Ma tante, dans sa grande générosité ou sa grande bonté, laissa le temps à tout le monde de s'installer dans une chambre avant de donner les consignes : Pas de copulage sous ce toit, pas de folie dans la paille, interdiction de parties de jambes en l'air dans les champs et j'en passe.
C'est à ce moment-là que j'entendis Vincent chuchoter :
« - On se croirait dans les ordres. C'est un couvent ici. »
Non, seulement ma tante et mon oncle sont des personnes plutôt pudiques et « vieille école » comme on aime dire.
« - Maintenant... »
Son regard se promène sur chacun de nous et dans un fin sourire de satisfaction, ayant certainement trouvé de quoi faire de nous, elle commence par Mathilde en la pointant du doigt :
« - Toi, tu vas t'occuper de la traite des vaches.
- Pardon ?
- Toi, tu vas prendre le râteau et me ratisser toute la cour avant. Je ne veux plus une feuille devant mon paillasson. »
Puis son doigt s'arrêta sur William qui attendait, patiemment, comme si de rien n'était.
« - Toi, tu n'as qu'à t'occuper d'aller dans les champs. Ramasse tout ce qui est bon.
- D'accord. »
William est bien le seul qui paraissait satisfait de sa tâche tandis que je m'attendais à un râle de sa part. Mais même pas. Autant dire que je suis déçue. Je ne suis même pas certaine qu'il sache comment s'y prendre.
Je me discrètement à le suivre quand soudain, ma tante m'attrape par le bras.
« - Minute papillon ! On peut savoir où tu vas Marguerite ?
- Avec William ? Lui montrer comment ramasser les carottes correctement.
- Je le pense suffisamment assez grand pour savoir comment arracher une carotte du sol non ? »
Oui, mais on ne sait jamais. Peut-être qu'il peut avoir besoin de moi à tout moment.
« - Tu crois que je ne vais rien te donner à faire ?
- Ahaha ! Nullement mon intention de profiter de ces quelques jours en ton agréable compagnie ma tata chérie !
- La ruse par les compliments ne t'épargnera pas »
J'aurai essayé.
« - Va donc dans la grange, je crois que Sébastien a besoin d'aide. »
Parce qu'il est encore là celui-là ? Je pensais que depuis le temps, il aurait quitté le coin depuis longtemps.
« - Sébastien ? Il travaille encore ici ?
- Et pourquoi il ne pourrait plus travailler ici ? Il nous est précieux alors on le garde sous le coude »
Ouais, il se fait donc exploiter encore et toujours. Il n'a donc rien retenu.
« - Dépêche-toi ! Va le voir ! Au travail tout le monde. »
Chacun part dans une direction différente vers un monde différent tandis que William bifurque à la dernière minute pour m'attirer dans un coin, dehors.
« - Sébastien ? »
À son regard inquisiteur, je devine que « Sébastien » est pour lui un synonyme de « menace ». Il n'a pas le tort de le penser.
Sébastien se rapprocherait le plus de ce que l'on pourrait appeler un « premier amour »...Ou un « amour d'été ». À chaque vacance, je venais ici. Je venais aider à la ferme et à chaque fois, il était là, répondant à l'appel. Depuis que nous sommes petits Seb' a toujours aidé ma famille à tenir le gîte et la ferme qui l'entourait.
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Le voisin de la chambre d'à côté - Tome 2
RomanceVie rythmée selon l'air des années 80', répliques cinglantes lancées au détour d'un couloir et super-héros dans la peau, Marguerite et William en sont à leur deuxième mois de collocation forcée et si tout semblait bien au début, il n'est jamais simp...