Chapitre 4 ~ Tu peux te brosser Martine !

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Je ne sais pas ce qui fait le plus mal : Cette douleur en bas du dos ou les fourmis qui me parcouraient les jambes. J'hésite.

Tout comme j'hésite à savoir ce que j'allais faire de celui m'ayant virée de mon lit dans la nuit.

Comment ai-je pu finir par terre ? Comment a-t-il pu me faire ça ?

Je me tiens là, juste au bord du lit, poings sur les hanches et réfléchissant à maintes méthodes pour me venger d'avoir dû dormir à même le sol. Chaque scénario me semblait plaisant, mais un seul me semblait réellement satisfaisant.

« - À la guerre comme à la guerre... »

Je me recule de quelques pas et tente une trajectoire parfaite en prenant de l'élan avant de me jeter sur le lit. Sur lui.

Même aux JO, en gymnastique, ils n'ont jamais vu un vol plané aussi parfait que le mien. Je mériterais la médaille d'or pour le coup.

« - BONJOUR !!!! »

J'entends un cri étouffé tandis que je m'écroule complètement sur lui, totalement fière du réveil brutal que je venais de lui offrir.

Si je ne peux pas dormir, il ne dormira pas non plus.

Au même moment, à peine avait-il bougé un orteil que le lit s'écroula sur lui-même sous notre surprise totale. On échangea alors un regard amusé avant d'éclater de rire.

Oups.

« - Je t'avais dit qu'abuser de la glace c'était mauvais Marguerite.

- Ce n'est pas de ma faute si mon parfum préféré est Vanille & Chocolat »

À cet instant ses yeux se sont illuminés comme un sapin de Noël, car il comprenait très bien le sous-entendu non subtil que je venais de lui lancer.

Je te tends la perche coco, attrape-la maintenant.

« - Pas ce matin. »

Comment ça « pas ce matin » ?

Je le regarde se lever tant bien que mal, tandis que je reste lamentablement vautrée sur le ventre.

« - J'ai des choses à faire.

- C'est une vengeance c'est ça ? Parce qu'hier j'ai dit « non » ?

- Pas du tout. J'ai seulement du boulot. »

Mais bien sûr. À d'autres hein !

« - Tant pis. Tu ne sais pas ce que tu rates. Tu n'imagines même pas ce que je t'aurais fait.

- Ahahaha ! Tu sais que m'amadouer ne marche pas non plus ?

- Moi ? M'abaisser à ce genre de technique perfide ? Tellement mon genre. Je dis seulement que le 7e ciel c'est du pipi de chat comparer à ce qu'on aurait fait là. »

Il freine et s'arrête brusquement au niveau de l'encadrement de la porte. Il n'a même pas encore atteint le couloir.

« - Ah ouais ?

- Ouais.

- Tu m'aurais fait de vilaines choses ?

- Tout plein, mais Monsieur est trop occupé à travailler apparemment.

- Ce n'est peut-être pas si urgent que ça finalement....

- Non, mais je comprends...C'est ton boulot, c'est important. Je ne voudrais surtout pas te retarder ! Je dis juste que ça aurait pu être génial là. Après je dis ça, je ne dis rien.

- Marguerite...Ne me fais pas ça.

- Je ne fais rien. Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Tu sais très bien à quoi je fais allusion.

- Du tout. Moi faire ce genre de chose ? Tellement pas mon genre. »

Je le vois faire marche arrière pour revenir à ma hauteur.

Ah les hommes ! C'est trop facile.

Soudain, je me lève et d'un geste de la tête digne de L'Oréal, je lui balance la moitié de mes cheveux en pleine figure avant de partir vers le salon, l'ignorant totalement.

Je l'entends alors me suivre petit à petit, soufflant mon nom prenant écho dans les murs de l'appartement devenu minuscule, puis il s'arrête vers la chaine hi-fi.

Ah non.

Non.

Non.

Non.

Dans une posture fière et dans un regard hautain, il appuie sur play tout en me fixant avec un léger sourire et j'entends alors :

« Tatoue-moi sur tes seins fais-le du bout de mes lèvres ! Je baiserais tes mains, je ferais que ça te plaise ! Tatoue-moi sur tes murs, un futur à composer ! Je veux graver toutes mes luxures sur tes dorures♫»

Enfoiré.

« - Ça ne prendra pas. Je suis inflexible.

- Dit-elle...Est-ce un défi ? Oserais-tu ?

- Je n'en sais rien, tu le prends comment toi ?

- Comme tel ! »

« Ce sera nous dès demain. Ce sera nous le chemin. Pour que l'amour, qu'on saura se donner. Nous donne l'envie d'aimer. Ce sera nous dès ce soir à nous de le vouloir. Faire que l'amour, qu'on aura partagé nous donne l'envie d'aimer. »

Ne craque pas Marguerite. Ne craque pas.

Résiste !

Tu veux jouer, on va jouer sur ton terrain puisque c'est comme ça.

« - Pousse-toi !

- Hé ! C'est mon iPod !

- Oui, mais c'est ma chaîne hi-fi. »

Et toc !

J'attrape mon iPod à mon tour, le branche et trouvant la réplique parfaite, je prends le même air que lui tout en le regardant droit dans les yeux.

Si tu crois que tu vas m'avoir comme ça.

« Il avait les mots m'a rendue accro. Je voyais déjà l'avenir dans ses bras. Il avait les mots ♫ »

Je le vois. Son sourire plus large que son visage. Je sais que je ne l'aurais pas aussi facilement, mais je ne peux lui laisser gagner la guerre. Cette bataille, elle est pour moi.

« - Bien joué...Pas mal, mais tu m'as habitué à mieux.

- Parce que t'as cru que j'avais dit mon dernier mot ? Que nenni cher ami !

- Vas-y épate-moi. J'attends. »

Défi accepté.

« Non, rien de rien, non je ne regrette rien. Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal, tout ça m'est bien égal. Non, rien de rien, non je ne regrette rien, car ma vie, car mes soirs, aujourd'hui ça commence avec toi ♫ »

Personne ne peut lutter contre Édith. Personne.

« - Aller, petite, laisse faire les grandes personnes. »

Il me pousse et reprends le contrôle de la musique tandis que d'un clic il m'envoie en plein visage un classique de la chanson française : Garou.

« Je te désire encore. Je te désire plus fort qu'au premier jour. Au plaisir de ton corps, je prendrai la mesure de ton amour ♫ »

Pourquoi faut-il qu'il ait toujours le mot juste, la chanson juste ? Pourquoi ?!

« -Dorénavant, appelle-moi « maître » s'il te plaît »

Tu peux te brosser Martine !


Le voisin de la chambre d'à côté - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant