Karl. Elle ne savait pas qui il était, sinon elle ne se serait jamais permis le moindre sentiment pour lui. Mais Tyler est une imbécile. Une soirée d'Halloween, elle a trop bu, elle tente de sortir, et tout s'enchaîne. Mais maintenant, il est trop t...
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Sortant de la voiture, je cours le long du bord de mer, rejoignant l'endroit que je lui avais indiqué. La lueur d'espoir qui me faisait encore tenir s'évanouit à l'instant même où j'y arrive. J'avais tant rêvé de ce moment, et voilà que je me sens plus mal que je ne l'ai jamais été. J'ai quitté l'hôpital dès que le pronostic vital d'Olivia n'a plus été engagé. Je ne pouvais pas la laisser gâcher ce qu'il y a entre Tyler et moi. Pas encore. Et pourtant, je n'ai pas été assez rapide. Mais rien n'est joué. Je peux lui expliquer, je peux encore rattraper les choses.
Prennant mon téléphone, je l'appelle pour la énième fois depuis que j'ai atterri à NYC. Et cette fois, contrairement à toutes les autres, je ne tombe pas directement sur sa messagerie. Le téléphone sonne, encore et encore, et j'attends, en apnée. Enfin, une petite voix, faible, brisée, me répond.
- Karl...
- Ty' ! Je peux tout t'expliquer, je te promets que je voulais venir, j'en ai crevé d'envie pendant des jours, mais-
- Je sais. Je sais tout ça, amour.
Malgré son ton se voulant réconfortant, je comprends que les choses vont mal. Si elle sait pour Olivia, elle doit s'en vouloir terriblement.
- Tu-
Sa voix se brise, et je la vois retenir ses larmes comme si elle était réellement devant moi.
- J'ai besoin de quelques jours pour y réfléchir, Karl. Je t'appellerai.
Et elle raccroche. Immédiatement, je tente de rappeler, mais c'est trop tard : elle a déjà éteint son portable.
- Non, je murmure, regardant mon écran comme si son visage joyeux allait soudain s'afficher dessus.
Mais il reste obstinément noir. Pas d'appel, rien. D'un geste lent, je plonge ma main dans ma poche, et en sors un petit étui. Je ne l'ouvre pas, sachant exactement ce qu'il y a dedans, puisque c'est moi qui suis allé la faire faire chez un bijoutier.
- Merde ! Je hurle alors, de toute mes forces, jetant rageusement l'étui vers la mer.
Il me faut quelques secondes pour comprendre ce que je viens de faire.
- Non.
A nouveau, je murmure ce mot, je le répète, cherchant l'étui du regard. Désespéré, je descends précipitamment jusqu'à la plage, avant d'avancer dans l'eau, ne faisant pas attention à mes vêtements trempés, tentant désespéramment de trouver la bague.
Je cherche, encore et encore, je m'enfonce un peu plus loin... mais rien. Rien n'y fait, l'étui à disparu. Des larmes se mettent alors à couler sur mes joues, et je réfugie mon visage dans mes mains ; mais qu'est-ce que j'ai fait... ?
