra sa prise autour de la taille du blond, et ferma les yeux pour savourer le parfum naturel de son amoureux. Ash passa ses doigts dans les mèches brunes avec patience, et massa son cuir chevelu. Il observait le visage détendu de son amant qui, visiblement, appréciait le traitement. Le blond sut que Lukas était enfin complètement éveillé lorsqu'il commença à caresser ses côtes. Ses doigts légers descendirent jusqu'à sa hanche, et son pouce glissa lentement sous son boxer. Il n'y avait rien de sexuel, où de séducteur. Le brun vérifiait simplement que le tatouage de Ash était toujours bien présent. Ses yeux fixèrent le joli L, gravé sur sa peau, et l'effleura.

— Le frère de Arthur me l'a retouché, avoua le blond. Il fallait remettre de l'encre.

— Tu as eu mal ? demanda Lukas.

— Cette fois, j'étais sobre, donc oui.

Lukas lâcha un rire, qu'il eut du mal à contrôler.

— Tu ris de mon malheur ? s'indigna le blond en le renversant sur le lit.

— Pardon, pouffa Lukas. Ce n'est pas pour ça. C'est juste que la marque de ton bronzage est très... prononcée.

Ash leva les yeux au ciel pour la forme. Au fond, il savourait le rire léger de Lukas. Il n'avait pas tort, mais le nudisme n'était pas son truc. Il avait donc la marque du maillot, beaucoup plus claire que son grain de peau désormais caramel. Le blond saisit ses poignets pour les plaquer de chaque côté de sa tête, et fit mine de réfléchir.

— Je peux toujours me balader à poil pour parfaire tout ça, proposa-t-il.

Lukas secoua doucement la tête, pour montrer sa désapprobation. Docile, il garda ses mains en place, mais entrelaça leurs doigts. Ses yeux descendirent sur le torse fin, sur les cuisses fermes qui encadraient son corps. Il entrouvrit les lèvres pour répliquer, mais il fut coupé par son ventre, qui gargouilla bruyamment. Ash pouffa et ébouriffa ses cheveux.

— Tu me laisses partir cette fois ? demanda le blond avec un petit sourire.

— Si c'est simplement pour aller dans la cuisine, oui.

— J'ai le droit de passer par la salle de bain avant ?

— Mmh... réfléchit le brun. Accordé.