Chapitre 21

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Il est là juste devant moi, avec seulement une vitre pour nous séparer. C'est à peine si j'ose le regarder malgré cette attraction qui voudrait à tout pris que je tourne la tête. Mon coeur bat à tout rompre. Je ne sais pas si cela est dû à la peur de sa proximité et donc le fait que ma liberté peut me filer entre les doigts. Ou bien si cela est dû à ce soit disant lien d'âme soeur. 

Tout d'un coup, je ferme les yeux et relâche ma respiration. Sans m'en rendre compte je l'avais retenue. Le train s'est mis en route, me séparant chaque seconde de plus en plus de lui. 

- Il nous a retrouvé !

- Effectivement. Je réponds.

- Mais pourquoi il est resté sans bouger ? Il avait le temps de monter. Me demande Enzo.

- Je ne sais pas, mais c'est mieux comme ça. 

- Je commençais à bien l'aimer. 

- Ah oui ?!

Il hoche la tête.

- Il est pas si méchant que ça. 

- Nous avons un long chemin. Repose-toi, tu as tout le temps pour dormir et terminer ta nuit.

- On en a pour longtemps ?

- Oui, nous arrivons que ce soir.

- La journée va être longue. 

- En effet.

Je tourne ma tête vers la vitre et admire le paysage défiler sous mes yeux et qui prends de plus en plus de vitesse. Quant à Enzo, il ne lui a pas fallut plus de temps pour s'endormir et poursuivre sa nuit. 

Je décide moi aussi de fermer les yeux et de me laisser emporter par le sommeil. En effet, nous avons un long voyage qui nous attend, autant en profiter pour reprendre des forces. Je n'ai pas beaucoup dormi, je ne sais pas ce qui nous attend à l'arrivée et cela me fait une journée de répit sans avoir à penser à mes problèmes. 

Nous dormons toute la matinée jusqu'à ce que l'heure du déjeuner arrive. Je laisse Enzo seul le temps que j'aille nous acheter de quoi boire et manger. Après le déjeuner pris, je donne à Enzo de quoi s'occuper. C'est vrai que les enfants il faut toujours trouver de quoi les occuper sinon on vit un vrai calvaire. Enfin, pas tellement avec Enzo. 

Pendant qu'il joue, je regarde un certains temps le paysage et puis décide de lire un livre pour faire passer le temps. De temps à autre, le train s'arrête pour laisser monter et descendre les passagers. Le temps défile petit à petit et nous avons parfois des compagnons de voyage. 

La journée commence à se faire longue et pourtant il nous reste pas mal de route. Nous passons le temps comme nous pouvons et nous allongeons lorsqu'il y a personne. Changer de position fait du bien au corps.

Le train commence une nouvelle fois à ralentir et annonce le nom de la prochaine ville. Ça y est c'est enfin à notre tour de descendre. Je réveille Enzo qui s'est assoupi il y a peu de temps. Nous commençons à rassembler nos affaires et à nous rapprocher de la porte. Le train finit par s'arrêter et ouvrir s'est porte. Nous descendons et nous nous dirigeons vers le hall de la gare.

Nous voilà enfin arriver dans cette ville qui est notre nouveau foyer, et ce, je l'espère pour un bon moment. Nous sortons de la gare à la recherche d'un endroit ou dormir. Lorsque nous arrivons dehors, je me rends compte que cette ville n'a rien à voir avec celle ou nous étions avant. Je sens que les premiers jours vont être compliqués et qu'il va falloir bien réfléchir avant chaque action. 

Vu l'heure qu'il est, je me dis autant prendre un hôtel pas loin de la gare et nous chercherons de quoi nous loger demain. Il faut cependant pas tout dépenser cette nuit. Je regarde à droite et à gauche sans savoir dans quelle direction aller. 

Une personne pressée sort à toute vitesse en me bousculant vers la gauche. Je me dis que c'est un signe et décide donc de partir dans cette direction. Je n'ai pas vraiment eu de chance jusqu'à présent mais je me dis que ce sera différent dans cette ville est décide d'y croire. 

Nous nous éloignons de la gare en marchant toujours tout droit tout en espérant tomber sur un hôtel. Quelques minutes plus tard, nous tombons sur un hôtel qui n'a pas l'air trop mal. Je ne sais pas si c'est le destin ou si c'est parce que cette ville est grande mais je prends tout ce qui me tombe sous la main. 

Nous entrons et sommes accueillis par un jeune homme. 

- Puis-je vous aider ?

- Je souhaiterai une chambre pour deux, s'il vous-plait.

- Très bien.

Après avoir parler du prix, et nous être occuper de toute l'administration, nous mentons enfin dans notre chambre. Vu le prix ce n'est pas mal du tout. J'ai l'impression de ne pas avoir vu de lit depuis des décennies avec ce voyage. Je n'ai qu'une envie, c'est de me jeter dans le lit mais je dois d'abord m'occuper d'Enzo. 

Nous mangeons quelque chose de léger. Nous n'avons pas très faim. Nous voulons seulement nous coucher.  Après avoir finis, nous nous lavons et nous allongeons enfin dans nos lits. Enzo n'a pas prononcé un mot tellement il est épuisé. A peine dedans, Enzo s'endort. Quant à moi malgré la fatigue je n'y parviens pas. Je repense à ce matin. Je me demande bien pourquoi il n'a pas réagit. A-t-il décidé de nous laisser partir ? Cela signifie-t-il que je n'ai plus à fuir ? Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Mais il y a des choses bien plus importantes pour le moment comme trouver du travail pour pouvoir nous loger.

Je finis par éteindre la lumière de la lampe de chevet, me retourne et ferme le yeux. Espérons que je passe une bonne nuit, sans cauchemar ou autre chose. Une bonne nuit de repos ne me ferait pas de mal. 

DisparaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant