Je me réveille et remarque que je suis toujours sur le canapé. Je me demande combien de temps j'ai dormi. Je regarde ma montre et vois qu'il est déjà dix-neuf heure. Il faut que je fasse manger Enzo et qu'après il aille au lit.
Je relève la tête et aperçoit Enzo en train de manger dans la cuisine avec Walker. J'avais complètement oublié sa présence. C'est même bizarre qu'il soit toujours ici et qu'il ne soit pas rentrer chez lui.
En tout cas, ça se voit qu'il sait s'occuper des enfants vu comment il est avec Enzo. Même si je peux voir qu'il est assez froid et distant avec lui. De toute manière, ça ne change rien il ne va pas avoir une grande importance dans sa vie.
Je me lève et me dirige vers la cuisine. Je m'approche de la chaise d'Enzo, lui fait un bisou sur la joue et lui demande s'il aime ce qu'il mange.
- Oui, c'est délicieux. Me répond-il.
- J'espère que tu as été bien sage.
- Oui.
- C'est bien. Bon si tu as fini de manger, va te brosser les dents et va te coucher. Il est l'heure pour toi de dormir. Je lui annonce.
- Mais je suis pas fatigué. Me dit-il.
- D'abord on dit "je ne suis pas fatigué ". Je lui dis en insistant sur le "ne". Ensuite, ce n'est même pas la peine de discuter et tu le sais très bien. Je vais venir te souhaiter bonne nuit.
Il se met en route sans plus tarder. Je prends son assiette et ses couverts pour les mettre dans l'évier.
- Merci, c'est gentil de votre part. Je remercie Walker.
Je me retourne vers la table et je le vois mettre deux assiettes et des couverts. Je suppose donc que c'est pour nous deux.
- Déjà on va se tutoyer et puis, il faillait bien qu'il mange.
- Ok, t'as pas peur que ça nous rapproche trop ? Je lui demande pour plaisanter.
- Tu vas me chercher longtemps avec ça ?
- Si j'en ai le temps, pourquoi pas ?
Il se stop dans son geste et me regarde l'air pensif.
- Pourquoi tu fais toujours référence au temps ou comme si tu allais disparaître ?
- Parce que le passé nous suit et il finit toujours par nous rattraper tôt ou tard. Qu'on le veuille ou non. Il hante notre esprit, nos pensées et nous en fait faire des cauchemars. Je dis le regard vide et fixé sur mon verre. Je souffle un bon coup et reprends mes esprits.
- Enfin bref, je m'éloigne du sujet. Finis-je par dire.
- Je sais exactement ce que tu veux dire, crois moi. Chaque personnes a ses propres démons qui les poursuivent. Me dit-il le regard ferme et en s'essayent en face de moi.
Je le remercie intérieurement de ne pas me poser de questions par rapport à ce que j'ai dis et donc mon passé. Mais d'après ce qu'il a dit, lui aussi il n'a pas eu une vie facile. Plus dure que la mienne je ne sais pas mais en tout cas, nous sommes au même niveau, aujourd'hui, en ce moment.
Nous mangeons tranquillement et en silence mais pas un de ces silences génant et pesant. J'évite consciemment son regard. J'avoue que j'ai peur de le regarder et ... En fait je n'en sais absolument rien.
Tout ce que je sais des âmes-soeurs, c'est le peu que mes parents m'ont appris avant leur mort et je n'ai pas vraiment fait de recherche dessus. Il faut dire que je n'avais pas la tête à cela et de plus je ne pensais pas que ça m'arriverait de le trouver.
Lorsque nous avons fini, je débarrasse et commence à faire la vaisselle. Je le vois se lever à son tour, prendre un torchon et commencer à essuyer la vaisselle. Sur le coup, je suis un peu sous le choc car j'ai toujours tout fait toute seule et pour moi il est encore un inconnu.
- Ce n'est pas la peine. Je lui dis. D'autant plus que vous..., tu as cuisiné.
Il ne répond pas et continu d'essuyer. Je vois que c'est quelqu'un de borné et autoritaire. Comme la plupart des loups solitaires. La majorité d'entre eux on fait le choix d'être des loups solitaires car ils ne supportent pas l'autorité de leur alpha.
- Bon je vais y aller. Il commence à se faire tard. On fait comme on a dit. Appelle-moi qu'en cas de besoin ou de danger. Me dit-il le regard et le ton ferme.
- Je vois. Ne t'inquiète pas, je me débrouille très bien toute seule.
- Si tu le dis.
Sur ce, il se dirige vers la porte et sort. Je rejoins l'entrée et ferme derrière lui. Je n'ai plus qu'une envie, c'est de partir loin et faire comme s'il ne s'était jamais rien passé. Car je sens que ça ne va pas s'arranger de si tôt et que ça va aller de mal en pis.
Mais la plus grande envie que j'ai là maintenant, c'est d'aller me coucher mais je dois d'abord faire mes devoirs que je n'ai toujours pas fait. J'y vais donc sans grande conviction mais le fait le plus rapidement possible.
Je crois que je n'ai jamais autant eu de mal à faire mes devoirs. J'ai passé mon temps, à piquer du nez. Mais la persévérance m'a emmené au bout.
Une fois que j'ai enfin fini, je prends une bonne douche bien chaude en espérant que ceci me fera un bien fou et que je dormirai comme un bébé. Je me rappelle que je ne suis pas allée voir Enzo et passe donc dans sa chambre. Il dort profondément. Je lui branche sa petite veilleuse, lui fais un bisou et sors tout en fermant la porte.
Je me dirige enfin vers mon lit tant attendu depuis que je l'ai quitté ce matin et m'allonge bien au chaud sous la couverture. Je m'endors quelques minutes après à peine, d'un sommeil profond et sombre comme jamais.

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Disparaître
LobisomemElle fuit depuis maintenant trois ans. Seule à dix-huit ans, il est difficile de s'en sortir dans ce monde sachant qu'elle doit s'occuper d'un petit garçon qu'elle a réussit à sauver lorsque toute sa meute s'est faite massacrer. Mais arrêtera-t-elle...