Les Chroniques de Tamaran Tome 1: La Route du Nord

Chapitre 14: L'Attaque du Crépuscule

Ils étaient arrivés à trois et repartirent à deux. La fillette allait pouvoir être protégée, du moins c'est ce qu'espérait Brore. Il avait eu vent des périls qui les attendaient sur la Route du Nord. On lui avait conté plus d'une fois les violents récits d'attaques de monstres et de créatures de la forêt, qui ne laissaient jamais la moindre chance aux voyageurs non avisés et mal préparés. Et la pensée de la savoir en sécurité sonna douloureusement, mais était libérateur. Nosfero, lui, louchait sur le ciel assombri et se froissait, sa méconnaissance de la typographie de la ville leur avait fait perdre un temps fou. Et il s'imaginait déjà les moqueries et critiques de ses camarades. Notamment celles de Yubel, qui ne manquait jamais une occasion de balancer quelques reproches. Mais c'était enfin terminé. Il leur fallait désormais quitter la cité, et rejoindre les autres pour se lancer dans le voyage pour Talion.

Ils traversèrent le port, avec les vagues souvenirs du moment où le marchand les avait guidés. Prestement, Nosfero activa le pas, obligeant Brore à marcher vite. Ils recroisèrent brièvement cet Ilino, discutant avec un homme encapuchonné de gris. Sinistre personnage, jugea Brore. Ce dernier jeta un regard malsain à l'enfant et à l'hybride, qui ne le vit pas, avant de parler avec plus d'entrain à son interlocuteur.

Tant bien que mal, ils trouvèrent une rue, qui les ramènerait certainement dans la partie haute de la cité. Et de là, leur permettraient de se diriger vers les portes extérieures.

Ainsi, ils suivirent cette grande allée, bordée de maison en pierre taillée, pour la plupart close.

Les nuages menaçaient d'une pluie, remugle de précipitation qui indiquait que la saison des tempêtes n'était pas arrivée à son terme. À cela s'ajoutait la luminosité baissant d'une nuit sans lune et d'un ciel sans étoiles. Donnant une ambiance étrange à la rue, qui semblait mal famé par des ombrettes véloces et fugaces. Des rats pullulent sortaient des caniveaux et dévoré avec voracité les restes qui étaient tombés des caisses de marchandise hâtivement transportée du port.

Une brique s'éclata sur le sol. Détonnant dans ce strident silence. Immédiatement, Nosfero se retourna, lame de poing équipé et prêt à sévir, sur ce qui avait dérangé au calme sombre de l'allée. Mais Brore avait déjà été attrapé à la gorge par-derrière. Dans cette opacité, l'assaillant semblait une ombre parmi les autres, bien que plus terne et impénétrable. Le jeune homme immobilisait, incapable même de pouvoir se défendre commençait à suffoquer de la poigne de fer exercée sur son cou. Et calmement, une lame recourbée, assassine, approcha gravement. Elle frôla.

L'hybride intervint. Il élança son arme vers le visage de l'ennemi. Lui laissant deux possibilités d'actions: tuer Brore et mourir, ou esquiver pour retenter sa chance. L'assaillant choisit une autre alternative. Il jeta Brore sur Nosfero, d'un perfide coup de pied dans la colonne. Et dans le tumulte fonça sur l'enfant pour le transpercer par derrière. À la seconde, Nosfero sut qu'il avait affaire à un assassin aguerri et qualifié. Instinctivement, l'hybride déclencha une puissante rafale venteuse, qui sépara les deux. Et les projetant de chaque côté de la rue. Le corps du jeune messager déambula entre terre et ciel avant de rencontrer un mur. Tandis que l'autre chuta une première fois, puis se réceptionna agilement sur les pieds.

Cette fois-ci. Nosfero ne laissa par la priorité à son adversaire, à peine remis. Par la force du vent et de ses jambes, il se propulsa. Arrivant au contact. Mais, l'ennemi avait au moins autant de réflexes que lui. Et esquiva aisément. Entraîné par l'inertie, Nosfero fut attaqué d'un coup de lame. Il eut à peine le temps de ramener son pied. Ses serres déchirèrent sa bottine, pour encaisser le choc. L'arme rebondit sur une des griffes. Tandis que lui, dans l'élan, tomba, avant de rouler sur le sol. Il se releva. À peine sur pied, il balança quatre shurikens. Les deux premiers à l'endroit où il souvint qu'été l'ennemi, là où il le vit pour la dernière fois. Et les deux derniers sur la droite et la gauche, parant à l'éventualité d'un déplacement. Quand Nosfero eut un quart de seconde de prise de conscience, après les lancers. Il put découvrir que son adversaire n'était à aucun des trois emplacements.