Après avoir couché William à ma place, dans mon lit, je partis avec l'ordinateur sous le bras direction le salon. À cette heure-ci, tout le gîte devrait s'être endormi et je devrais enfin être tranquille pour écrire.
Les auteurs sont des oiseaux de nuit apparemment.
« - Il enleva son tee-shirt de façon sensuelle, les gouttes de sueur perlant alors sur son corps finement sculpté et... »
À peine avais-je entendu la voix provenant de par-dessus mon épaule que mon premier réflex fut d'abaisser violemment l'écran de l'ordinateur et de me retourner avec toute la fureur du monde.
« - On ne t'a jamais dit que lire par-dessus les épaules des gens et très impoli ?
- Non, jamais. Et puis, si je ne te connaissais pas, je pourrais presque croire que tu parles de moi. Je t'inspire ?
- Pas du tout. Arrête de te prendre pour le nombril du monde.
- Dommage. »
Il hausse les épaules et fait mine de reprendre son chemin, une bouteille d'eau à la main.
« - J'aurai bien aimé être le centre de tes pensées, moi. »
J'ai déjà suffisamment de monde en tête pour en plus m'accorder un quart d'heure de folie avec les « vivants », mais je mentirais si je n'avouais pas que ce personnage-là est fortement inspiré de Sébastien.
Un copié-collé quoi.
« - Où est-ce que tu vas ?
- Je retourne me coucher. Pourquoi ?
- Non, comme ça. J'étais simplement curieuse. »
Était-ce vraiment de la curiosité ?
« - J'ai ouïe dire que t'avais bravé l'interdit avec le mikado qui te sert de copain. »
Mikado ? Il ne va tout de même pas comparer William a un Mikado, si ?
« - Et alors ? Est-ce que ce sont tes oignons ? Pas à ce que je sache. Et ne l'appelle pas « mikado », il n'est pas tout fin.
- Je lui trouverais un autre surnom dans la nuit. Après je disais ça comme ça, je compatis juste à ton futur triste sort.
- Ta compassion me touche, mais je n'en ai guère besoin. T'as raison, retournes te coucher finalement ! »
Je serais presque vexée que l'on garde ce genre de ton dans notre conversation. J'ai de plus en plus de mal à reconnaître Sébastien dans l'homme qui est devant moi présentement.
« - Ça fait des années que l'on ne s'est pas vu et toi, tu me sors « va te coucher » ?
- C'est toi qui l'as déclaré le premier.
- On pourrait très bien rester ici, tous les deux, à discuter ?
- Et pourquoi pas se faire une belote aussi tant que tu y es ?
- Ah ouais ! Carrément !
- C'était de l'ironie Sébastien... »
Fausse joie.
« - Tu sais, j'y ai vraiment cru ?
- Je sais. Mais c'est si facile de te charrier un bon coup.
- Tu n'as pas changé Marguerite.
- Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Dis-moi.
- Bonne question. Je crois que je comprends pourquoi la brindille t'aime finalement. »
On rit tous les deux avant que Sébastien ne reprenne le chemin des escaliers
« - Ne l'appelle pas brindille non plus !
- Comme tu voudras ! »
Le lendemain matin, William et moi fûmes assis tous les deux face à ma tante, croissant les bras et prenant son air le plus autoritaire. Derrière elle, Mathilde, Vincent, Camelia et Sébastien ne formaient qu'un seul bloc.
Merci pour le soutien.
« - J'ai eu toute la nuit pour réfléchir à savoir comment j'allais vous punir tous les deux ! Et part punition j'entends bien sûr « châtiment exemplaire » pour empêcher quelconque de vous imiter dans vos bêtises. Les règles de la maison étaient pourtant simples, claires, mais non...Vous vous êtes allègrement tamponné l'oreille avec. Dans ce cas.. »
La dernière fois que j'ai désobéie à ma tante, j'avais 13 ans. Je m'en souviens encore, car la punition qui a suivi m'a longtemps marquée et me marque toujours autant.
Je me souviendrais toujours de cet été passé à jouer l'épouvantail dans le champ sous les rires de Camelia et de Sébastien.
« - Puisque c'est comme ça...Vous allez tous les deux accompagner Sébastien et Camélia au marché. Si tous les produits ne sont pas vendus...Pas de repas ce soir.
- QUOI ? »
On a tout de suite senti l'injustice dans les yeux des deux derniers.
« - Aller, tout le monde en route. Vous êtes déjà en retard. »
Parce qu'il ne pouvait pas y avoir pire que de faire le marché un samedi matin.
Le samedi, tous les petits vieux sont de sorties.
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Le voisin de la chambre d'à côté - Tome 2
RomanceVie rythmée selon l'air des années 80', répliques cinglantes lancées au détour d'un couloir et super-héros dans la peau, Marguerite et William en sont à leur deuxième mois de collocation forcée et si tout semblait bien au début, il n'est jamais simp...