Chapitre 11-2: Ashola et la guilde des colporteurs

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Cela faisait déjà près d'une heure que Brore et Nosfero attendaient le retour de l'enfant.

Nosfero buvait sa troisième chope d'hydromel, et si Brore ne lui avait pas confisqué sa bourse, très probablement le double aurait été écoulé. Pour combler ce temps expectatif, Nosfero décida de se lancer dans une légère méditation. Il savait que, l'alcool ou les drogues, cumulés à une méditation produisait des effets et des sensations nouvelles, et intéressantes. Et puis il n'avait rien de mieux à faire.

Brore quant à lui s'amusait avec l'enfant qui très timidement commençait à réagir. À force, qu'il l'éclabousse, elle se prit au jeu et commença à faire de même d'en faire de même. Elle jeta des gouttes, prises dans le breuvage de Brore, que de toute façon il ne boirait pas. Brore gardait l'avantage de l'âge, il pouvait avec ses doigts en balancer plus et viser plus juste. Mais la gamine compensait ses faiblesses, avec sa petite taille, qui lui permettait de rapidement se mettre à l'abri sous la table. Étonnement, ce duel créer de l'engouement chez les deux enfants, voyant en l'autre un adversaire à la hauteur. Sous la protection relative de Nosfero et malgré l'inquiétude du lieu, les deux n'avaient plus qu'en tête de mouiller l'autre. Tandis que Nosfero reposer son esprit.

Dans la tourmente de la lutte acharnée, la fillette utilisa ses deux mains. Ouverture qu'utilisa le petit lapin blanc pour s'échapper. Bien que ce dernier se déplacer lentement avec sa patte cassée, il gardait une vivacité suffisante pour lui échapper. L'enfant s'élança à sa poursuite, pour lui redonner la sécurité de ses bras, là où des adultes ivres pourraient l'écraser avec leurs grands pieds. Elle s'abaissa, en tendant les mains vers la petite créature. Le lapin passa sous une table, par chance inoccupée. Elle y vit le moyen de le coincer. Mais au dernier moment, elle se cogna le dos contre la table et le lapin de peur s'échappa à nouveau. Brore décida de l'aider. Mais le petit lapin s'éloigna vers le bar. La fille et Brore le poursuivirent. La malheureuse créature fut attrapée au cou par la main immense d'un homme, large, solide et rustre.

— Un chti lapin, hmhm il fera mon entrée. Tavernier ! Cuisine-moi ça.

Il abattit la créature sur le bar, avant de lui tordre la nuque. Quelques soubresauts, signe de la vie s'échappant, animèrent une dernière fois le petit corps.

L'enfant se mit à sangloter, avant de hurler ce qui éveilla les pochtron endormis.

— C'était le tien, lança l'homme, pas de quoi pleurer tu auras ta part si tu veux

Brore scandalisé ne put se retenir et s'avança, prit la fille dans ses bras, pour la consoler, tout en lançant un regard plein de mépris à l'homme.

— C'était un animal de compagnie ! Vous n'avez pas honte. Espèce d'immonde brute décérébrée !

— Mon ptio, tu viens de faire une gravissime erreur. Je vais te montrer ce qui se passe quand on me manque de respect. Je fou une tannée à mes gosses pour moins que ça. Viens là, dit-il en s'avançant avec ses grosses mains

Brore regarda Nosfero qui était toujours dans sa concentration. Il était seul face à cette immense masse musculaire graisseuse.

L'homme balança son avant-bras et Brore et la fillette tombèrent au sol. Brore prit un choc à la tête, il lui sembla sentir du sang coulait sur son visage. Puis, avec une furieuse et sadique détermination, il retira sa ceinture, qu'il replia avant de fouetter l'air. Personne dans le bar, ne semblait s'y intéresser.

Brore se releva, mit les mains face à lui, prêt à se défendre. L'homme attrapa son visage d'une seule main, traversant la garde inexpérimentée sans effort. Le gros pouce s'enfonça profondément dans sa joue, le menton coincé dans sa paume, la mâchoire bloquée, il ne pouvait plus que gémir. La ceinture claqua à côté de son oreille et raisonna en un acouphène aigu et strident. Un premier coup frappa durement les fesses de Brore. Ce seul coup lui fit monter les larmes aux yeux. C'était comme s'il s'était assis sur un brasero. Puis il ne sentit plus que les nerfs vibrés. C'était comme être amputé d'une partie de son postérieur. Un second coup s'abattit relançant toute la douleur et bien plus.

Les Chroniques de Tamaran Tome 1: La Route du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant