Nous avançons dans la forêt aussi sombre que les ténèbres. Enzo traîne mais fait de son mieux. Il faut que nous avancions un maximum. Heureusement qu'avoir des gênes de loup de temps en temps ça a certains avantages. En effet, je vois bien malgré la pénombre.
J'avance, mais ne sais pas où aller. Nous sommes en pleine nuit et je sais pertinemment que nous n'auront pas de train avant demain matin. Est-ce judicieux d'aller à la gare maintenant ? Aller dans un hôtel ? Je ne pense pas, vaudrait mieux garder le peu d'argent que j'ai. Chez quelqu'un ? Je ne connais personne. Je ne me suis pas fait ce genre de relation.
Malgré mes pensées, j'avance de manière sur et déterminée. Je veux m'éloigner le plus possible. C'est comme si une force me maintenait et me poussait à continuer.
Après ce qui me semble une bonne heure, nous sortons enfin de cette forêt. Nous arrivons à la lisière d'une route. Si je ne me trompe pas, c'est la route qui mène à notre ancien chez nous. Devrions-nous y aller ? Le logement est sans doute déjà louer et puis ceci leur permettrait de nous retrouver plus facilement.
Je prends la direction opposée qui nous emmène droit sur le centre ville. Autant aller dans un endroit peuplé de monde et de rues pour nous cacher. Nous marchons le long de la route, proche de la forêt pour éviter un maximum qu'on nous voit et aussi pour éviter de se faire percuter. Ce serait dommage que ça se finisse comme ça après avoir réussi à partir.
Enzo commence à s'endormir tout en marchant. J'espère que le centre ville n'est plus très loin. C'est vrai que lorsqu'il fait nuit, je n'ai plus de notion du temps, ni de la distance. Mais, il me semble entendre de plus en plus de bruit. Nous ne sommes donc plus très loin.
- Tien bon, on est bientôt arrivé. Je lui dis tout en lui caressant le haut de sa tête.
Pour seul réponse, j'ai un hochement de tête. Il doit vraiment être fatigué. Ce n'est pas dans ses habitudes d'être debout aussi tard. Ce n'est même pas quelque chose d'envisageable pour un enfant de son âge.
- Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Je me demande en parlant tout bas.
Je soupire un grand coup et me dit que tout ça c'est pour notre sécurité. Même s'ils ont en après moi, je ne l'abandonnerai pas. Pas maintenant, pas après tout ce que nous avons vécu ensemble. Personne ne le comprendrait et puis, avec sa nature, il ne serait pas en sécurité.
Nous approchons enfin du centre ville et comme Enzo n'en peut vraiment plus, nous nous installons sur un banc un peu en retrait le temps de se reposer.
- T'as froid ?
- Un peu.
- Tiens, mais ça.
Je lui temps un deuxième pull et mon écharpe. Puis, je le prends dans mes bras.
- Ça va mieux comme ça ?
- Oui. On va rester ici ?
- Juste le temps que tu te reposes, après on y va. On prendra un train ce matin.
- D'accord.
Il s'allonge et pose sa tête sur mes genoux. Je lui caresse les cheveux. Il ne tarde pas à s'endormir. Vu comment il est fatigué et mes caresses, c'est évident.
Même si j'ai dormi toute l'après-midi, le fait d'être assise sans bouger et dans le noir me donne à moi aussi envie de m'endormir. En plus, je n'ai rien à faire pour passer le temps, pas de téléphone, pas de musique. C'est vrai que de nos jours, on a du mal à vivre sans technologie.
Je sens que le froid commence à m'envahir et me réveille petit à petit. J'ai finalement fini par m'endormir quelques temps après Enzo. Je regarde si toutes nos affaires sont là et c'est le cas. La rue est maintenant vide, je ne sais pas pourquoi mais ça ne me rassure pas.
Enfin bref, je regarde ma montre et voit que environ trois heures sont passées depuis que nous sommes sur ce banc. Il est maintenant quatre heure du matin.
- Enzo mon chéri, il est temps de se réveiller.
- Hum hum.
Il ouvre ses petits yeux quelques secondes mais les referme tout aussi vite.
- Aller ! Je sais que c'est dure, mais il faut aller à la gare maintenant. En plus il y fera un peu plus chaud. Tu dois avoir froid non ?
- Non ça va.
- Je vois, mais bon ce n'est pas une raison. On doit prendre le premier train.
- D'accord.
Il se redresse et se frotte les yeux avant de les ouvrir une fois pour toute.
- Aller c'est parti ! Je t'achèterai un bon chocolat chaud avec de quoi manger. Ça te fera du bien.
- Oui !
Cette nouvelle lui donne un regain d'énergie. J'ai l'impression qu'il en a plus que moi maintenant.
Je récupère nos sacs et nous partons en direction de la gare. Elle n'est pas très loin. Je souhaite prendre le premier train car on partira de cette ville le plus rapidement possible, mais ce n'est pas ma seule raison. En effet, je pense qu'ils vont se réveiller tôt et donc se rendre compte de notre absence. J'espère juste qu'ils n'auront pas le temps de nous retrouver.
Nous arrivons à la gare et comme promis je lui achète à manger avec un bon chocolat chaud. Je regarde à nouveau ma montre et vois que le premier train part dans une heure. Parfait ! Moi aussi j'en profite pour prendre un bon chocolat chaud avec un muffin. Pas très sain mais de temps à autre ça ne fait pas de mal.
Notre train est affiché, c'est enfin l'heure. Les dernières minutes m'ont parut interminable. Plus le temps avançait et plus je regardais l'heure. Je sens que toute la tension que j'ai dans mon corps disparait peu à peu et mon corps se relâche tout en avançant vers ce train qui nous mènera vers un avenir meilleur. Du moins je l'espère.
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Disparaître
WerewolfElle fuit depuis maintenant trois ans. Seule à dix-huit ans, il est difficile de s'en sortir dans ce monde sachant qu'elle doit s'occuper d'un petit garçon qu'elle a réussit à sauver lorsque toute sa meute s'est faite massacrer. Mais arrêtera-t-elle...