Chapitre 37 ~ Sous les sunlights des tropiques

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Je le regarde se déshabiller plus vite que Superman ne se change dans une cabine téléphonique, commençant à se précipiter, les doigts de pied bien ancrés dans le sable chaud.

« - On peut savoir où tu vas ?

- Me baigner évidemment.

- Non. Tu ne vas pas te baigner maintenant. On vient de manger, tu attends.

- Mais Marguerite...La plage est quasi déserte et honnêtement, je ne risque rien.

- Tu mets de la crème solaire. T'es blanc comme un cul, je ne tiens pas à ce que tu attrapes une insolation.

- Rabajoise.

- Non...Du tout. Je protège le futur père de mes enfants.

- Bien sergent-chef. Mets-moi de la crème tiens.

- Mot magique ?

- S'il te plaît ma chérie d'amour, aurais-tu l'immense amabilité et la grande bonté de m'aider à mettre de la crème solaire dans le dos que je ne peux pas atteindre.

- À quoi ça sert d'avoir des grandes paluches pareilles...

- C'est une question à laquelle tu as la réponse...Dois-je te rappeler ce que mes mains t'ont fait hier soir ? »

Ça ira. Je m'en souviens encore assez comme ça.

Hier soir était...une incroyable soirée.

« - C'est bon ? Je peux y aller maintenant ?

- Mets au moins ta casquette !

- Je vais la perdre dès que je vais plonger.

- Très bien...Fais ton grand, mais tu ne viendras pas te plaindre quand tu vas rôtir comme un petit porcelet au soleil. »

William sur une plage est comparable à cet enfant que l'on connait tous très bien. Celui qui se précipite vers la mer dès qu'il l'aperçoit. Celui qui, malgré les consignes de sécurité, n'en fait qu'à sa tête et n'écoute personne, parce qu'il sait mieux que tout le monde qu'être à la plage, c'est être « libre ».

« - Marguerite Harwel !

- Quoi encore ?

- Tu as tort de ne pas venir ! Elle est vachement bonne !

- Je peaufine mon bronzage.

- À quoi ça sert ? Tu resteras blanche de toute façon. »

Oh ! Petit con. Tu veux la jouer comme ça hein ?

« - Je sais, mais je peux aussi faire ça. »

D'une main subtile, j'ai défait les nœuds retenant le haut de mon maillot de bain, le laissant tomber à mes pieds tandis que les deux ou trois passants assis non loin de moi sur un transat me regardent avec un air dès plus intéressé.

« - Coucou les garçons. »

C'est à cet instant que William revint dans une vitesse comparable à celle de la lumière, ramassant mon maillot de bain et ma serviette pour m'enrouler comme un nem.

« - On peut savoir ce que tu fais ?

- C'est moche les marques du maillot quand on bronze.

- Il n'y a que moi qui ai le droit de voir...Ces deux-là. Que moi ! Ok ?

- Dictateur !

- Ah ouais ? Je suis un dictateur moi ?

- Ouais.

- Très bien. Pas de soucis. Je suis ouvert d'esprit, tu sais ? J'accepte facilement la critique. »

Dit-il alors qu'une veine fit son apparition sur sa tempe.

Qu'il est mignon quand il se fâche.

« - Tu sais quoi ? Pas de jaloux. Tu veux être seins à l'air et moi, je veux être dans l'eau, donc on va régler ça. »

Et comment ?

« - Viens donc là. »

Avant même que je n'eus le temps de dire quoi que ce soit, il me prit sur son épaule comme un vulgaire sac de patates tandis que je me mise à hurler.

« - William ! Arrête ! Je te défie de me mettre à l'eau ! Arrête ça ! Repose-moi !

- Mais les souhaits de Madame sont mes souhaits. »

Et il me jeta à l'eau, hilare, tandis que je me pris une petite vague venant s'écraser là.

« - Je te déteste.

- Tu sais que c'est faux. Tu m'aides, tu m'adores et tu m'adules.

- Je t'adule ? Depuis quand ?

- Depuis peu...Ce que l'on fait au lit, nous...

- Héééé !!! Chut !! Il pourrait y avoir des oreilles indiscrètes. »

Je ne tiens pas à ce que tout le monde sache ce que l'on fait quand même.

Couchés l'un à côté de l'autre, sur la plage, la tête dans les étoiles, William se mets soudainement rire.

« - Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu t'imagines...Y'a encore quelques mois, on ne pouvait même pas se voir.

- Ouais...C'est vrai.

- C'est fou non ?

- Qui aurait cru qu'on finirait ainsi ?

- Pas moi en tout cas. Je suis content. Vraiment content.

- Pourquoi ? »

Il se penche de mon côté, me regardant droit dans les yeux et sous un ciel étoilé, me dit tout bas :

« - J'étais ton voisin d'à côté, puis je suis devenu ton voisin de la chambre d'à côté et maintenant...Je suis ton voisin de lit. »

Le voisin de la chambre d'à côté - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant