Cela faisait déjà deux jours. Deux jours. Vingt-quatre appels manqués. Trente-deux messages et une migraine absolue.
« - Tiens, bois ça. »
Je regarde vaguement Sébastien déposer un verre de jus d'orange sur ma table de chevet tandis qu'un long soupir lui échappe.
« - Quoi ?
- T'as la gueule de bois.
- Non, je n'ai pas la gueule de bois.
- Tu sais Marguerite, l'alcool, ça n'a jamais résolu les problèmes.
- Hé, t'étais bien content que je sois ta copine de buverie hier soir.
- Oui, mais moi j'ai bu deux bières. Toi, t'as bu quatre shoots de tequila et deux whiskys-coke. Je ne sais même pas dans quel état est ton estomac.
- Il va bien...C'est plutôt ma tête là...
- Tu m'étonnes. Ça t'apprendra. »
Sébastien et ses grands discours moralisateurs.
Il fut, je crois, le premier étonné à me voir débarquer ici en précipitation et il fut également le premier à vouloir faire le chemin jusqu'en ville afin d'aller trouver William et je cite « Lui faire manger les pissenlits par la racine ». Charmant.
Je suis la première à vouloir lui faire manger les pissenlits, mais je crois que je ne suis juste pas d'humeur. D'où le fait que j'évite soigneusement ses appels et ses messages qui s'accumulent et s'entassent sur mon téléphone.
« - Tu ne comptes pas lui répondre à l'autre gringalet ?
- Ne l'appelle pas comme ça...
- C'est toi qui l'a insulté hier soir...De « goujat » si mes souvenirs sont bons.
- Oui, mais moi j'ai le droit de l'insulter. Pas toi.
- Si tu le dis. Bon, j'ai du travail dans les champs. Tu devrais sortir t'aérer les neurones. Ça te ferait du mien. Camelia est au marché, elle ne devrait pas tarder à rentrer.
- Et ma tante ?
- Certainement dans l'étable si tu veux mon avis. »
Ils devraient sérieusement envisager d'engager du personnel ici. Comme si c'était possible de tenir convenablement un gîte à trois personnes seulement. Je vous jure.
Après avoir tenté de lutter tant bien que mal contre ma gueule de bois, j'ai pris une douche, je me suis habillée et j'ai décidé d'aller mettre mon nez dans les papiers. Tout ça manquait clairement d'ordre et d'organisation et j'étais douée dans ça.
« - Bonjour. Excusez-moi ! »
Tiens, il y a quelqu'un.
« - Excusez-moi ! »
Ouais, ça va, j'arrive. Encore un client mécontent parce qu'il a trouvé un papillon de nuit dans sa chambre ?
« - Que puis-je faire pour vo... »
À peine avais-je levé le nez qu'un cri m'échappe. Cri échangé avec mon interlocuteur.
« - Vous !
- Vous ! »
Richard Harwel.
Frère détestable et détesté de William.
C'était la dernière ça. Il fallait absolument que je tombe sur lui dans un trou pareil !
« - Mais quelle joie de vous revoir Marguerite !
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Le voisin de la chambre d'à côté - Tome 2
عاطفيةVie rythmée selon l'air des années 80', répliques cinglantes lancées au détour d'un couloir et super-héros dans la peau, Marguerite et William en sont à leur deuxième mois de collocation forcée et si tout semblait bien au début, il n'est jamais simp...