Karl. Elle ne savait pas qui il était, sinon elle ne se serait jamais permis le moindre sentiment pour lui. Mais Tyler est une imbécile. Une soirée d'Halloween, elle a trop bu, elle tente de sortir, et tout s'enchaîne. Mais maintenant, il est trop t...
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TYLER
Je raccroche, regardant mon portable, avant de pousser un soupir de soulagement. Je viens d'appeler ma mère, pour lui parler de la proposition d'Olivia. Je suis majeure, certes, mais son avis est vraiment important pour moi, et si elle avait été contre cette idée, j'aurais sans doute considéré la chose avec moins d'enthousiasme. J'aurais pensé qu'elle ne voudrait pas me voir abandonner mes études, mais ce n'est pas le cas, elle adorerait me voir défiler. Selon elle, c'est une super opportunité pour m'introduire dans la mode, me faire une réputation et un réseau, mais également une façon de remplir mon compte en banque avant de me lancer dans mes projets, puisque ce genre de métier paie bien. Et plus j'y pense, plus je suis tentée. C'est vrai, ce n'est pas forcément une carrière à vie, ça l'est même rarement, je peux faire le nombre de saisons que je veux, et arrêter quand je le décide ! Quand on a ce genre de chance, on la saisit, je suppose ?
On est dimanche soir, et il est déjà tard ; j'ai parlé avec ma mère un peu trop longtemps. Regardant le plafond, je réfléchis, n'ayant pas la motivation de me lever de mon canapé pour rejoindre mon lit. Je repense aux paroles de Karl. « On devrait arrêter ». Dans les faits, mon orgueil n'avait pas tort : il n'y avait rien entre nous. Cependant, il y avait bien quelque chose à arrêter. On le savait très bien, tous les deux, on s'apprêtait à faire une grosse connerie, et on l'avait accepté. D'ailleurs, je n'ai toujours pas compris pourquoi. Pourquoi il m'attire autant. Je crois que c'est à cause de ce baiser. C'est vraiment cliché, et ça me donne envie de taper ma tête contre un mur, mais quand j'ai senti ses lèvres contre les miennes, j'ai eu l'impression que tous ceux que j'avais embrassés jusqu'ici n'étaient que des putains de brouillons. Que laisser mes lèvres épouser les siennes, mes doigts caresser sa peau, mon souffle se mêler au sien, ce serait la seule chose que je voudrais faire jusqu'à être saoule de ses baisés, ne plus rien connaître d'autre. Que ce serait la meilleures des sensation. Et qu'il était la seule personne avec qui je voudrais le faire. Et je m'en veux, je m'en veux de plonger dans un fantasme aussi ridicule et infondé. C'est vrai quoi, il m'a simplement embrassée, et j'aie l'impression d'être accro, comme une collégienne qui tombe amoureuse d'un garçon à qui elle n'a jamais parlé. Mais le problème est là : je ne suis pas amoureuse. Je suis obsédée par son corps, par l'idée de le toucher, mais lui, ce qu'il est vraiment, je... Ça m'importe peu.
Si jusqu'ici je pouvais me contrôler, penser à autre chose, c'est que je savais que, bientôt, j'assouvirai ce désir. Mais maintenant qu'on, ou plutôt qu'il, y a mis un terme, j'ai juste une impression d'intense frustration. Ce type, c'est mon caprice.
Je suis dans le hall de ABSOLUTE Corporates, l'agence de Karl. Olivia m'a dit d'y passer dès que j'aurais le temps, pour étudier le contrat type qu'il fait signer à ses mannequins. Et il se trouve que ce matin, je me suis réveillée vers 10h, dans mon canapé, et que je n'ai pas vraiment eu envie de retourner en cours. Si je signe ce contrat, il y a peu de chance que j'y retourne un jour, de toute façon, alors ce n'est pas bien grave de rater un jour. Quand j'y pense, cette proposition est une vraie bouffée d'oxygène. Maintenant que je m'y suis un peu habituée, même si j'ai toujours l'impression que ça ne peut pas pas être réel, je me rends compte que ça va me sortir de ces études que je déteste.