Karl. Elle ne savait pas qui il était, sinon elle ne se serait jamais permis le moindre sentiment pour lui. Mais Tyler est une imbécile. Une soirée d'Halloween, elle a trop bu, elle tente de sortir, et tout s'enchaîne. Mais maintenant, il est trop t...
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KARL
Je conduis dans la nuit des Hamptons. Le vent fouette mes cheveux, alors que je fonce sur la route. Un sourire étire mes lèvres à une pensée : je vais arriver complètement décoiffé, et Sergio va détester ça. Parfait.
Dire que la soirée se déroule dans sa propre maison de vacances... Tous mes souvenirs d'enfance sont là-bas. Et je suis certain qu'à l'occasion de ce gala, il a supprimé toute trace de maman de la maison, tout ce qu'il pouvait rester d'elle, au nom de la charité et du bon goût.
Arrivant finalement devant le portail de fer forgé, je sors de ma voiture et, après avoir donné les clefs au voiturier, me mêle à la foule. Habitué à ces réceptions depuis mon plus jeune âge, j'ai depuis longtemps perdu toute illusion sur la nature de celles-ci. Personne n'est vraiment ici pour la charité, tout le monde cherche à se montrer. Chacun pue le fric, la stupidité, la supériorité, et même le sexe. Séduction. Séduction des médias, séduction de l'élite, séduction d'une conquête.
Alors que, les mains dans les poches, je donne parfois quelques coups de pieds dans les cailloux du gravier composant l'allée menant à l'entrée, des cris et des flashs attirent mon attention. Et ce que je vois me tord le ventre.
- Monsieur Benati, Mademoiselle Ollen ! Monsieur Benati, par ici s'il vous plaît !
Elle est là, au bras de mon frère. Souriante, elle lui jette parfois un regard, alternant entre les paparazzis et lui. Et il est là, lui aussi, à se pavaner, petit prince dans son élément. Il faut dire qu'à son bras, elle a l'air d'une princesse. Vêtue d'une robe blanche et argentée, que je reconnais être une CHANEL, elle est tout simplement superbe. Une soudaine envie me prend, et alors que je me retiens tant bien que mal de l'exécuter, de faire ce que chaque fibre de mon corps me crie de faire, je sens la nausée monter. M'appuyant contre un des arbres de l'allée, je me mets en retrait, tentant de me reprendre. Mais évidemment, le type qui me donne le plus envie de vomir en temps normal décide de se montrer à ce moment-même.
- Karl ? Eh bien, je vois que tu n'as pas mis le costume que je t'ai fait envoyé...
Sergio. Évidemment, c'est tout ce qu'il trouve à dire. Classique.
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