Chapitre 5

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J'arrive à peine devant la maison que je vois que je dois aller chercher Enzo. Décidément, ce n'est pas ma journée. Je pose mes affaires et garde juste mes clefs. Ensuite je repars.

Je suis sur qu'en plus c'est aujourd'hui que j'ai pleins de devoirs à faire. C'est toujours la même chose. Les jours où nous sommes tranquilles, il n'y a rien. Et les jours où l'on a pleins de choses à faire, c'est là qu'on nous donne un tas de devoirs.

J'arrive devant son école et je le vois qui m'attend. Il vient vers moi en courant et je me mets à sa hauteur pour le prendre dans mes bras. On se fait un gros câlin et on rentre chez nous. Enfin, je ne sais pas pour combien de temps encore.

- T'es pas rentré à la maison ? T'as toujours tes vêtements du travail.

- Si, mais je n'ai pas eu le temps de me changer. J'irai me laver après toi. Sinon ta journée ?

- C'était trop bien ! Ce matin on a dessiné des loups. On a écouté des histoires de la maîtresse avant de nous endormir. On a aussi fait de la compote pour le goûter. Ah et ce matin, comme tous les matins, j'ai eu ma brique de lait !

- Ah oui c'est vrai ! Tu l'aimes bien ta brique de lait frais le matin, hein ?

- Oui !

On finit par arriver à la maison et il part se laver. En attendant, je fais le plat. Quelque chose de très simple et rapide. Ce soir je n'ai pas beaucoup de temps. J'en ai perdu assez tout à l'heure.

Enzo a fini et se met devant le canapé, par terre sur la tapis et commence à jouer avec ses jouets.

- Tu n'as rien à faire avant d'aller jouer ? Je lui demande.

- Non, j'ai fini mon dessin à l'école !

- D'accord, bah tu peux continuer alors. Bon je vais à la douche. Si t'as un problème tu viens me voir, d'accord ?

- D'accord ! Dit-il sans même relever la tête pour me regarder. Il est trop préoccupé par ses jouets.

C'est vrai que pour un enfant de cinq ans, Enzo est très sage et simple à vivre. Il joue tout seul et se débrouille pas mal. De plus, il ne m'a jamais posé de questions par rapport au fait qu'il n'a pas de parents comparer aux autres enfants. Ni de pourquoi il est enfant unique et même de pourquoi on change si souvent d'endroit.

La plupart du temps comme je ne sais pas quoi lui répondre, je lui dis que c'est pour le travail ou pour changer de décor.

Je rentre dans la salle de bain et me lave j'avoue que je prends une bonne douche bien chaude, voir brûlante pour me détendre. Je ne devrais pas laisser Enzo aussi longtemps seul mais je sais que c'est un bon garçon et qu'il viendra s'il a besoin de quoi que ce soit.

Lorsque je sors de la douche, la différence de température me glace le sang. Je m'enroule très rapidement dans ma serviette le temps de m'habituer un peu, puis je m'habille à toute allure. Je mets un très grand t-shirt XL taillé pour homme avec un legging et des chaussettes. Le sol dans cet appartement est froid.

Je sors et rejoins Enzo dans le salon. Je m'installe sur le canapé avec mon ordinateur et mes cahiers. Je commence à lire les cours mais je décroche assez rapidement. Comme je l'avais dis, j'en ai une tonne. Je n'en ai pas le courage et je me demande est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?

C'est vrai. Je passe ma vie à fuir et à faire des petits boulots. Je sais très bien que je n'aurai jamais un super boulot. Après quelques temps je me résonne en me disant que ça montre le bon exemple à Enzo mais aussi que je sais que c'est ce que mes parents auraient voulu. Je sais que je ne parle pas beaucoup d'eux mais je pense à eux tous les jours.

Pensez à eux et ce qu'ils voudraient pour moi me redonnent courage comme à chaque fois que je suis sur le point d'abandonner. Même si je sais que je n'en ai pas le droit. Je ne suis pas toute seule. Si j'étais toute seule, j'aurai sans doute rejoins tous les miens.

Je ne vois pas le temps passer jusqu'à ce qu'Enzo me le fasse remarquer en me disant qu'il a faim. Nous mangeons donc et ensuite je reprends mes cours pendant que je lui mets un petit dessin animé. Il sait très bien qu'il va bientôt aller se coucher.

Lorsque je relève la tête de mes cahiers, Enzo dors sur l'autre moitié du canapé. Je le prends et l'emmène dans son lit. Ça faisait longtemps qu'il ne me l'avais pas faite celle-là.

Je range ensuite mes affaires et prépare tout pour demain. Ensuite, je m'effondre dans mon lit. Je suis épuisée mais je n'arrive pas à dormir. Les événements de la journée me revienne en tête. Plus précisément sa voix, forte et en même temps douce, puissante et sensuelle.

Je secoue la tête tout en me demandant ce qui m'arrive. Mais l'image de son corps me revient tout de suite à l'esprit. Je ne l'ai vu que de dos mais cela laisse place à beaucoup d'imagination et je pense même que son corps est comme je le pense.

Il faut vraiment que je me change les idées. Je ne sais pas ce qui m'arrive. C'est sans doute le fait que ça fait très très longtemps que je n'ai pas côtoyé quelqu'un de notre espèce, si je puis dire.

J'ai chaud et je décide d'aller ouvrir la fenêtre. Cela me rafraîchira l'esprit en même temps. Je repars dans mon lit en espérant m'endormir rapidement. Avant que je n'oublie, je mets mon réveil et me couche.

Je me retourne plusieurs fois mais rien n'y fait, je ne m'endors pas. Je décide donc de mettre un peu de musique en fond sonore. Cela m'apaise et m'endors au bout de quelques minutes.

DisparaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant