CHAPITRE 40

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L E Ï L A








mes deux valises aux mains, j'entends seulement le crissement des roues sur le sol des ruelles désertes des quartiers de Marseille. j'observe le monde qui m'entoure et me rends compte que l'être humain est vraiment égaré, et moi la premiere. j'veux me remettre dans le droit chemin, comme je l'étais avant que je tombe dans la prostitution afin de subvenir aux besoins de ma famille, une famille qui m'a tournée le dos dès qu'elle a appris la provenance de l'argent que je leur apportais régulièrement.

mon père, qui est aveugle, n'a jamais pu trouvé de travail, quand j'étais petite c'était ma mère qui ramenait de l'argent en travaillant comme misérable femme de ménage. malheureusement, elle est tombée grièvement malade, par absence d'argent, nous ne pouvions lui fournir aucun soin alors elle mourut deux mois après avoir appris sa maladie. au jour d'aujourd'hui, je n'ai aucune nouvelles de ma sœur et mon père, aucun des deux ne veulent renouer les liens avec moi pour mon grand malheur.

j'étais heureuse malgré nos maigres revenus, j'étais une femme qui se respectait, je voulais réussir mes études et rendre fière mes parents mais regardez jusqu'où l'argent m'a emmenée, jusqu'où ces vulguaires feuilles de papiers m'ont conduites.

je n'sais plus vraiment où aller, j'aimerais aller chez Safae afin de la prévenir sur ce que Ehsan compte lui faire, j'ai entendue sa conversation au téléphone avec sa mère, je sais de quoi il est capable et jusqu'où il peut aller pour une simple vengeance, il pourrait même s'en prendre à son enfant.

je me dirige vers l'hôpital, je crois que le plus important pour moi, c'est retrouver ma famille, ils ont déménagés et le seul moyen de trouver leur adresse c'est demander à l'accueil car normalement ils ont mit leurs nouvelle adresse dans la fiche d'information pour ma mère lors de sa mort. car non, je ne sais même pas où elle est enterrée.

Moi: excusez-moi de vous déranger madame mais je sais à la recherche d'une adresse.

La secrétaire roule des yeux tout en mâchant son cheming gum désagréablement.

Secrétaire: à quel nom ?

Moi: Saliha et Mohammed Lahfaoui.

Elle pianote sur son ordinateur durant un moment qui me fut une éternité, je stressais, j'étais instable je ne pouvais cesser de faire trembler les membres de mon corps, j'avais peur d'apprendre une mauvaise nouvelle concernant ma famille, j'avais peur que l'un d'entre eux soit mort sans que je leur ai présentée mes excuses.

Secrétaire: excusez moi mais ils ne vivent pas en France.

Moi: ils vivent ou ?

Secretaire: en Algérie.

Je lui souris faiblement en lui adressant un "merci". Je pense qu'ils sont dans notre maison au bled, c'est vrai que mon père, avant la mort de ma mère a toujours voulu vivre en Algérie, là où il est né et là où se trouve notre famille. Je me vois mal vivre là bas, je n'ai jamais été considérée comme une membre de la famille, j'ai toujours été rejetée là bas.

J'étais dans le hall de l'hôpital, prête à sortir quand je vois une femme assise sur un banc et en train de pleurer, je reconnaîtrais sa posture entre mille, c'est bien Safae . Je me dirige en courant vers elle quand je remarque son teeshirt blanc taché de sang.

«la rose du diable. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant