En quelques passes, se fut fini. Les trois soldats allongés sur le sol ne bougeaient plus. Jo l'infirme avait regardé avec une étincelle d'intérêt, mais semblait désormais méditer la scène différemment. Puis il déambula jusqu'à chacun des soldats pour leur voler leur bourse. Il se permit même un crachat dans la bouche à l'un d'entre eux. Ce à quoi Nosfero répondit " C'est peut-être un débile, mais il a le sens des priorités".
- La providence fait bien les choses, dit Nosfero en interpellant Xélius. Ton infirme à suffisamment d'argent pour manger comme il faut maintenant.
- Il risque de se le faire voler
- Quelque chose me dit qu'il se débrouillera très bien seul. À sa manière, rajouta-t-il.
- Bon filons, lança Tanas. Faudrait pas que les deux autres terminent leurs besognes avec la dame, avant qu'on soit partis. On risque d'avoir des problèmes si on cogne tous les gardes d'Ashola.
- C'est vrai qu'on en est pas à notre coup d'essai, relança Yubel. Ca fait quoi maintenant, vingt-quatre, vingt-cinq, je sais plus trop...
- Dans mon souvenir, on était plus proche des quatre-vingt-cinq, coupa Xélius.
- Ah, c'est peut-être ça oui. J'avais oublié dans votre langue la proximité du deux et du huit des dizaines, relança Yubel l'air faussement réfléchi.
***
Le groupe arriva avec presque une heure de retard à l'endroit prévu. Tandis que Nosfero posait les jalons de ce qui sera le futur feu de camp, Tanas et Yubel partirent chercher du bois. Xélius prit un instant et demanda à Brore de le rejoindre. Il le guida, pour lui montrer la vue imprenable que permettait la hauteur, sur la ville.
La cité était étendue, construite sur une base de cercle concentrique, ou trônait une place-forte, la demeure du seigneur. Sur les extrémités de la ville, l'organisation n'avait plus rien d'uniforme, s'éparpillent en carré, rectangle ou mélange. Des tours jonchaient la ville de part en part, au côté d'habitation, grossière, à étage, cloisonnant les citadins dans de petits taudis. Tandis qu'une bonne moitié de la ville donné à voir des villa et grande demeure avec des espaces larges, pour les riches et les nobles. Le marché, appelait le chemin de la Cosse, était également visible. Brore semblait voire, comme des petits insectes grouillant, des gens, affairés à acheter et vendre. Un petit affluant traverser la ville, et quelques bateaux traversé, tandis que d'autres, immobiles, attendais amarré dans le port. Il resta là, un long moment, à regarder, et découper les différentes parties de la ville pour essayer d'en saisir la logique, ne remarquant pas le départ de Xélius. Soudain, son estomac le rappela à l'ordre. Il était grand temps de déjeuner.
Brore revint et s'assit fatigué, les jambes douloureuses et brûlantes. Tanas et Yubel les bras chargeaient, déposèrent le bois et s'éloignèrent faire un tour - une envie pressante-. Nosfero finit de dépecer deux de ses gibiers, bien frais.
Des mains de l'hybride jaillirent une gerbe de flammes qui amorça du feu. Brore toujours avec stupéfaction regardait ces scènes surnaturelles avec profonde curiosité, mais une intrinsèque peur viscérale. Sa curiosité prit le pas et se manifesta presto, " Je n'arrive toujours pas à comprendre comment vous faites toutes ses choses", lança-t-il.
- J'imagine que pour un Nordien ça reste étonnant, mais trois quarts du continent assiste à ce genre de scène quotidiennement. Si vos ancêtres n'avaient pas fait construire un mur entre vous et le reste du continent, vous y seriez plus habitué, répondit Nosfero.
- C'étaient pas mes ancêtres, répliqua sèchement Brore.
- Peu importe... les murs n'ont jamais fait de bien... j'aime pas les murs, sauf pour les escalader.
- Le mur Avnakin a protégé les pays du nord des guerres des cités du centre !
- Certes, mais vous avez ici vos propres conflits et.... vous êtes seules... cinq grand pays s'écharpant pour le contrôle total. Et vos nobles.. parlons-en! Ils ont le seul rêve d'assassiner leur seigneur pour prendre la place. Tu parles ! Vous êtes aussi bien lotis ici que plus au sud.
Brore acquiesça par son silence puis eu un éclair d'inspiration.
- Si vous exécrez cette partie du monde. Pourquoi être ici ?
- Car justement... le nord est pas encore perdu. Par nos actions, nos rencontres, on pourra peut-être initier un vent de changement qui tel un blizzard soufflera la corruption.
- L'idée me plaît bien. Peut-être pourrais-je vous y....
La conversation fut abruptement interrompue par Tanas en courant qui de sa grosse main fit signe à tous de baisser d'un ton.
- Que se passe-t-il, chuchota Nosfero?
- Une dizaine de formes de vie, de taille humaine en contre-bas. D'après mes ressentis (Tanas avait la faculté en posant la main sur le sol de lire les vibrations de la terre et de détecter toute forme de vie avec plus ou moins de précision).
- On va les voir, lança-t-il avec un ton trop naïf pour l'être.
- Et si ce sont des gardes-forestier ! On n'a pas assez d'argent pour légaliser notre voyage.
- Autant qu'on y aille. Ils viennent par là lança Tanas. Au moins on aura une démarche honnête.
- On ne peut pas fuir, demanda Brore.
- On a laissé trop de traces ici, répondit Nosfero. Ils nous poursuivront !
- Bon eh bien, la question semble réglée, lança Yubel. Allons-y.
***
Les compagnons descendirent du pic du cerf et se dirigèrent vers le groupe d'inconnus. En approchants, ils entendirent des rires amples et lourd, ainsi que le chant du fer, " des épées" conclut Xélius. Il prit son arc et encocha une flèche, par précaution. Tous, se préparaient, même Brore, main sur son arme.
Un groupe d'environ dix hommes s'avança, tous à pied, tenant leurs montures à la main pour les guider à travers les bois escarpé. Ils se stoppèrent en voyant les cinq marauds devant eux. La plupart leur lançant une mine affreuse, grimaçant, pensant sûrement déjà à la manière dont ils les eventrippeilleraient.
Soudain, le groupe s'écarta en deux parties, laissant passer ce qui semblait être le chef. Donnant alors, à leurs yeux un spectacle d'horreur, à en faire frissonner un mort. Une scène du genre qui vous hante toute la vie. Le chef, donna un coup de pied dans les fesses d'une fillette, qui se retrouva par terre, puis se releva à peine. À genoux, la gamine, douze ans tout au plus, en haillon, le visage caché par ses cheveux en bataille, couvert de feuilles et de terre, se tenait soumise. Une botte noire lui arriva dans la nuque renforçant l'acte de soumission. Un collier autour du cou au bout duquel était accroché une corde, la retenait.
A suivre, Chapitre 9: Jag le dément
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Les Chroniques de Tamaran Tome 1: La Route du Nord
FantasyIl est dit qu'un voyageur sur deux ne survit pas sur la Route du Nord. Pourtant nos quatre héros élémantalistes vont devoir traverser cette route dangereuse pour atteindre le lointain pays de Talion. Le Seigneur Seretus les a expressément demandé...